- Mark Lombardi
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Mark Lombardi est un artiste contemporain américain né à Syracuse (New York) en 1951 et mort en 2000 à New York, officiellement par suicide.
Sommaire
Houston, le nœud gordien
Lombardi a obtenu un diplôme en histoire de l'art à l'Université de Syracuse en 1974. Puis, il a été invité par Jim Harithas, venant d'être nommé directeur du Musée d'Art Contemporain de Houston, à travailler à ses côtés, en tant qu'assistant au commissariat d'exposition, bibliothécaire au fonds d'art de la bibliothèque municipale, et assistant galeriste. Il devint lui-même propriétaire et directeur de la Square One Gallery et de la Lombardi Gallery. De cette époque, où il se consacre en tant qu'artiste à la peinture néo-géo, il restera profondément marqué par le commissariat d'une exposition consacrée à l'assassinat de J.F. Kennedy, qui eut justement lieu à Houston, haut lieu de la finance pétrolière,
À partir de 1994, il abandonne la peinture néo-géo pour se lancer dans une voie toute personnelle, et radicalement originale : sur de grandes feuilles de papiers, il commence à dresser les imbroglii politico-financiers de grandes "affaires" marquant la société industrielle moderne, où se croisent le Vatican et la mafia sicilienne, par exemple, mais surtout un certain James Reynolds Bath, en voisinage stratégique avec les familles Bush et Ben Laden.
Agencés à l'aide de points reliés entre eux par des flèches de causalité, noms, versements, événements se croisent sur un axe sagittal, prenant la forme de vastes sphères, de treillis ovales qui ont parfois été comparés à des cosmogonies aristotéliciennes ou médiévales. De son expérience de bibliothécaire, Lombardi a conservé une habitude taxinomique à l'origine de son immense base de données personnelle, compilée sous forme de cartes bien connues dans les bibliothèques, et qui lui ont permis de mener un travail d'investigation apparemment comparable à celui de grands journalistes.
Un artiste d'investigation
C'est toutefois aux galeries et aux musées que Lombardi s'adresse, ce qui a causé un événement inédit dans l'histoire de l'art, quand un envoyé du FBI est allé "perquisitionner" une œuvre de Lombardi dans le musée où elle était exposée. Et pour cause, ces œuvres exposent au grand jour le vortex de complexes où les forces souterraines des intérêts industriels, financiers, politiques se croisent, au grand dam de la dynastie Bush, dont les amitiés saoudiennes apparaissent sous leur plus simple effet.
Les œuvres, dont les versions se succèdent au rythme des données engrangées, ont des titres sans ambiguïté :
- Banca nazionale del lavoro, reagan, bush, thatcher, and the arming of iraq, c.1979-90 (3e version), 1996
- World finance corporation miami and nugan hand ltd. of sydney, australia, c.1972-80 (8e version), 1997
- Chicago outfit and satellite regimes, c.1981-83, 1998
- Gerry bull, space research corporation and armscor of pretoria, south africa, c.1972-80 (5e version), 1999
- Bill clinton, lippo group and china ocean shipping co. aka COSCO little rock-jakarta-hong kong c.1990s (5e version), 1999
- George w. bush, harken energy, and jackson stevens c.1979-90, 5e version, 1999
- Pat robertson, beurt servaas and the UPI takeover battle, c.1985-91, 2000
À Houston, où Lombardi était connu pour vingt années de travail dans le milieu de l'art, ces nouveaux travaux lui valurent une reconnaissance rapide, suivie par des expositions personnelles, collectives, puis par la rencontre de Joe Amrhein, qui devait par la suite l'"adopter" au sein de la Pierogi Gallery. L'exposition "Silent Partners" lui y fut consacrée en 1998, puis d'autres expositions collectives. La critique suivit le pas : Roberta Smith dans le New York Times, Raphael Rubinstein dans Art in America, et Boris Moshkovits dans Flash Art, tous élogieux envers l'artiste, désormais installé à New York.
Un Icare post-moderne
Lombardi, ayant travaillé dans le milieu de l'art, était conscient de l'ampleur inespérée que prenait sa carrière, et content de ce fait. L'apogée de Lombardi durant son vivant eut sans doute lieu quand la commissaire Christov-Bakargiev exposa un de ses travaux dans l'exposition collective Monumental Drawings à Exit Art, en 1999, puis l'année suivante à l'exposition "Greater New York". Le 22 mars 2000, un rapport de police constate que Mark Lombardi s'est pendu, une bouteille de champagne ouverte à ses pieds.
La thèse du suicide est retenue, corroborée par certains indices émanant de ses proches : alcoolisme, insomnies, comportements étranges... Toutefois, cette version des faits est également mise en doute par certains membres de sa famille. L'hypothèse du meurtre, dans un tel cas, serait directement liée au contenu des travaux de l'artiste ; cependant aucune preuve abondant en ce sens n'a été produite jusqu'à ce jour.
L'héritage de Mark Lombardi prend ses racines dans l'art conceptuel, qu'il s'est approprié de façon originale, détournant les diagrames corporatistes à son compte, et questionnant les paradigmes de la médiatisation et de l'information post-modernes. La nature obsessive de son travail ("Vicious Circles" était le titre d'une exposition personnelle de son vivant) est une dimension importante de son œuvre, qui rétracte sous une main humaine l'ère du flux d'information continu.
Critiques
- Franck Leibovici, Des documents poétiques, Éd. Al dante/transbordeurs, 2007 (ISBN 9782849571095)[1]
Notes et références
- Charles Reznikoff. L'auteur analyse les narrative structures de Lombardi comme des « documents poétiques », et au cours de son analyse relie ce travail à l'objectivisme de
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