Marie-Guillaume Daumas

Marie-Guillaume Daumas

Marie-Guillaume Daumas (24 septembre 1763 à Cuisery (Saône-et-Loire) - 30 mai 1838 à Givry) était un officier général français, puis viticulteur à Givry (Saône-et-Loire).

Il n'a pas sollicité de titre de baron de lEmpire (1808).

Baptisé le 27 septembre 1763 (parrain : messire Guillaume Duvivier, prêtre, curé de Saint-Romain ; marraine : demoiselle Jeanne Marie Bergier).

Fils de François Daumas (1738, Ouroux-sur-Saône + 1820, Varennes-le-Grand, Saône-et-Loire), chirurgien dans les armées du roi durant la guerre de Sept Ans (de 1756 à 1760), puis chirurgien à Cuisery (1761), et de Jeanne Duvivier (fille d'un huissier royal à Cuisery), épousée en 1760.

Neveu de Louis Daumas (1733 + 18..), sous-officier devenu capitaine trésorier dans le régiment dEnghien, vétéran de la guerre de sept ans puis de la campagne dAmérique (retraité peu après), et d'André Daumas (1735 + 18..), sous-officier devenu capitaine dans un régiment corse, vétéran de la guerre de Sept Ans puis de la campagne de Corse (retraité vers 1785).

Engagé volontaire à lâge de quinze ans comme soldat au régiment de Picardie (1er ou 18 septembre 1778), il passe au régiment dEnghien (1er septembre 1781), régiment son oncle Louis Daumas servait comme capitaine, pour aller à Saint-Domingue. Il participe, avec ce régiment, à la campagne dAmérique (1781-1783). Caporal (19 juin 1784), sergent (7 juillet 1785) puis sergent-major (28 février 1789), il est mis en congé le 25 juin 1790. Marie Guillaume pouvait espérer, en sengageant dans larmée, progresser jusquau grade de capitaine, comme son oncle. Mais, nétant pas noble, il sest trouvé bloqué au grade de sergent major par lordonnance de Ségur. La Révolution lui donnera cependant, ultérieurement, loccasion de progresser.

Il revient chez son père à Varennes-le-Grand, il organise aussitôt la garde nationale de cette commune et en prend le commandement. Il part pour Mâcon lannée suivante, avec cette troupe composée de volontaires, il reçut un brevet de capitaine de grenadiers au 2e bataillon de Saône-et-Loire. (28 septembre 1791). Chef de bataillon le 17 novembre 1791, à lâge de 28 ans, il est employé aux armées du Centre, du Nord, des Ardennes et de Sambre-et-Meuse (campagnes de 1792-1793). Commandant, il est cité pour sa conduite dans un combat livré le 31 août 1792 par son seul bataillon contre un corps de 10 000 cavaliers prussiens au bois de La Châlade, près de Sainte-Menehould, puis pour sa conduite la nuit du 30 novembre au 1er décembre 1792 devant la citadelle de Namur. Passé à larmée du Rhin (campagnes de 1794-1796), il est nommé colonel commandant la 200e demi-brigade dinfanterie, faisant partie de la 38e brigade (20 thermidor an III, 7 août 1795). Il est alors employé aux armées dAllemagne, dHelvétie et du Rhin (campagnes de 1797-1801). Cest , en Suisse (occupée), quil se marie.

Il épouse, le 26 thermidor an V (1797) à Delémont, Thérèse Catherine Babé (1776 + 1818), de Délémont, fille de Conrad Babé (1730 + 1809), ci-devant co-seigneur de Köstlach et Mörnach (Haute-Alsace) et conseiller des finances du prince-évêque de Bâle, et dÉlisabeth Choullat.

