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Andreï Platonov
Andreï Platonov (Андрей Платонович Платонов), de son vrai nom Andreï Klimentov (Андрей Платонович Климентов), est un écrivain russe de la période soviétique né le 1er septembre 1899 à Voronej et mort le 5 janvier 1951 à Moscou. Son œuvre majeure, Tchevengour (1929), long roman de l'utopie de la construction du socialisme, est restée inédite en Union soviétique jusqu'en 1972, où eut lieu une publication fragmentaire, puis en 1988, pour une publication fidèle au manuscrit original.
Sommaire
Biographie
Il fut l'un des tous premiers écrivains à émerger de la Révolution de 1917 et à tenter de mettre en littérature l'esprit de la révolution bolchévique. Il participa à la guerre civile. Alors qu'il était un communiste fervent, la plus grande part de son œuvre a été interdite de publication de son vivant en raison de son scepticisme tant envers la collectivisation qu'envers la politique stalinienne.Il estimait que la révolution libérerait l'esprit populaire.
Platonov publie tout d'abord des nouvelles, dont Les Écluses d'Épiphane et La Ville de Villegrad (1926), ou Jokh, le filou, de 1927. Seuls ses premiers romans seront publiés : Tchevengour, en 1929, la Fouille ou Le Chantier en 1929-30, À l'avance, chronique d'un paysan pauvre en 1931, texte qui soulèvera l'indignation de Staline et signera pour Platonov la perte de tout espoir de publication. Il tente sa chance une dernière fois avec La Mer de Jouvence, en 1934, vaine tentative pour se plier aux critères du réalisme socialiste. Parmi ses textes récemment redécouverts, Djann écrit en 1935 et traduit en français en 1972 à partir d'une édition russe fautive et tronquée ; ou Moscou heureuse, texte retrouvé dans les archives du KGB.
Après 1933, ses écrits sont régulièrement confisqués et ne seront retrouvés que 60 ans plus tard, lors de l'ouverture des archives de l'écrivain et publié en 1991 par une revue russe. C'est là qu'on découvre un court roman inachevé, Roman technique. Seules publications de son vivant, quelques nouvelles "de guerre" qui se plient aux critères du réalisme socialiste[1] en vigueur en URSS.
Dans ses livres, il s'interroge sur le prix du progrès et sur les sacrifices supportés par le peuple pour réaliser des objectifs absurdes. On trouve dans ses œuvres également une satire de la bureaucratie et un certain pessimisme. Pour lui c'est le peuple russe qui a fait la révolution mais il a également laissé échapper le pouvoir à son emprise. Il revient ainsi à Andrei Platonov, écrivain contemporain des grands travaux de transformation de l’espace qu’a connu la période stalinienne, d’écrire sur ces chantiers. Certes, Les Écluses d'Épiphane est antérieur au percement du Canal de la mer Blanche (le texte est écrit en 1927, le chantier débute en 1933), mais il est contemporain des chantiers de mise en valeur des régions septentrionales et orientales de l’Union soviétique à partir de 1929, et c’est le cas, à plus forte raison, du roman La Mer de Jouvence.
Il est mort le 5 janvier 1951 à Moscou et est enterré au cimetière arménien.
Œuvre
Platonov publie tout d'abord des nouvelles, dont Les Écluses d'Épiphane et La Ville de Villegrad (1926), ou Jokh, le filou, de 1927.
Il revient à Andrei Platonov, écrivain contemporain des grands travaux de transformation de l’espace qu’a connu la période stalinienne, d’écrire sur ces chantiers. Certes, Les Écluses d'Épiphane est antérieur au percement du Canal de la mer Blanche (le texte est écrit en 1927, le chantier débute en 1933), mais il est contemporain des chantiers de mise en valeur des régions septentrionales et orientales de l’Union soviétique à partir de 1929, et c’est le cas, à plus forte raison, du roman La Mer de Jouvence.
Seuls ses premiers romans seront publiés: Tchevengour, en 1929, la Fouille ou Le Chantier en 1929-30, À l'avance, chronique d'un paysan pauvre en 1931, texte qui soulèvera l'indignation de Staline et signera pour Platonov la perte de tout espoir de publication. En 1933, ses écrits sont confisqués et ne seront retrouvés que 60 ans plus tard, lors de l'ouverture des archives littéraires du KGB. C'est là qu'on découvre un court roman inachevé, Roman technique.
Il tente sa chance une dernière fois avec La Mer de Jouvence, en 1934, vaine tentative pour se plier aux critères du réalisme socialiste. Parmi ses textes récemment redécouverts, Djann écrit en 1935 et traduit en français en 1972 à partir d'une édition russe fautive et tronquée; ou Moscou heureuse, texte découvert dans les archives de l'écrivain et publié en 1991 par une revue russe.
L'écriture de Platonov, très particulière tant dans sa syntaxe que dans ses choix lexicaux, est longtemps restée inconnue en français. Elle est souvent jugée difficile à traduire. Sont aujourd'hui disponibles en français ses principaux romans et un choix de nouvelles.
L'une de ses pièces de théâtre, "Quatorze isbas rouges", a été jouée au Théâtre de la Colline à Paris en 2000.
Liste des œuvres
- Les Écluses d'Épiphane (1927)
- Makar pris par le doute(1928)
- La Ville de Villegrad
- Le Chantier ou La Fouille (1930)
- Tchevengour (1929)
- À l'avance, chronique d'un paysan pauvre (1931)
- Moscou heureuse
- La Mer de jouvence(1934)
- Djann (1935)
Bibliographie
- The Cambridge companion to the classic russian novel, edited by Malcom Jones and Robin Feuer Miller, Cambridge university press.
- Histoire de la littérature russe – Le XXe siècle ** : La Révolution et les années 1920. Ouvrage dirigé par Efin Etkind, Georges Nivat, Ilya Serman et Vittorio Strada, Paris, Fayard, 1988.
- Michel Heller, Platonov ou la quête du bonheur, Lausanne, L’Age d’homme, 1982.
- Annie Epelboin, préface à La Mer de jouvence, Paris, Albin Michel, 1976.
Notes et références
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