- Locmaria, Quimper
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Locmaria (Quimper)
Pour les articles homonymes, voir Locmaria (homonymie).Le quartier de Locmaria est un quartier emblématique de Quimper. Lieu d'émergence de la ville primitive, lieu d'implantation de la plus ancienne abbaye quimpéroise, Locmaria est aujourd'hui connu comme le quartier des faïenciers.
Sommaire
Locmaria, aux origines de Quimper
Les premières traces d'une cité portuaire remontent au Ier siècle ap. J.-C. L'actuel quartier de Locmaria était alors occupé par les Osismes. Jusqu'à la fin du IIIe siècle, ce fut un quartier commerçant et artisanal. de nombreuses activités étaient également liées au port, où étaient déchargés du vin et des poteries notamment.
Après cette période la ville romaine fut abandonnée et le cœur urbain se déplaça vers le centre-ville actuel de Quimper.
Locmaria, supprimée comme commune en mars 1790, fut divisée entre Quimper (partie entre la route de Bénodet et l'Odet) et Ergué-Armel jusqu'en 1960, date où la commune de Ergué-Armel a été rattachée à Quimper.
L'église
La date de création de l'abbaye reste floue. Les premières traces avérées remontent aux XIe siècle (acte de fondation) et XIIe siècle. Néanmoins, certaines hypothèses avancent qu'il y aurait eu un monastère dès le VIIe siècle.
L'église est un très bel exemple des débuts de l'architecture romane bretonne : les volumes sont parfaitement visibles et réguliers, l'extérieur est très sobre. Elle a été modifiée aux XIIe et XVIe siècles, avec l'ajout d'un portail gothique voûté d'ogives.
Le plan est très régulier et comporte une nef de six travées, avec un transept peu saillant et un chevet échelonné. La nef, datant du XIe siècle. est la partie la plus ancienne de l'église. Elle n'est pas voûtée de pierre mais charpentée et couverte de lambris. Ceci permet de conserver des fenêtres hautes et de garder une certaine luminosité dans l'édifice.
Autre caractéristique typique de l'art à Locmaria : l'importance donnée à la croisée du transept, dont les piliers sont plus travaillés. Les bras du transept ont été modifiés par Joseph Bigot à partir de 1862, date à laquelle l'église a été classée monument historique. Il a également restitué le chœur roman (ayant été remplacé au XVIIe siècle), après une campagne de fouilles lui ayant permis de retrouver les tracés originaux.
À voir à l'intérieur :
- Le chemin de Croix de Louis Noël de 1860 (faïences peintes entourées de bas-reliefs en terre cuite)
- L'orgue romantique de Jules Heyer (à l'origine à l'hôpital Gourmelen), classé monument historique, installé après restauration en 2007.
L'église est flanquée d'un cloître du XVIIe siècle le long du bas-côté Sud. Son plan est en forme de L. Il a été construit en pierre calcaire et compte une douzaine d'arcades en plein cintre.
Le prieuré
C'est à partir de 1664 que le prieuré commence à accueillir des novices. Cette nouvelle fonction accroit son prestige et ses revenus, ce qui permet de construire de nouveaux bâtiments. La partie qui flanque l'église est la plus ancienne, elle date de 1646. La partie centrale du bâtiment comporte trois étages et un niveau de combles. L'ensemble des bâtiments (bâtiments conventuels, le parloir et le logement du jardinier) et le mur délimitent une cour intérieure.
Le bâtiment, autrefois propriété de la ville de Quimper a été cédé à un groupe hôtelier et est actuellement en cours de réhabilitation.
La passerelle de Locmaria
De nombreuses passerelles enjambent l'Odet. Jusqu'en 1740, le quartier était relié à l'autre rive par un pont en bois. Abimé par un bateau, il fut détruit et la traversée assurée par un passeur jusque dans les années 1950. Cependant l'activité des faïenceries s'étant développée, une nouvelle passerelle fut nécessaire. Elle a été inaugurée en 1954. C'est une passerelle qui pouvait pivoter afin de laisser le passage aux caboteurs.
Les faïenceries
L'activité de la faïence est réellement attestée à Locmaria à partir de la fin 1708. L'année précédente, Pierre Bousquet, maître faïencier de Marseille, vient rejoindre son père, "terraillier" et pipier installé près du prieuré depuis décembre 1699. Le fils acquiert le 12 juillet 1708 une maisonnette sur un grand terrain dans l'enclos du Stivel, où il édifie jusqu'en 1724, au fur et à mesure de ses besoins, l'une des plus importantes manufactures faïencières de France, avec 3 fours imposants.
Ses descendants, Pierre Bellevaux originaire du Nivernais, puis Pierre Clément Caussy de Rouen, ensuite Antoine De la Hubaudière (HB) de la région de Fougères, et sa lignée, poursuivent la manufacture jusqu'à la guerre 14-18, où elle passe à Jules Verlingue, puis à des sociétés qui l'exploitent encore. Les couleurs de grand feu caractérisent les faïences quimpéroises, tandis que s'adjoignent à la production, vers 1780, des grès utilitaires, puis d'art. À la fin du XVIIIe siècle se créent, issues d'ouvriers de la Grande Maison, des entreprises concurrentes menées par les Eloury et les Dumaine, qui deviennent au XIXe siècle les faïenceries Porquier, Porquier-Beau et Henriot. Après de beaux succès, puis des échecs financiers, elles seront réunies au XXe siècle à la maison mère, la Grande Maison HB.
Parmi les autres tentatives de concurrence au cours de ces trois siècles, retenons :
- la faïencerie Keraluc, créée par Victor Lucas après la dernière guerre, réunie à la Grande Maison HB.
- La manufacture de Paul Fouillen, qui s'éteint.
- La Fabrique d'Art Breton créée en 1994, menée par Pierre Henriot, mais exilée route de Lorient.
Liens
- Faïence de Quimper
- Site du Musée de la Faïence de Quimper
- Histoire de la faïencerie Keraluc à Quimper
- http://christian.delahubaudiere.perso.sfr.fr/INDEX.htm
Liens externes
- Site de la ville de Quimper (rubrique Découvrir la ville / Patrimoine)
- HB Henriot
- Fiche du prieuré de Locmaria sur la base Mérimée.
Bibliographie
- Quimper, Ville d'art et d'histoire, éditions Monum, 2006
- Portail de la Bretagne
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