Malurus leucopterus

Malurus leucopterus

Mérion leucoptère

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Mérion leucoptère
Malurus leucopterus
Malurus leucopterus
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Maluridae
Genre Malurus
Nom binominal
Malurus leucopterus
Dumont, 1824
Répartition géographique
White winged fairy wren dist.png
Statut de conservation IUCN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

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Le Mérion leucoptère (Malurus leucopterus) est une espèce de passereau de la famille des Maluridae. Il est endémique des parties sèches du centre de l'Australie qui s'étendent de l'ouest du Queensland à travers l'Australie méridionale jusqu'en Australie-Occidentale. Comme d'autres mérions, il affiche un dimorphisme sexuel marqué avec un ou plusieurs mâles d'un même groupe social adoptant un plumage aux couleurs vives durant la saison de reproduction. La femelle est beige clair avec les plumes de la queue bleu-clair et est plus petite en taille que le mâle. Le mâle en plumage nuptial a un corps bleu clair, un bec noir et les ailes blanches. Toutefois, les jeunes mâles sexuellement matures sont presque indiscernables des femelles et représentent une grande proportion des mâles reproducteurs chaque année. De ce fait, un groupe de Mérions leucoptères typique est formé, au printemps et les mois d'été, de petits oiseaux bruns accompagnés par un ou plusieurs mâles âgés bleus. On en connait trois sous-espèces dont une vit sur l'île Dirk Hartog et une autre sur l'île de Barrow, au large des côtes de l'Australie occidentale. Les mâles de ces sous-espèces insulaires ont en plumage noir plutôt que bleu en saison de reproduction.

Le Mérion leucoptère vit dans les landes et maquis arides où de petits arbustes fournissent de l'abri. Il est principalement insectivore. Comme d'autres mérions, le Mérion leucoptère se distingue des autres genres par plusieurs caractéristiques sociales: les oiseaux sont socialement monogames et sexuellement assez libres, ce qui signifie que, même si les oiseaux forment des couples, chaque partenaire s'accouple avec d'autres partenaires et même aident les jeunes à avoir des relations sexuelles avec eux. Les mérions mâles arrachent et exhibent des pétales aux femelles lors de leur parade amoureuse.

Sommaire

Taxonomie

Le Mérion leucoptère a été décrit pour la première fois en 1824 par l'ornithologue français Charles Dumont de Sainte-Croix, son nom d'espèce dérive du grec ancien leuko-«blanc» et pteron «aile»[1]. Il est membre de la famille des Maluridae et est une des douze espèces du genre Malurus. Il est le plus étroitement lié au mérion à dos rouge (Malurus melanocephalus); a eux deux ils constituent un clade frère du mérion à épaulettes (Malurus alboscapulatus) de Nouvelle-Guinée[2]. À l'origine le Mérion leucoptère a été appelé Blue-and-white Wren (roitelet bleu et blanc), et les premiers observateurs, comme Norman Favaloro au Victoria, l'ont appelé par ce nom[3]. Toutefois, des études ont montré que les mérions ne sont pas, en fait, apparentés aux véritables troglodytes (famille des Troglodytidae). Mais, comme pour plus de la moitié des espèces d'oiseaux du monde entier, les mérions sont des passereaux.

Sous-espèces

Il y a, à l'heure actuelle, trois sous-espèces connues de Malurus leucopterus :

  • M. l. leuconotus est endémique à l'Australie continentale et il se distingue facilement des autres sous-espèces car il est le seul à avoir un plumage nuptial bleu et blanc[4]. Le nom de sous-espèce dérive du grec ancien leukos "blanc" et notos "dos"[1].
  • M.l. leucopterus vit sur l'île de Dirk Hartog, au large de la côte ouest de l'Australie, les mâles ont un plumage nuptial noir et blanc[4].
  • M.l. edouardi, comme M.l. Leucopterus, a des mâles avec un plumage nuptial noir et blanc, il se trouve seulement sur l'île de Barrow, au large de la côte ouest de l'Australie[4].

M.l. leucopterus et M.l. edouardi sont généralement plus petits que leurs parents du continent et les deux sous-espèces insulaires tendent à avoir de petits groupes familiaux constitués d'un seul mâle et d'une seule femelle, avec occasionnellement une aide[5]. Alors que les sous-espèces insulaires et continentale ont la même structure sociale, les couples reproducteurs sur les deux îles ont, en moyenne, des couvées plus petites, des temps d'incubation plus long et moins d'oisillons vivants[5]. En outre, alors que la sous-espèce M. l. leuconotus est considérée comme peu menacée par l'UICN en raison de sa grande distribution, les deux sous-espèces insulaires sont considérées comme vulnérables par le gouvernement australien en raison de leur sites de nidification qui sont facilement perturbés par les constructions et habitations humaines[6].

