- Léo Valentin
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Léo Valentin, né en 1919 à Épinal (Vosges) et mort en 1956 à Liverpool, est largement considéré comme le plus célèbre "homme-oiseau" de tous les temps : il sautait avec des ailes rigides dans l'idée de « planer véritablement ». Il fut même considéré par les médias de l'époque comme « l'homme le plus audacieux du monde ».
Sommaire
Biographie
Engagement dans le parachutisme
À 19 ans, il s'engage dans l'un des premiers groupes de parachutistes français créé à Baraki en Algérie. Le parachutisme n'en est alors qu'à ses débuts.
Après la défaite de 1940, Léo Valentin se retrouve moniteur avec le grade de sergent à la première école de parachutisme à Fez, au Maroc.
Du Maroc, afin de poursuivre le combat de libération de la France, il s'embarque pour l'Angleterre sur un transport de troupes à la fin de 1942.
Devenu ensuite militaire de carrière, Léo Valentin fut parachutiste au sein du 2e régiment de chasseurs parachutistes, formation comprise dans le Special Air Service. Il sauta en Bretagne quelques jours après le débarquement de Normandie : le 9 juin 1944 à 1h04 du matin il saute dans le ciel du Morbihan. Plus du quart de sa formation trouvera la mort lors des opérations de Bretagne ; lui-même se trouve blessé gravement et sera évacué vers l'Angleterre.
A son retour en France, en 1945, il est nommé adjudant moniteur à la première école de parachutistes en France métropolitaine : celle de Lannion.
Devenu ensuite moniteur à l’École des Troupes Aéroportées de Pau, il bat, en 1948, le record de saut en chute libre de jour, avec un lâcher à 7 260 mètres. La même année, il remporte le record de saut de nuit, à 5 200 mètres. Il sera reçu par Vincent Auriol à l'Élysée, en même temps que les athlètes des Jeux olympiques de 1948, pour y recevoir une récompense (un vase de Sèvres).
C'est à ce moment qu'il va commencer à développer ses techniques de saut et va mettre au point la technique de saut dite « position Valentin ». Le principal changement qu'elle apporte tient du fait que l'homme tend à maîtriser sa descente en non plus à la subir passivement. De ce moment Léo Valentin va poursuivre son rêve de voler en planant et va quitter l'armée après 10 ans de services pour se produire dans des exhibitions lui permettant de peaufiner sa technique.
Planer : de l'idée à la pratique
Ainsi il mit au point de nombreux systèmes avec des membranes toilées qu’il se fixait aux bras et aux jambes, et qui lui permettaient de planer effectivement sur plusieurs milliers de mètres de descente, avant d’ouvrir son parachute de secours. Son but était de transformer les parachutistes, alors simples charges passives suspendues sans moyen de contrôle, en « hommes-oiseaux » capables de modifier leur trajectoire avec précision et de se poser en un point précis.
C'est à l'aérodrome de Villacoublay, près de Paris, que Valentin tenta son premier saut avec des ailes en toile, mais il n'est pas parvenu à prendre de la vitesse vers l'avant. Il a ensuite opté pour des ailes rigides : le 13 mai 1954, avec l'aide d'un ensemble d'ailes en bois, il a enfin réussi à planer pendant cinq kilomètres, descendant en larges spirales à 130 km/h, avant d'ouvrir son parachute. Sa démarche s'approchait plus de la recherche du « vol individuel » (avec des implications militaires) que du contrôle de la chute libre.
Léo Valentin est devenu alors le premier homme-oiseau : il entre dans la légende des grands pionniers et se trouve sollicité par les plus grands meetings européens.
Décès
Le jour de la Pentecôte de 1956, à Liverpool, devant 100 000 spectateurs, les toiles s’enchevêtrèrent, le parachute ne s’ouvrit pas. L'accident est dû à la collision d'une de ses ailes avec l'avion qui le largua, en raison de mauvaises conditions météorologiques (beaucoup de vent, temps brumeux) et à la double défaillance de ses parachutes dorsal et ventral. Par ironie du sort, il prévoyait que ce saut fût le dernier de sa carrière (le 701ème), alors que ses proches lui déconseillèrent de le faire.
Le corps de Léo Valentin arriva par avion à la base aérienne de Luxeuil-Saint-Sauveur (BA 116) où les honneurs militaires lui furent rendus. Placé sur un command-car de l'Armée de l'Air couvert de fleurs, le corps arriva à l'église de Saint-Sauveur. La foule, des plus hautes autorités aux enfants des écoles, lui rendit l'ultime hommage le 3 juin 1956.
Certes, il ne s'est jamais posé au sol directement avec le seul concours de ses ailes (le parachute était généralement ouvert à 1000 m du sol), mais comme l'oiseau il a volé.
Pionnier de la conquête du ciel, prestigieux parachutiste, précurseur du deltaplane, l'homme oiseau repose au cimetière de Saint-Sauveur (Haute-Saône).
Bibliographie
- Claude Perrin, Léo Valentin (1919-1956) - Les hommes volants, un précurseur, Nouvelles Éditions Latines, 2006, 112 p. (ISBN 2-7233-2067-7) [présentation en ligne]
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