- Macron (Rome antique)
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Macron (Quintus Naevius Cordus Sutorius[1] Macro) (né vers 21 av. J.-C. et mort en 38) est un haut fonctionnaire impérial romain du Ier siècle. Selon Tacite et Dion Cassius, il serait l'assassin probable de l'empereur Tibère.
Biographie
Les origines de ce Macron sont inconnues, mais elles doivent être modestes[2]. En 31, il devient préfet du prétoire après avoir lu devant le Sénat une lettre de Tibère se concluant par la disgrâce de son prédécesseur Séjan, qu'il fait arrêter par les cohortes des vigiles commandées par le préfet Graecinus Laco, puis exécuter. Il prend ensuite une part active à l'élimination de sénateurs et de chevaliers[3].
Tacite, Suétone et Dion Cassius lui prêtent des intrigues pour plaire à Caius, héritier possible de Tibère vieillissant et futur Caligula, comme de pousser sa femme Ennia à sembler amoureuse de Caius[4]. En mars 37, présent lorsque Tibère eut un malaise dans sa villa du cap Misène, Macron l’aurait fait étouffer sous un amas d’étoffes[5]. Suétone pour sa part n’incrimine pas Macron et rapporte diverses versions de la mort de Tibère : mort naturelle ou par absence de soins, mais aussi, par empoisonnement ou étouffement sous un coussin par Caligula[6]. Cette version est toutefois contestée par les historiens modernes, qui jugent plus vraisemblable une mort naturelle[7].
Caligula fit porter par Macron le testament de Tibère au Sénat, et fit casser la disposition qui léguait l'empire à son jeune petit-fils Tibère. L'appui de Macron en faveur de Caligula ne fut pas récompensé : devenus encombrant, Macron et son épouse Ennia furent forcés de se suicider par Caligula peu après son arrivée au pouvoir[8].
Notes et références
- Dion Cassius, LVIII, 8sq., l'appellent Naevius Sertorius Macro, mais une inscription trouvée en 1957 dans les fouilles belges de l'amphithéâtre de la colonie romaine d'Alba Fucens révèle son prénom (Quintus), un cognomen inconnu jusqu'alors (Cordus) et la forme exacte de son second cognomen (Sutorius). Les manuscrits de
- Jusqu'à la découverte de l'inscription d'Alba Fucens en 1957, on ne savait rien de Macron avant son apparition dans les textes à l'occasion de la disgrâce de Séjan. L'inscription nous révèle qu'il avait été préfet des vigiles, ce qui permet de mieux comprendre comment il a pu utiliser les vigiles, sur lesquels il avait dû conserver de l'influence, pour arrêter Séjan.
- Dion Cassius, Histoire romaine, livre LVIII, 9-12.
- Tacite, ‘’Annales’’, livre VI, 45 ; Suétone, ‘’Caligula’’, 12 ; Dion Cassius, livre LVIII, 28.
- Tacite, ‘’Annales’’, livre VI, 50 ; Dion Cassius, livre LVIII, 28.
- Suétone, ‘’Caligula’’, 12.
- Paul Petit, Histoire générale de l’Empire romain, Seuil, 1974, (ISBN 2020026775), p. 73 ; Régis Martin, Les douze Césars, du mythe à la réalité, Perrin, 2007, p. 389. G. Maranon, Tibère, une étude sur le ressentiment, Gallimard, 1941, p. 195 ; E. Kornemann, Tibère, Payot, 1962, p. 213 ;
- Suétone, ‘’Caligula’’, 26 ; Dion Cassius, livre LIX, 10; Philon d'Alexandrie, Legatio ad Caium, 57-59.
Bibliographie
- Fernand de Visscher, « La carrière et le testament d'un préfet du prétoire de Tibère », Bull. de l'Académie royale de Belgique, classe des Lettres, 1957, pp. 168-179 (repris et développé dans Fernand de Visscher, Études de droit romain public et privé, III, Milano, A. Giuffrè, 1966, pp. 69-87).
Catégories :- Personnalité du Ier siècle
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