Historique de leur évolution

Les deux sous-espèces insulaires sont proches en distance des populations continentales de M.l. leuconotus; l'île de Dirk Hartog est à 2 km du continent, l'île de Barrow en est à 56 km. Elles étaient reliées au continent lors de la dernière période glaciaire, il y a 8 000 à 10 000 ans[4]. On a longtemps pensé que les deux sous-espèces insulaires étaient plus étroitement liées à la sous-espèce continentale qu'elles ne le sont l'une à l'autre et les récentes données génétiques ont appuyé cette hypothèse[7]. À l'heure actuelle, il existe trois explications possibles sur l'évolution des trois sous-espèces de Mérions leucoptères.

  • La première suggère, qu'à l'origine, les trois sous-espèces avaient un plumage noir et blanc et qu'à la suite de la séparation des trois populations, le plumage de la sous-espèce continentale a évolué vers un plumage bleu et blanc[4].
  • La deuxième hypothèse suggère que les deux sous-espèces insulaires ont évolué de façon convergente du bleu et blanc vers le noir et blanc[4].
  • La troisième suggère que le plumage bleu et blanc initial a évolué vers le noir et blanc et que plus tard, la sous-espèce continentale a de nouveau évolué vers le plumage bleu et blanc[7].

Description

White-winged Fairywren cropped.JPG

Le Mérion leucoptère est une des deux plus petites espèces de mérions et les mâles pèsent généralement entre 7,2 et 10,9 g alors que les femelles pèsent entre 6,8 et 11 g[8]. Les adultes arrivés à un âge mûr ont un dimorphisme sexuel, les mâles sont plus grands et ont des couleurs diffèrentes de celles des femelles. Les femelles adultes sont beige clair avec une queue d'un bleu très clair alors que les mâles ont un plumage nuptial avec le bec noir, le corps bleu ou noir (selon les sous-espèces) et les ailes blanches[8]. Les deux ont une longue queue bien caractéristique, qu'ils tiennent presque à la verticale.

Les oisillons et les jeunes ont un plumage brun, un bec rose et la queue est plus courte que celle des adultes. Les mâles immatures voient apparaitre leur queue d'un bleu moyen alors que leur bec fonce à la fin de l'été ou à l'automne (après un printemps ou un été de reproduction), tandis que les jeunes femelles développent leur queue bleu clair. Au printemps suivant, tous les mâles sont fertiles et ont développé leur seminal glomera où ils stockent leurs spermatozoïdes. En revanche, les femelles fertiles développent leur zone ventrale déplumée qui permettra de transférer leur chaleur interne aux oeufs pendant la période de nidation[8]. Les mâles entrant dans leur deuxième ou troisième année peuvent développer un plumage parsemé de bleu et de blanc au cours de la saison de reproduction. Lors de leur quatrième année, les mâles acquièrent leur plumage nuptial complet, où les omoplates et les ailes sont blanches tandis que le reste du corps prend une couleur d'un bleu cobalt éclatant. Tous les mâles adultes sexuellement muent deux fois par an, avant et après la saison de reproduction, et pendant les mois d'hiver, les mâles sont presque identiques, à l'exception de leur bec noir, aux femelles[8]. Le plumage bleu des mâles en habit nuptial, en particulier au niveau de la région des oreilles, est très irisée en raison de la disposition aplatie et tordue de la surface des barbules[9]. Le plumage bleu reflète aussi fortement les rayons ultraviolets, ce qui leur permet d'être encore mieux vu par les autres mérions car leur vision des couleurs s'étend aussi dans ce spectre[10].

Vocalisations

Tideman en 1980 a identifié cinq sortes d'appels sonores différents entre Malurus leucopterus leuconotus et les mêmes ont été retrouvéss par Pruett et Jones, chez M.l. edouardi[11]:

  • Reel: Le principal appel utilisé par les deux sexes afin d'établir leur territoire et d'unifier le groupe. C'est une longue suite de notes "montantes et descendantes" précédées par 3 à 5 appels brefs.
  • Harsh: Souvent utilisé pour établir le contact (en particulier entre les mères et leurs jeunes) et donner l'alarme, il se caractérise par une série d'appels "forts et brutaux", appels qui varient en fréquence et en intensité.
  • Contact: Utilisé entre adultes dans la brousse, ces appels sont des high Pips avec par intermittence des 'Reels.
  • High Pips: Cri d'appel aigu et court, poussé par les oisillons et les femelles autour du nid. Lorsqu'il est utilisé par une femelle adulte, il est entremêlé d'appels harsh.
  • Juvenile: sorte de "gargouillement" émis par les oisillons quand ils sont nourris. Les aides et les parents peuvent faire le même bruit.