Le 2 mars 1798 (12 ventôse an VI), le colonel Marie Guillaume Daumas repousse dans le lac de Brienne, avec sa 38e demi-brigade et un escadron de cavalerie, 4 000 hommes des troupes helvétiques, disciplinés et pleins dardeur. Par cette action il sauva toute sa division et permit la prise des villes de Soleure et de Berne. Le 25 mars 1799 (9 germinal an VII), il est blessé au pied gauche à la prise de Port (ou Mont)-Martin, en pays Grison. Le 30 avril 1799 (11 floréal an VII), il est blessé au bras droit, à Rennes, toujours en pays Grison. Marie Guillaume Daumas est ainsi cité par le général Claude Jacques Lecourbe (12 septembre 1799/26 fructidor an VII: « Officier qui a donné dans bien des occasions des preuves dintelligence, de prudence, de bravoure, soit quil eût à commander des colonnes dattaque ou de défense, soit quil eût à administrer sa brigade. Au combat de Rennes, quoique blessé, il ne voulut quitter son poste que lorsque les forces physiques lui manquèrent. » À un autre combat, dans les gorges des Grisons, seul avec sa demi-brigade il réussit à contenir larmée russe du général Alexandre Vassilievitch Souvarov. Il permit ainsi de « rejeter [lennemi] de lautre côté des Alpes ; blessé dun biscaïen qui lui traverse les deux cuisses » près de Maastricht (5 mai 1800).

Général de brigade nommé par le commandant en chef de larmée du Rhin (20 juillet 1800). Confirmé dans ce grade le 21 octobre 1800, il est grièvement blessé et mis en non-activité pendant plus de quatre ans (23 novembre 1801 - 6 janvier 1806). Il est alors employé dans la 7e division militaire (6 janvier 1806), quil va commander par intérim à Grenoble (1807-1808). Il est ensuite employé en Toscane (8 juin 1808) comme gouverneur de Sienne.

Extrait dune lettre du général Daumas à sa belle-sœur Babé, née Bureaux de Pusy : « Sienne, le 25 Xbre 1808, Ma chère Amie, (…) Comme tu le dis fort bien, nous voilà dans ce pays pour le temps que le bon Dieu voudra, mais quand nous le quitterons, nous ferons des begnets. Je tassure quil ny a que la France pour les français. Et dailleurs les peuples dItalie sont dune immoralité dont tu ne te feras jamais une idée et je trouve quils sont plus sensuels que sensibles. Rien ne peut les émouvoir que leurs plaisirs ou leurs intérêts. Aucune idée libérale nentre dans leurs têtes : plaisirs et intérêts, voilà les règles de leur conduite. (…) »

Cependant, Daumas voit dun très mauvais œil le pillage organisé des peintures et sculptures italiennes au profit des musées français. Il passe à larmée dItalie (28 mars 1809) et effectue les campagnes de 1809 et 1810. Il commande la région frontalière du lac de Gardedans le Nord alpin de l'Italie, à mi-chemin entre Venise et Milan –, disposant à la fois dunités terrestres et dune petite flottille. Sa mission est de sécuriser les arrières de larmée, engagée en Autriche (bataille de Wagram). Son quartier général est à Brescia (au sud-ouest du lac), mais il se rend aussi à Vérone (au sud-est), et jusquà Trente (au nord). Il passe au total presque deux ans en Italie (juin 1808avril 1810).

Le 11 avril 1810, Daumas reprend, à Grenoble, le commandement par intérim de la 7e division militaire. Il le conserve jusquà la nomination du général de division Jean Gabriel Marchand, en 1814. Dès lors, il devient son adjoint et commande la place de Grenoble. Pendant la campagne de France, des unités de la 7e division militaire reprennent Chambéry, mais doivent bientôt évacuer la Savoiele général Charles Pierre François Augereau ayant battu en retraiteet se retrancher dans la vallée de l'Isère. L'abdication de l'Empereur met fin aux hostilités.

À la première Restauration, Daumas prête serment au roi Louis XVIII, qui confirme son grade de maréchal de camp (= général de brigade) et le maintient à Grenoble. Au retour de Napoléon, en mars 1815, le général Marchand senfuit de Grenoble, y laissant Daumas qui, fidèle à son serment, refuse de livrer la place à lEmpereur et la met en état de défense. La défection du colonel Charles Angélique François Huchet de La Bédoyère et dune partie de la garnison entraîne bientôt louverture des portes de Grenoble. LEmpereur ne tient pas rigueur à Daumas de sa fermeté et enrôle dans sa petite troupe son fils aîné, Xavier. Il est admis à la solde de retraite par décret du 26 avril 1815. Il vient de passer exactement cinq années à Grenoble (avril 1810avril 1815).

