- Loessique
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Lœss
Le lœss est une roche sédimentaire détritique meuble formée par l'accumulation de limons issus de l'érosion éolienne (déflation), dans les régions désertiques et périglaciaires.
Sommaire
Étymologie et autres dénominations
Le terme « lœss » a été formé par le géologue K.C. von Leonhard, probablement à partir de l'alémanique (dialecte suisse) lösch « peu compact, meuble, gros caillou ».
D'autres termes sont utilisés dans la littérature francophone :
- le limon des plateaux, terme consacré par les notices des cartes géologiques du BRGM, bien que leur position en sommet de plateau ne soit pas systématique ;
- la terre à brique ou lehm : expression ancienne qui désigne la partie superficielle de la couverture lœssique, décalcifiée, enrichie en argile et rendue brune ou rouge par la pédogenèse ;
- l' ergeron : lœss calcaire, non pédogenisé, autrefois impropre à la réalisation de briques.
Lithologie et formation
La définition du lœss est double : lithologique (limon calcaire) et génétique (dépôt éolien).
Composition
Le lœss est formé principalement de silice (quartz détritique) et de carbonate de calcium (Ca CO3). Il contient, en proportion moindre, des feldspaths, de la biotite (deux minéraux qui, avec le quartz, entrent dans la composition des sables) et des argiles, souvent de la kaolinite (ces argiles pouvant êtres agglomérées et former des grains de limon fin).
Structure
Il se caractérise par un très bon tri granulométrique dû à son origine éolienne, avec essentiellement des grains compris entre 10 et 50 micromètres (une taille entre 2 et 50 micromètres correspondant à un limon). Il est homogène, sans stratification, mais avec une très forte porosité résultant de traces de racines et d’une cimentation carbonatée des grains.
Genèse
Le lœss résulte, au cours du Pléistocène, de l'accumulation au sol, sous climat froid et sec, de limons transportés par le vent depuis des zones sources (alluvions, dépôts fluvio-glaciaires, sédiment côtiers et estuariens, zones arides) soumises à une déflation éolienne.
Les lœss sableux
Une dérive granulométrique vers les sables (lœss « sableux ») peut être due à la proximité de la zone source lœss et donc à un tri éolien moins poussé. Ainsi une zone dite « sablo-limoneuse » sépare en Belgique les sables éoliens de Campine des lœss de Hesbaye. Une granulométrie plus grossière peut également être due à l’enrichissement par des matériaux locaux disponibles en abondance.
Processus post-dépositionnels
Un lœss typique, bien défini en texture et structure, est susceptible d’être soumis à de nombreux processus, contemporains ou postérieurs au dépôt, qui modifient la lithologie originelle : érosions, ruissellements (lœss lités), processus périglaciaires (structurations cryogéniques, coins de glaces, cryoreptation, cryoturbations…) et pédogenèses. De nombreux faciès issus de ces processus ont une signification paléoclimatique et chronologique. Ils permettent de développer une stratigraphie des couvertures sédimentaires lœssiques.
Répartition
La répartition spatiale du lœss est liée aux conditions de dépôts, en marge des inlandsis continentaux et des déserts glaciaires. Le lœss est présent aux latitudes moyennes de l'hémisphère nord, entre 30 et 60° : Europe (de la Beauce à l'Ukraine), États-Unis (au sud des Grands Lacs ), en Chine sur environ 10 % de la surface. Dans l'hémisphère sud, des dépôts de lœss existent en Argentine[1].
L'épaisseur des sédiments lœssiques peut dépasser plusieurs dizaines de mètres. Les plus importants dépôts se situent en Chine où ils atteignent environ 200 m de puissance et sont incisés en plateaux.
Caractéristique agronomique
Les terres lœssiques sont réputées favorables à l'agriculture, en particulier grâce à leur capacité de rétention en eau. Les régions lœssiques sont traditionnellement des terres à blé (par exemple la Brie).
Les paysages de lœss
Quand les formations lœssiques sont abondantes, elles tendent à générer une morphologie propre, soit héritée de son dépôt (adoucissement et empâtement des versants, constitution de petites collines, désorganisation du réseau hydrologique de rang inférieur...), soit liée à leur sensibilité à l'érosion (plateaux de lœss chinois, développement de badlands...)
Voir aussi
Notes
- ↑ Pour la répartition géographique, lire Roger Brunet (dir.), Les mots de la géographie, p.306
Orientation bibliographique
- Roger Brunet (dir.), Les mots de la géographie, Paris, Reclus-La Documentation française, 1993, ISBN 2-11-003036-4, article « lœss », page 306.
- Pierre Antoine, « Les lœss en France et dans le Nord-Ouest européen », in Revue française de Géotechnique, 99, 2002, 3-21
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- La bibliographie sur les lœss est abondante, mais souvent difficile d'accès et spécialisée (sur une région ou un thème). L'article cité, bien que traitant plus précisément du Nord-ouest européen, a le mérite d'être synthétique, accessible et aborde de nombreux aspects. Il présente en outre de nombreuses références.
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