- Marc de Montifaud
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Marie-Amélie Quivogne de Montifaud, née Chartroule, dite Marc de Montifaud est une femme écrivain libre-penseur française, née à Paris entre 1845 et 1850 et morte vers 1912-1913.
Sommaire
Biographie
Marie-Amélie Chartroule dite Marc de Montifaud naît en avril 1845[1] d'un père médecin libre-penseur et d'une mère catholique. Selon le Dictionnaire Larousse qui lui consacre une notice, elle commence sa carrière littéraire à douze ans en écrivant un roman italien, une ébauche de tragédie et des essais de critique. Un journal intitulé "Plaisir et Travail" publiera quelques-uns de ses fragments littéraires. Pendant que sa mère tente de lui enseigner les principes du catéchisme, son père lui inculque les idées nouvelles et l'initie à la philosophie. Passionnée d'art, elle complète sa formation dans l'atelier du peintre Tissier.
En 1867, elle épouse un homme de vieille noblesse espagnole, de vingt ans son aîné, le comte Juan-Francis-Léon Quivogne de Montifaud, secrétaire d'Arsène Houssaye, le directeur de l'Artiste qui ouvrira à la jeune fille les pages de sa revue où elle fera ses premières armes en tant que critique. Le comte de Quivogne crée lui-même La Haute-Vieen 1867. Un journal qui n'aura que quelques numéros. Madame Marie-Amélie Quivogne de Montifaud aura avec lui un fils, Marc, né en 1874.
Comptant parmi les amis de Villiers de L’Isle-Adam, qui lui dédie Le Nouveau Monde (Eve nouvelle et Axel), on lui doit surtout un nombre important de nouvelles drolatiques, d’esprit galant et provocateur, à saveur parfois anticléricale et coiffées de titres suggestifs : "Entre messe et vêpres, ou les Mâtinées de carême au Faubourg Saint-Germain " (1882) …
Ses écrits lui valent un certain nombre de poursuites judiciaires et quelques-uns sont censurés. Sa publication de l’ouvrage contre les religieuses, Vestales de l’Église, lui vaut même un emprisonnement.
Ses activités de critique d’art se concentrent à la revue L’artiste à laquelle elle collabore entre 1865 et 1877. Elle fonde l’ Art moderne avec son mari en 1876.
Les artistes qui l’intéressent constituent une compagnie très disparate : on retrouve, côte à côte, Cabanel, Hébert, Breton, Doré, et Corot. Manet et les impressionnistes finissent par s'ajouter, non sans de sérieuses réticences. Elle demande surtout à l’art des effets de séduction et d’émotion que sa plume d’écrivain peut traduire : ses commentaires glissent alors du motif à la forme avec une égale délectation.
Elle perd son mari le 18 juin 1901 et en 1905 semble devoir faire face à des ennuis de santé et des tracas financiers.
La dernière entrée que l'on trouve à son nom dans le catalogue de la Bibliothèque nationale est un drame patriotique en un acte et en vers intitulé "Alsace" paru en 1904.
Elle meurt probablement vers 1912-1913, peu après la disparition de La Fronde, si l'on en croit les souvenirs de Laurent Tailhade.
Choix de publications
- Histoire d'Héloise et d'Abailard, suivie des lettres les plus mémorables des deux immortels amants, 1873 Texte en ligne
- Les Triomphes de l'Abbaye des conards, avec une notice sur la fête des fous, 1874 Texte en ligne
- Les Vestales de l'Église, 1877 Texte en ligne
- Racine et La Voisin, 1878
- Les Romantiques, 1878 Texte en ligne
- Les Dévoyés, 1879
- Madame Ducroisy, la presse et la justice, 1879 Texte en ligne
- Les Courtisanes de l'Antiquité. Marie-Magdeleine, 1879
- Entre messe et vêpres, ou les Matinées de carême au faubourg Saint-Germain, 1880-1881
- Marc de Montifaud devant l'opinion publique. Sa justification. Lettre à M. Félix Delhâsse, 1882
- Sabine, 1882
- Les Joyeuses Nouvelles, 1882 Texte en ligne 1 2 3 4
- Les Cent Nouvelles, 2 vol., 1884 Texte en ligne 1 2
- Les Folles Journées, 1884 Texte en ligne
- Monsieur Mystère, 1885
- Les Sous-officiers français, 1890 Texte en ligne
- Celles qui tuent : la baronne de Livry, 1890 Texte en ligne
- Entre messe et vêpres, 4 vol., 1894 Texte en ligne 1 2 3 4
- Un sérail à vendre, nouvelles drôlatiques, 1895 Texte en ligne
- La Chaste Suzanne, nouvelles drôlatiques, 1895 Texte en ligne
- Le Jugement de Paris, nouvelles drôlatiques, 1898 Texte en ligne
- La Nourrice sèche, nouvelles drôlatiques, 1898 Texte en ligne
- Les Nouvelles drôlatiques, 3 vol., 1889-1890
- La Chair qui aime, la Chair qui tue, 1900
- La Fille de Rodin, s. d. Texte en ligne
Références
- Laurence Brogniez, « Marc de Montifaud, une femme en procès avec son siècle », Sextant n° 6 (Femmes en lettres), Bruxelles 1996, p. 55-80.
- Jean-Louis Debauve, « Marc de Montifaud », Les à-côtés du siècle : Premier colloque des Invalides, 7 novembre 1997. Tusson du Lérot ; Montréal, Paragraphes, 1998.
- Marie-Lionel Poulet-Mercier, Marc de Montifaud et la critique d'art, mémoire de master, Université de Paris I, 2006.
Lien externe
Notes et références
- (cf : acte de naissance de Marie-Amélie Chartroule, mémoire M1 Mlle Poulet-Mercier) - Par ailleurs, Le Bloomsbury Guide to Women Litterature, le dictionnaire Larousse, le Catalogue des livres Imprimés de la Bibliothèque nationale donnent la date de 1849 mais une fiche de signalement de la police des étrangers belge affirme qu'elle a 34 ans en 1879. Elle serait donc née en 1845. Cependant les recoupements que l'on peut faire avec les autres dates importantes de sa vie semblent plutôt confirmer la date de 1850.
Catégories :- Écrivain français du XIXe siècle
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