Il est définitivement placé dans le cadre de réserve en 1816 et se retire dans sa propriété viticole de Givry.

Commandeur de la Légion dhonneur (14 juin 1804, confirmé en 1814), chevalier de Saint-Louis (1815) et du Lys (1814).

Père du général Eugène Daumas et du commandant Jules Daumas.

Sources

Joseph Bard, "Essai d'un Plutarque militaire de la Bourgogne", 1858 (article Général Daumas), p. 8-15 (notice)

Auguste Louis Blondeau, "Voyage d'un musicien en Italie (1809-1812)", 1993, publié par Joël-Marie Fauquet, p. 196

Étienne Boislandry Dubern, Gentry, tome 1, Ascendance du comte Eugène Boislandry Dubern (1880 + 1976), 2000.

Sébastien Evrard, "Les campagnes du général Lecourbe (1794-1799)", L'Harmattan, p.132

Raymond Bernard Izarny-Gargas, "38me régiment d'infanterie, historique des corps qui ont porté le numéro 38", 1889, P. 276 et 681 (notice)

Jean-René Suratteau, "Le département du Mont-Terrible, sous le régime du Directoire, 1795-1800: études des contacts humains, économiques et sociaux dans un pays annexé et frontalier", 1964, p.466




Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Marie-Guillaume Daumas de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Marie Guillaume Daumas — (24 septembre 1763 à Cuisery (Saône et Loire) 1838 à Givry) était un officier général français, puis viticulteur à Givry (Saône et Loire). Il n a pas sollicité de titre de baron de l’Empire (1808). Baptisé le 27 septembre 1763… …   Wikipédia en Français

  • Jules Daumas — Pour les articles homonymes, voir Daumas. (Xavier) Jules (Adolphe) Daumas, (2 avril 1812 à Grenoble 16 novembre 1891 à Camblanes) était un officier de cavalerie français, puis viticulteur à Camblanes et Meynac (Gironde). Biographie Plus jeune… …   Wikipédia en Français

  • Eugene Daumas — Eugène Daumas Pour les articles homonymes, voir Daumas. Melchior Daumas Melchior Joseph Eugène Daumas était un militaire, écri …   Wikipédia en Français

  • Eugène Daumas — Pour les articles homonymes, voir Daumas. Melchior Daumas Melchior Joseph Eugène Daumas était un militaire, écrivain et homme politique …   Wikipédia en Français

  • Melchior Joseph Eugène Daumas — Eugène Daumas Pour les articles homonymes, voir Daumas. Melchior Daumas Melchior Joseph Eugène Daumas était un militaire, écri …   Wikipédia en Français

  • Général d'Empire — Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire Vous trouvez ci dessous la Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire. Plus de 1500 généraux servirent sous Napoléon. Note : Le grade de lieutenant général devient le… …   Wikipédia en Français

  • Général de la Révolution française — Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire Vous trouvez ci dessous la Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire. Plus de 1500 généraux servirent sous Napoléon. Note : Le grade de lieutenant général devient le… …   Wikipédia en Français

  • Général d’Empire — Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire Vous trouvez ci dessous la Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire. Plus de 1500 généraux servirent sous Napoléon. Note : Le grade de lieutenant général devient le… …   Wikipédia en Français

  • Généraux de l'Empire — Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire Vous trouvez ci dessous la Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire. Plus de 1500 généraux servirent sous Napoléon. Note : Le grade de lieutenant général devient le… …   Wikipédia en Français

  • Généraux du Premier Empire — Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire Vous trouvez ci dessous la Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire. Plus de 1500 généraux servirent sous Napoléon. Note : Le grade de lieutenant général devient le… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1121428 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”