- Liste des prisons de Paris lors de la Revolution
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Liste des prisons de Paris sous la Révolution
Sommaire
Rôle des prisons
Il y a une différence profonde entre les conceptions de l'Ancien Régime et celle de la Révolution quant au rôle des prisons.
L'emprisonnement est considéré avant 1789 comme une mesure de sûreté publique, pour mettre hors de nuire un individu. C'est un acte plutôt rare, les punitions se pratiquant sous forme d'amendes, de châtiments corporels ou de travaux forcés. Les constituants considèrent, au contraire, la prison comme comme une forme de punition.
En 1791, on distingue :
- des prisons pour prévenus non encore jugés (maisons d'arrêt) ;
- des prisons pour condamnés (maisons de force, de correction, bagnes).
En pratique la multiplication des arrestations ne permet pas cette distinction. La dizaine de prisons parisiennes de 1789 se trouve portée à une cinquantaine en 1793.
Conditions de vie
Les conditions de vie des prisonniers variaient énormément d'un lieu de détention à l'autre. Il y eut des épidémies dans les prisons les plus mal tenues. On estime à 500 000 le nombre des personnes incarcérées durant la Terreur, c'est-à-dire en 1 an.[réf. nécessaire]
Arrestations
Les arrestations, souvent décrétées par le Comité de Sûreté Générale, étaient relayées par les douze policiers chargés de Paris. Le Comité avait aussi ses propres agents, dont le plus célèbre fut Dossonville.
Insolite
Quelque 1153 prisonniers durent leur salut à Charles de La Buissière, employé du bureau de police du Comité de Salut Public, qui passait ses nuits à détruire les dossiers d'accusation des suspects incarcérés.
Liste des établissements
Prisons de l'ancien régime
Il y avait seize prisons à Paris à cette époque :
- la prison de l'Abbaye, ancienne prison de l'abbaye de Saint Germain des Prés et prison militaire sous l'Ancien Régime ;
- la prison des Carmes ou prison du couvent des Carmes ou sont détenus plus particulièrement les prêtres réfractaires ;
- la Conciergerie, la plus ancienne des prisons, antichambre de la guillotine ;
- le Collège du Plessis ;
- le Couvent des Anglaises (Bénédictines anglaises du Champ-de-l'Alouette) ;
- les Anglaises des Fossés Saint-Victor ;
- la prison des Madelonnettes, ancien couvent ;
- la prison de la Force, divisée en 2 :
- la Grande Force pour les hommes ;
- la Petite Force pour les femmes ;
- l'Hospice de l'Évêché ;
- la prison du Luxembourg ;
- la prison de Port Libre, ex-Abbaye de Port-Royal ;
- la prison Sainte-Pélagie, ancien couvent ;
- la prison Saint-Lazare, ancien hopital pour lépreux ;
- la chambre d'arrêt de la mairie ;
- la maison d'arrêt de la rue de Sèvres, ancien hospice ;
- la hôpital de la Salpêtrière, transformé en prison ;
- l'hôpital de Bicêtre, transformé en prison ;
- la prison du Grand-Châtelet, réservé aux criminels de droit commun ;
- le Temple qui servit de prison à Louis XVI.
Hôtels particuliers et maisons de santé transformés en prisons
- la pension Belhomme ;
- la clinique du docteur Brunet, rue de Buffon ;
- chez Coignard, à Picpus, ancienne folie de Ninon de Lenclos à l’angle de l’actuel boulevard Diderot (agrandi du couvent de Picpus sous la Terreur). Dite aussi la maison Blanchard à Picpus ;
- chez Desnos et Montprin, 1466 rue Notre-Dame-des-Champs ;
- la pension de Mme Mahay, 17 (ou 13?) rue du Chemin-Vert ;
- la Folie-Regnault, 3 rue de la Folie-Regnault, quartier Popincourt ;
- chez le docteur de La Chapelle, rue Saint-Maur ;
- chez le Dr Lemoine, rue des Amandiers, sur l’emplacement du collège des Grassins ;
- chez Picquenot, 48 Faubourg Saint-Antoine, quartier de Bercy ;
- rue des Lions-Saint-Paul, désaffectée le 5 brumaire III ;
- l'hôtel du Dreneuc, rue de Provence
- l'ancien hôtel de Talaru, rue de Richelieu ;
- le couvent des oiseaux, 83 rue de Sèvres.
Recensements
Plusieurs recensements des prisonniers des prisons de Paris eurent lieu à la demande de la Convention nationale, notamment :
- le 6 juin 1793, on en comptait :
- 322 à la Conciergerie ;
- 354 à la Grande-Force ;
- 129 à la Petite-Force ;
- 118 à Sainte-Pélagie ;
- 57 à Madelonnettes ;
- 80 à l'Abbaye ;
- 228 à Bicêtre ;
- 22 en état d'arrestation à la mairie.
Soit au total 1310 prisonniers.
- le 6 juillet 1793, ils étaient :
- 311 à la Conciergerie ;
- 318 à la Grande-Force ;
- 103 à la Petite-Force ;
- 128 à Sainte-Pélagie ;
- 92 à Madelonnettes ;]
- 65 à l'Abbaye ;
- 194 à Bicêtre ;
- 51 à la Salpêtrière ;
- 41 en Chambres d'arrêt, à la mairie.
Soit au total 1303 prisonniers.
- le 6 août 1793, ils étaient :
- 294 à la Conciergerie ;
- 402 à la Grande-Force, dont 83 militaires ;
- 145 à la Petite-Force ;
- 113 à Sainte-Pélagie ;
- 76 à Madelonnettes ;
- 81 à l'Abbaye, dont 11 militaires et 5 otages ;
- 323 à Bicêtre ;
- 69 à la Salpêtrière ;
- 6 au Luxembourg ;
- 46 en Chambres d'arrêt, à la mairie.
Soit au total 1555 prisonniers.
Sources
- Archives parlementaires de 1787 à 1860 : recueil complet des débats législatifs et politiques des Chambres françaises. Première série, 1787 à 1799. Tomes LXVI, LXVII et LXX
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