Distribution et habitat

Le Mérion leucoptère est particulièrement bien adapté aux milieux arides et M. l. leuconotus est un oiseau commun dans toutes les zones arides et semi-arides d'Australie entre 19° et 32° de latitude Sud. Il cohabite avec d'autres espèces de mérions, y compris le mérion de Lambert (Malurus lamberti assimilis). Les Mérions leucoptères vivent souvent dans les landes ou bosquets dominés par Atriplex, Marieana, Triodia ou Zygochloa[8]. Pendant ce temps, M. l. leucopterus vit dans des habitats similaires sur l'île de Dirk Hartog et M. l. Edouardi fait de même sur l'île de Barrow[5].

Mode de vie

Les Mérions leucoptères vivent dans un système social parmi les plus complexes de leur genre. La plupart des groupes sont composés de 2 à 4 oiseaux, généralement un jeune mâle mâture et une femelle reproductrice. Les aides peuvent être présents ou pas; les aides sont généralement un très jeune oiseau, mâle ou femelle, ou, de temps en temps, un jeune d'une précédente couvée. Plusieurs sous-groupes vivent dans un territoire et forment un clan, qui est dominé par un vieux mâle aux plumes bleues (ou noires). Alors que le vieux mâle supervise le reste des jeunes de son clan, il semble s'accoupler avec une seule femelle et contribue à l'éducation de ses seuls petits. Il est difficile de savoir s'il s'accouple ou non avec d'autres femelles et s'il est le père d'autres oisillons au sein de son territoire[8] .

Néanmoins, chaque clan a une superficie de terre pour se nourrir que tous les membres du clan contribuent à défendre, même si ses limites peuvent varier d'une année à l'autre. Souvent, la taille du territoire (normalement 4 à 6 ha) est en corrélation avec l'abondance des pluies et des ressources dans la région, avec de plus petits territoires lorsque les insectes et les ressources sont abondantes[8]. Les mois d'hiver, les territoires augmentent de taille lorsque ces oiseaux passent une grande partie de leur temps à s'alimenter avec tout le clan.

Adultes et jeunes peuvent être la proie de mammifères prédateurs exotiques, tels que le renard roux (Vulpes vulpes) ou le chat sauvage (Felis silvestris catus), d'oiseaux de proie et de reptiles[11]. En outre, de nombreux nids sont détruits au cours de la saison de reproduction par les humains (y compris parfois par des ornithologues), car les nids sont cachés près du sol et de ce fait, il est difficile pour les promeneurs de les apercevoir[3].

Alimentation

Le Mérion leucoptère est principalement insectivore, son régime alimentaire comprend des papillons, des mantes, des araignées, des chenilles, et divers petits insectes[11]. Les plus grands insectes sont généralement utilisés pour l'alimentation des oisillons que ce soit pour la femelle reproductrice, ses aides ou le mâle reproducteur. Adultes et jeunes fourragent en sautillant autour des buissons et peuvent compléter leur alimentation avec des graines et des fruits[12].

Reproduction

Les femelles reproductrices commencent à construire leur nid au printemps (en septembre en Australie); elles font un nid de forme ovoïde avec des toiles d'araignées, des herbes très fines, des fleurs de chardons et autres composées, la construction de structures en dôme composé de spiderwebs, herbes fines, thistle-bas, et de légumes vers le bas, le nid fait en général 6 cm de diamètre sur 14 cm de hauteur et ses parois de 3 à 9 mm d'épaisseur[8]. Les nids ont une petite entrée sur un côté et ils sont normalement placés dans des épais buissons près du sol. Une première couvée de 3 a 4 œufs a généralement lieu à partir de septembre suivie d'une deuxième en janvier. Le temps d'incubation pour les oeufs pondus en septembre et octobre est de 15 jours et de 14 jours à partir de novembre[8]. Seule la femelle couve les oeufs tandis que le mâle reproducteur er ses aides participent à l'alimentation des oisillons. Ceux-ci restent au nid pendant 10 à 11 jours, et les oisillons vont continuer à être nourris pendant les 3 à 4 semaines qui suivent leur départ du nid. Par la suite, les oisillons vont soit rester à contribuer à élever la prochaine couvée soit s'installer sur un territoire à proximité. Comme il n'est pas inhabituel pour un couple d'avoir deux couvées en une saison de reproduction, les aides ont tendance à réduire la fatigue de la femelle reproductrice en diminuant sa recherche de nourriture[8]. À l'instar d'autres mérions, le Mérion leucoptère est particulièrement victime du parasitisme du coucou de Horsfield (Chrysococcyx basalis)[8].

