- Anne François Augustin De La Bourdonnaye
-
Anne François Augustin de La Bourdonnaye
Anne François Augustin de La Bourdonnaye (né à Guérande le 3 septembre 1747 - décédé à Dax le 6 octobre 1793), vicomte et général français.
Fils de Jacques Anne de La Bourdonnaye de Bois-Hullin, procureur général syndic des États de Bretagne, il se marie le 22 décembre 1778 avec Elisabeth Joséphine de Mauger, fille de Laurent de Mauger, ancien capitaine des Dragons et propriétaire terrien à Saint Domingue. Ils auront deux enfants, François Auguste (né le 8 mai 1782) et Marie Joséphine (née le 15 février 1788).
Sommaire
Débuts de carrière militaire
Anne François Augustin de La Bourdonnaye s'engage au service du roi au régiment des Gardes Lorraine Infanterie comme Enseigne le 20 juillet 1761.C'est avec cette unité qu'il participe aux batailles de Fillinghausen (1761) et Amoenebourg (1762). S'étant distingué à plusieurs occasions, il est fait Lieutenant le 18 janvier 1762, puis sous aide Major le 10 février 1764 avant d'être promu Capitaine de Cavalerie en 1769.
Devenu Colonel en 1771, il est envoyé dans les Alpes sous les ordres du général Bourcet, où il étudie les places fortes et les positions militaires de cette partie des frontières françaises. Il parcourt ensuite dans le même but la Suisse, l'Allemagne et l'Italie. Il sert ensuite successivement à Saumur et Metz "pour apprendre le service de la cavalerie à la suite des Carabiniers". En 1776, il est colonel en second du Régiment de la Sarre et obtient le grade de Brigadier d'Infanterie le 1er janvier 1784. C'est durant cette période qu'il se marie le 22 décembre 1778.
C'est à cette époque qu'il devient sous-gouverneur des Ducs d'Angoulême et de Berry, fonction qu'il exercera jusqu'à l'émigration des Princes. François René de Chateaubriand le cite dans ses "Mémoires sur le Duc de Berry" : " Ce fut dans cette solitude, tout auprès des pompes de Versailles, qui devaient bientôt cesser, que M. le duc de Sérent prépara sans le savoir contre les rigueurs de l'infortune ceux (note : les jeunes princes Berry et Angoulème) qu'il ne croyait avoir à défendre que des séductions de la prospérité. Les sous-gouverneurs des jeunes princes furent MM. de Buffevent, de La Bourdonnaye et d'Arbouville".
Général de la Révolution
Nommé Maréchal de Camp depuis le 9 mars 1788, il est nommé, au début de la révolution, Major Général de la Garde Nationale de Nantes, puis Commissaire pour la formation du Département de Loire Inférieure en 1790. Il est ensuite employé en 1791 comme maréchal de camp à la 13e Division à Belle Isle et à Brest.
Promu Général de Division le 4 septembre 1792, il est nommé Commandant en Chef de l'armée du Nord, abandonnée par Dumouriez parti au devant des troupes du roi de Prusse, en Champagne. Lille est alors assiégée et bombardée par les Autrichiens. Le général, arrivé à Douai le 28 septembre, réunit les troupes sur place et marche sur Lille qu'il atteint le 12 octobre et qu'il délivre. Il chasse ensuite les Autrichiens du bord de la Lys, puis après les avoir battus à Warneton, il entre en Belgique où il s'empare de Tournai le 8 novembre, de Gand le 12 novembre et occupe le 18 novembre Furnes, Ypes et Bruges, tandis que l'avant-garde de son armée arrive à Anvers dont la citadelle se rend quatre jours plus tard. C'est alors qu'une mésentente éclate avec Dumouriez : le général de La Bourdonnaye soutenait qu'il fallait que le République perçoive les impôts belges à son profit, tandis que Dumouriez prétendait que ce serait "entacher nos opérations militaires d'un vernis de bassesse et de vénalité". De La Bourdonnaye s'en plaignit au ministre, tandis que Dumouriez écrivit de son côté que "La Bourdonnaye entrave ses opérations et fait tout pour amener la guerre civile en Belgique". Le Ministre de la Guerre Pache décide donc le rappel du Général de La Bourdonnaye qu'il nomme commandant de la frontière du Nord où il est chargé de surveiller les côtes de Dunkerque et Calais lorsque la guerre maritime se déclenche.
