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Littérature jeunesse au Québec
On considère que la littérature jeunesse au Québec commence avec Les Aventures de Perrine et Charlot, en 1923, paru pour la première fois dans la revue L'Oiseau bleu publiée par la Société Saint-Jean-Baptiste à l'intention des jeunes Canadiens français. À cette époque, la production était plutôt frugale et les années vingt n'ont connu que quelques titres jeunesse. Mais aujourd'hui, et depuis les années 80, la production en littérature jeunesse au Québec explose et se diversifie.
Sommaire
L'aube de la littérature jeunesse
Avant Les Aventures de Perrine et Charlot, les ouvrages présentés à la jeunesse n'étaient pas directement dédiés aux enfants ou aux adolescents. Il s'agissait plutôt d'ouvrages de la littérature pour adultes et que l'on publiait pour la jeunesse tel quel ou en les adaptant pour un public plus jeune. Quelques ouvrages visaient également, mais pas exclusivement, la jeunesse, mais Les Aventures de Perrine et Charlot fut le premier roman dont l'intention première était de s'adresser à un jeune public.
Une littérature intentionnelle pour la jeunesse, à cette époque, n'aurait pas été possible sans l'apport des revues pour la jeunesse qui naissent à cette époque. Ainsi, L'Oiseau bleu, née en 1921, a été le premier à publier Les Aventures de Perrine et Charlot sous forme de feuilleton. La commande en avait été faite à Marie-Claire Daveluy avec l'intention : "d'écrire un roman dont les principaux personnages seraient des enfants".
Les quelques ouvrages publiés à cette époque se composent surtout d'adaptations de récits historiques pour les jeunes, de romans historiques, de recueils de contes, d'oeuvres didactiques, religieuses ou édifiantes et on compte un bon nombre d'hagiographies adaptées pour les jeunes. Il va sans dire qu'à cette époque, c'est le clergé qui voit à la bienséance dans l'édition et qui dicte ses préoccupations aux auteurs et aux maisons d'édition, car la plupart des livres de l'époque sont distribués aux jeunes comme prix scolaires et les écoles sont alors dirigées par les communautés religieuses. Ajoutons qu'en 1925, la Loi Choquette, exige que la moitié des sommes allouées pour les prix scolaires soient consacrées à des livres canadiens. Les thèmes exploités restent plutôt conservateurs et seuls quelques titres se démarquent. On cherche d'abord et avant tout à édifier la jeunesse dans les valeurs catholiques de l'époque.
La guerre de 39-45
Puisque les relations entre la France et le Québec sont coupées durant la guerre, on augmente la production de livre québécois, ce qui propulse la littérature jeunesse. En 1940, le gouvernement canadien accorde le droit aux éditeurs canadiens-français de reproduire des oeuvres françaises ce qui fait de Montréal un centre d'édition important. Les éditeurs de l'époque ajoutent, dans bien des cas, à leur production un secteur jeunesse. Plusieurs périodiques pour la jeunesse naissent également à cette époque. On atteint, durant les années 40, 320 titres. C'est au cours de cette période que naîtront véritablement les romans d'aventure et le livre illustré pour la jeunesse. La fin de la guerre entraînera la reprise de l'édition française et la chute de l'édition québécoise. S'ensuit une période de disette pour la production jeunesse au Québec.
La période Duplessis
Malgré la baisse de la production, on assiste à une explosion des genres. On retrouve des romans d'aventure, de science-fiction, fantaisistes, d'anticipation, scouts, des bibliographies, des recueils de contes, de la poésie, des récits de voyage... Des prix littéraires naissent tels que celui de l'Association canadienne des éducateurs de langue française (ACELF) qui contribuent à ranimer l'édition et hausser les standards qui entourent la littérature jeunesse. Finalement, entre 1950 et 1959, 350 titres seront publiés dont 40 le seront pas Eugène Achard.
La Révolution tranquille
Des suites du Rapport Bouchard (publié en 1963) une loi décrète en 1971 que tous les livres scolaires doivent être achetés de librairies québécoises accréditées. D'autres mesures de facilitation sont également votées par le gouvernement. Le commerce du livre jeunesse devient alors sous le contrôle québécois. Au milieu des années 60, de grandes maisons d'édition étrangères jugent le marché québécois assez rentable pour y établir des bureaux.
À l'époque de la Révolution tranquille, les valeurs québécoises sont en mutation et le livre québécois pour la jeunesse suit la tendance. Par contre, c'est à cette époque que périclite la distribution de récompenses scolaires sous forme de livres, sur laquelle les éditeurs ne peuvent plus désormais compter. Ils se tournent alors vers les bibliothèques et les librairies.
Durant les années 70, les thèmes du nationalisme et du féminisme commencent à entre en jeu dans la production jeunesse. Quant à la narration, on commence à voir poindre le point de vue de l'enfant dans la diégèse qui devient narrateur-personnage. On s'intéresse à ce qu'il a à raconter et il perd son statut d'être invariablement sage et bienséant. La deuxième partie des années 70 voit remonter la production des ouvrages jeunesse d'un point de vue quantitatif.
Les éditions Le Tamanoir (qui deviendront les éditions La Courte échelle en 1978) essaient alors de faire sortir la production jeunesse d'une vision manichéenne et de montrer aux jeunes la complexité et la multiplicité du réel afin de bâtir leur esprit critique.
La période contemporaine
À partir de 1980, on commence à voir pulluler les maisons d'édition entièrement consacrées à la jeunesse. Ce phénomène n'est pas étranger au fait que l'on essaie de sensibiliser les jeunes à la lecture dans le domaine de l'éducation, mais aussi dans les médias. On voit aussi naître l'animation autour du livre dans les bibliothèque et les écoles. L'album fait un boom dans l'édition et aborde tous les thèmes, du corps (Vive mon corps) au monde animal (Les Animaux et leurs petits), des relations garçon-fille (Sophie et Pierrot) aux notions complexes comme le temps (Le Temps).
Le roman jeunesse également prend son essor et se diversifie sous la forme de mini-romans et de romans pour adolescents. C'est la prolifération du roman-miroir. Le protagoniste parle au "je" et doit ressembler le plus possible au lecteur cible. Il lui reflète son univers comme un jeu de miroir afin qu'il se reconnaisse.
Liens externes
Revue québécoise Lurelu sur la littérature jeunesse [1]
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