Prison en République populaire de Chine

Prison en République populaire de Chine

Les responsables de la République populaire de Chine utilisent le terme de prison pour les installations où sont détenues des personnes formellement reconnues coupables, selon la juridiction chinoise, d'un délit et condamnées par une cour de Justice. Or, la majorité des prisonniers condamnés pour un délit l'ont été par un comité administratif ou une décision de policiers. Ainsi les bâtiments où sont détenus ces condamnés non jugés par une cour ne sont pas considérés par les Chinois comme des prisons[1] .

Sommaire

Différents systèmes de détention

Carte des Laogai en Chine
« L'archipel chinois (défini suivant le vocable employé par Soljenitsyne pour décrire les goulags soviétiques), fait partie de ces secrets de l'Histoire, secret d'autant mieux gardé que les témoignages le concernant sont rares. De même, l'archipel chinois n'a jamais beaucoup intéressé les intellectuels occidentaux, plus fascinés par les rouages du Grand Bond en avant, de la Révolution culturelle ou encore par l'importance stratégique d'un tel pays. Pourtant, malgré le manque de témoignages ou de statistiques fiables, il est indispensable de parler, ne serait-ce que pour ne pas tomber dans le piège du pouvoir communiste qui consiste à faire taire ceux qui n'ont pas de preuves » [4].
La durée de détention dans un laogai ne dépasse pas théoriquement quatre ans.

Prisons noires

Human Rights Watch indique que depuis 2003 de nombreux citoyens chinois ont été secrètement incarcérés, sans contact avec l'extérieur, dans des centres de détention illégale surnommés « prisons noires »[5]. Après cette révélation de Human Rights Watch, un porte parole du gouvernement avait réfuté la présence de prisons noires en Chine. Or une enquête sur les prisons noires de Pékin a été publiée dans un magazine chinois dépendant du très officiel groupe Xinhua, le sujet n'est donc plus interdit[6].

Amnesty International indique que le cinéaste amateur tibétain Dhondup Wangchen arrêté en mars 2008, a passé une partie de sa détention dans un hôtel de la ville de Xining, un centre de détention secret, une « prison noire »[7].

Tortures

En 2005, après 10 ans de négociation entre l'Organisation des Nations unies et les autorités chinoises, Manfred Nowak, le rapporteur spécial sur la torture de la Commission des droits de l'homme des Nations unies[8], a pu visiter du 20 novembre au 2 décembre la Chine, il y a noté la persistance de tortures en mentionnant toutefois la diminution de celles-ci[9]. Manfred Nowak a invité le gouvernement chinois à supprimer ses dispositifs de rééducation par le travail:

«Ces méthodes comprennent une pression psychologique très forte sur les détenus pour qu’ils changent leur personnalité en confessant leur culpabilité».

Selon Manfred Nowack, ces dispositifs de rééducation par le travail contreviennent à la convention sur les droits civils et politiques[10].

Le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères chinois indique que la Chine respecte les droits de l'homme et s'oppose depuis toujours à la torture. Il a indiqué que « certains membres du Comité, chargés de la rédaction du rapport d'examen et animés de préjugés à l'égard de la Chine, en faisant fi des réalités, sans tenir compte des documents exhaustifs et complets préparés par le gouvernement chinois, aient cité des informations non vérifiées, et même inventé des informations de toutes pièces, cherchant à politiser l'examen du rapport d'application de la Convention et à insérer dans la conclusion bien des calomnies et des fausses informations. Ils ont manqué à l'éthique professionnelle qui exige la loyauté et l'objectivité »[11].

Prisons des cadres du Parti

Les cadres du Parti communiste chinois, condamnés essentiellement pour corruption, sont emprisonnés des prisons de luxe comprenant terrains de basket, bars, pistes d'athlétisme, cellules de 20 m². Le Parti justifie ces aménagements par le besoin de rééduquer les cadres condamnés[12].

Prélèvements d'organes

Alors que depuis plusieurs années des dissidents chinois dénonçaient les prélèvements d'organes sur les condamnées à morts exécutés, en 2005, le gouvernement chinois a confirmé officiellement cette pratique, en la personne du vice-ministre de la santé, Huang Jiufe, lors d'une conférence internationale à Manille en novembre 2006. Ces prélèvements représentent la majorité des organes greffés prélevés, les autres provenant de trafics divers[13].

Le 4 avril 2007, le gouvernement chinois a promulgué une loi interdisant explicitement cette pratique lorsque le condamné n'a pas fait preuve de son consentement préalable[14].

A voir

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Bibliographie

Références

  1. Source : Robert Barnett dans l'ouvrage Le Tibet est-il chinois ? de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions Page 141.
  2. Source : Interview d'octobre 2006 de Harry Wu, l'actuel directeur de la Laogai Research Foundation
  3. Il « eut (...) de fortes sympathies pour la dictature maoïste quoiqu'il en dise aujourd'hui », rapporte Francis Deron.
  4. L'archipel oublié de Jean-Luc Domenach.
  5. Chine : Un réseau secret de « prisons noires » abrite de graves violations de droits humains
  6. Arnaud de la Grange : Les "prisons noires" de Pékin
  7. Amnesty International, 7 janvier 2010 : La Chine doit libérer un réalisateur tibétain
  8. Remplacé en 2006 par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies
  9. Chine information : La torture reste monnaie courante en Chine, selon l'ONU
  10. Visite en Chine
  11. Déclaration du porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Chinois Qin Gang au sujet du rapport publié par le Comité contre la torture
  12. Marianne : Pour ses dirigeants indélicats, la Chine invente les prisons 5 étoiles
  13. Les déclarations de Huang Jiufe
  14. [1]

Wikimedia Foundation. 2010.

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