Liste alternative d'Autriche

La Liste alternative d'Autriche (Alternative Liste Österreichs, ALÖ) est un ancien parti politique autrichien. Il s'agit de l'un des deux partis à l'origine des Verts autrichiens.

Histoire

La Liste alternative d'Autriche (ALÖ) fut fondée à l'automne 1982 comme mouvement de rassemblement d'activistes jeunes, de gauche et partisans de la démocratie participative, de personnes issues des milieux anti-nucléaires, tiers-mondistes, pacifistes et féministes, ainsi que des étudiants de gauche. L'origine de l'ALÖ remonte à des mouvements tels que le Forum Alternatif qui a mis sur pied en 1979, parallèlement à une conférence de l'ONU, un village écologiste sur la Jesuitenwiese. L'Initiative de politique communale (Kommunalpolitische Initiative) fut fondée à Vienne par le Forum Alternatif et des groupes anti-nucléaires. Dans le même temps, Les Alternatives de Graz (Die Grazer Alternativen) étaient fondées à Graz. L'un des membres de ce mouvement, Peter Pritz, rédigea en 1980 déjà des « Esquisses du mouvement alternatif », jetant les bases théoriques d'un rassemblement des mouvements écologistes. Lors d'une rencontre alternative à Oftering le 21 mars 1982, ces mouvements décidèrent de lancer une liste alternative commune pour les élections nationales de 1983. Erich Kitzmüller, militant de Graz, rédigea alors le premier document programmatique du groupe. Le 5 novembre 1982 eut lieu finalement la fondation de la Liste alternative d'Autriche, à Graz. Le mouvement n'avait pas de comité, mais un groupe de porte-parole. Seules les sections régionales avaient un seul porte-parole. Afin d'éviter toute personnalisation, les affiches ne devaient comporter ni noms, ni photos de personnes. Les Alternatives de Graz se constituèrent en section régionale dès l'automne 1982. La Liste alternative de Vienne (ALW) se trouva, elle, rapidement en marge de ce processus. Composée essentiellement de trotskystes, d'anciens partisans du Parti communiste autrichien (KPÖ), de syndicalistes de gauche et d'écologistes fondamentalistes, l'ALW considérait l'ALÖ comme trop bourgeoise. Elle refusa par conséquent de présenter des candidats sur les listes de l'ALÖ aux élections nationales de 1983. L'ALÖ n'obtint d'ailleurs qu'un score modeste lors de ces élections, engrangeant 65'816 voix (1.36% des voix), nettement moins que la VGÖ. L'ALÖ perdit alors beaucoup en importance. En 1984, Ali Gronner, Andreas Wabl et Doris Eisenriegler furent les trois premiers porte-parole élus de l'ALÖ. Ils ne purent toutefois rien faire pour enrayer le déclin de l'ALÖ. Des alliances avec la VGÖ dans différentes provinces ne conduisirent pas non plus au succès escompté. Seule la liste commune présentée dans le Vorarlberg en octobre 1984 et menée par Kaspanaze Simma, connut un succès majeur en engrangeant 13% des voix, à la surprise générale.

Si le combat contre la centrale nucléaire de Hainburg fut une importante source de mobilisation pour le mouvement écologiste, ni l'ALÖ, ni le VGÖ ne purent prétendre à la paternité de ce succès. Aucun des deux partis ne joua en effet un rôle actif dans ce processus et ils ne parvinrent pas non plus à établir leur leadership sur les courants verts qui s'y étaient manifestés. L'ouverture de l'ALÖ vers le VGÖ et la tentative de bâtir un mouvement écologiste rassembleur conduisit à une séparation du parti en deux ailes : comme un parti vert uni n'était pas encore en vue, Günther Nenning, Gerhard Heiligenbrunner et Michael Mayrhofer établirent en effet les bases d'une liste parlementaire. L'aile modérée de l'ALÖ se rassembla alors au sein de l'Initiative citoyenne pour le Parlement (Bürgerinitiative Parlament, BIP), dont la première réunion eut lieu le 26 octobre 1985 à Salzbourg. De plus en plus de groupes verts adhérèrent à la BIP. L'aile gauche de l'ALÖ, emmenée par les Viennois, se rassembla, elle, au sein du Rassemblement vert-alternatif (Grün-Alternativen Sammlung, GRAS), fondé le 12 février 1986. Après la démission du chancelier Franz Vranitzky, en 1986, des élections nationales anticipées durent être convoquées. Les différents groupements verts se retrouvèrent obligés d'établir une liste commune pour les élections nationales. Les groupements écologistes modérés se rassemblèrent sous la direction de Freda Meissner-Blau et présentèrent une liste commune intitulée L'Alternative verte – Liste Freda Meissner-Blau. La majorité du GRAS présenta, elle, une liste intitulée La Liste verte alternative et démocratique. Cette dernière n'obtint que 6'005 voix, tandis que Freda Meissner-Blau obtenait un succès important. La voie était alors ouverte à la fondation du parti des Verts autrichiens, où de nombreux membres de l'ALÖ trouvèrent leur nouvelle patrie politique. En revanche, beaucoup de militants de l'aile gauche, ne pouvant se reconnaître dans la nouvelle formation et rejetant la personnalisation de la campagne électorale, se retirèrent alors de la vie politique.

Programme politique

Le premier programme électoral de l'ALÖ a été rédigé par Erich Kitzmüller. L'ALÖ se considérait comme un mouvement de la gauche alternative, respectant les principes fondamentaux de l'écologie, de la solidarité, de la démocratie participative et de la non-violence. L'ALÖ demanda la suppression de l'armée autrichienne, ainsi que l'instauration de salaires minimaux et maximaux. Dans le même temps, elle s'engagea pour la protection de l'environnement. Le principe de rotation devait par ailleurs empêcher que les mêmes personnes occupent trop longtemps les fonctions importantes.

Résultats électoraux

• Elections nationales de 1983: 1.4% des voix.
• Elections nationales de 1986 (GRAS) : 0.1% des voix.
• Elections communales de 1983 à Graz : 7.0% des voix.
• Elections communales de 1983 à Vienne (ALW) : 2.5% des voix.

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