Cour

Pour consulter un article plus général, voir : Parade nuptiale aviaire.

Les Mérions leucoptères ont l'un des plus hauts pourcentages d'accouplements hors couple de tous les mérions et de nombreuses couvées sont élevées par des mâles qui ne sont pas le père naturel. Toutefois, les méthodes utilisées par les Mérions leucoptères mâles pour faire la cour à une femelle restent peu claires pour l'instant. On a vu des mâles de la sous-espèce continentale en tenue nuptiale hors de leur territoire et, dans certains cas, transportant des pétales roses ou violets, qui, chez les autres espèces de mérion, ont pour but d'aider le mâle à séduire les femelles du voisinage. En revanche, les mâles des îles de Barrow et Dirk Hartog îles portent souvent des pétales bleus[8]. Cette utilisation de pétales hors du territoire du clan semble être l'indication de relations extraconjugales mais de nouvelles analyses génétiques sont nécessaires pour le confirmer.

Voir aussi

Références

  1. a  et b (en) Liddell, Henry George and Robert Scott, A Greek-English Lexicon (Abridged Edition), Oxford University Press, United Kingdom, 1980 (ISBN 0-19-910207-4) 
  2. Christidis L, Schodde R. 1997, "Relationships within the Australo-Papuan Fairy-wrens (Aves: Malurinae): an evaluation of the utility of allozyme data". Australian Journal of Zoology, 45 (2): 113–129.
  3. a  et b Favaloro, N. 1940, "Notes on the Blue-and-white Wren", Emu, vol. 40, no. 4, pp. 260-265.
  4. a , b , c , d , e  et f Pruett-Jones, S. & Tarvin, K.A. 2001, "Aspects of the ecology and behaviour of White-winged Fairy-wrens on Barrow Island", Emu, vol. 101, no. 1, pp. 73-78.
  5. a , b  et c Rathburn, M.K. & Montgomerie, R. 2003, "Breeding biology and social structure of White-winged Fairy-wrens (Malurus leucopterus): comparison between island and mainland subspecies having different plumage phenotypes", Emu, vol. 103, no. 4, pp. 295-306.
  6. Référence IUCN : espèce Malurus leucopterus (en)
  7. a  et b Driskell, A.C., Pruett-Jones, S., Tarvin, K.A. & Hagevik, S. 2002, "Evolutionary relationships among blue- and black-plumaged populations of the white-winged fairy-wren (Malurus leucopterus)", Australian Journal of Zoology, vol. 50, no. 6, pp. 581-595.
  8. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k  et l Rowley, I. & Russell, E. 1995, "The Breeding Biology of the White-winged Fairy-wren Malurus leucopterus leuconotus in a Western Australian Coastal Heathland", Emu,vol. 95, no. 3, pp. 175-184.
  9. (en) Ian Rowley, Bird Families of the World:Fairy-wrens and Grasswrens, Oxford University Press, Oxford, 1997 (ISBN 0-19-854690-4), p. p. 44 
  10. Bennett ATD, Cuthill IC, « Ultraviolet vision in birds: what is its function? », dans Vision Research, vol. 34, no 11, 1994, p. 1471–78 [lien PMID lien DOI] 
  11. a , b  et c Tidemann, S. 1980, "Notes on breeding and social behaviour of the White-winged Fairy-wren Malurus leucopterus", Emu, vol. 80, no. 3, pp. 157-161.
  12. Schodde R. 1982, The fairy-wrens: a monograph of the Maluridae. Lansdowne Editions, Melbourne.

Source

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « White-winged Fairy-wren ».

Bibliographie

  • Colin Harrison & Alan Greensmith: Vögel. Dorling Kindersly Limited, London 1993,2000, ISBN 3-8310-0785-3
  • Bryan Richard: Vögel. Parragon, Bath, ISBN 1-4054-5506-3

Références taxonomiques

Liens externes

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