En janvier 1793, on le nomme commandant en chef de l'Armée des Côtes qui n'existait pas encore et qui devait agir contre les Bretons et les Vendéens révoltés contre la Convention. Il est à Rouen quand il reçoit, le 19 mars suivant, l'ordre de se rendre à Rennes pour réprimer les troubles qui s'y développent. Nantes était alors quasi assiégée par les Vendéens. La Bourdonnaye, arrivé sur place et constatant la situation, informa la convention qu'il n'avait trouvé sur place aucune force disponible à leur opposer. Mais quelques jours plus tard, il annonça un avantage remporté par Beysser, commandant de Nantes.
Bourdon de l'Oise l'accusa alors d'avoir sans raison fait porter en arrière 500 hommes des nouvelles troupes envoyées par les commissaires du département de la Manche. Un décret de la Convention le mande aussitôt à Paris pour qu'il s'explique. Il parvient à se justifier lors de la séance du 16 mai, mais il avait déjà perdu son commandement.
Le 4 juin suivant, il est envoyé à l'armée des Pyrénées-Occidentales avec le grade de général de Division. Après plusieurs engagements avec les Espagnols commandés par Don Ventura, il les bat le 13 juillet à la Croix des Bouquets et les oblige à repasser la Bidassoa. Le 23 juillet, il repousse un détachement espagnol d'environ " 3 000 hommes (qui) avaient passé la Bidassoa vers les 2 ou 3 heures de l'après-midi avec quelques pièces de canons" et fait plusieurs tués et prisonniers. Pendant qu'il chassait les Espagnols de France, de nouvelles accusations vinrent le frapper, tandis que sa femme et ses enfants étaient arrêtés et déportés à Blois.
" Ce climat me tue"
Le 17 août 1793, il écrit à un membre du Comité de Salut Public " J'ai prié le ministre de la Guerre de m'employer ailleurs qu'au Sud (...). Le service actif et utile que j'ai fait à Saint Jean de Luz, en juillet et jusqu'au 15 août a dérangé totalement ma santé et aggravé des maux de rheins, autrefois supportable. Je vais à 8 lieues de Bayonne prendre les Bains de Dax, département des Landes, mais le climat de ce pays me tue. Il n'y avait point d'officiers généraux d'arrivés, j'ai fait le métier de plusieurs : je demande à être employé à la Rochelle, ou le Havre, Calais, Sedan, Metz, Strasbourg, Besançon, assurément voilà de la marge". Le 6 octobre 1793, après avoir demandé en vain sa mutation, il meurt à Dax où il était allé "prendre les Bains" comme le lui avait conseillé son médecin.
Le capitaine Vallée (19ème Régiment de Chasseurs à Cheval) annonçait ainsi sa mort au citoyen ministre de la guerre "...ce brave général, quoique d'une caste généralement proscrite comme ennemie de notre sainte révolution, avait des sentiments digne d'un (...) loyal républicain".
Epilogue
Grâce à son gendre, René Félicité Geffroy de Villeblanche, la veuve du Général qui vivait " dans la plus grande indigence " obtiendra, le 24 messidor de l'an XI, une pension de 1 900 francs par an.
En 1912, le Conseil Municipal de Lille décida d'attribuer à une voie publique (de la commune au Lys rouge) la dénomination de "Général Anne de La Bourdonnaye".
Sources
- Archives du Service Historique de la Défense, château de Vincennes.
- Nouvelle Biographie Générale, Paris 1841
- Portail du Premier Empire
Catégories : Naissance en 1747 | Décès en 1793 | Noblesse de Bretagne | Famille de la Bourdonnaye | Général de la Révolution ou du Premier Empire
Wikimedia Foundation. 2010.