Famille de Barrau (de Carcenac-Salmiech)

Famille de Barrau (de Carcenac-Salmiech)
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La famille de Barrau (de Carcenac-Salmiech, en Rouergue), est une famille française de noblesse d'extraction[1] actuellement subsistante.

Armes de la famille de Barrau (de Carcenac)

Elle est impliquée dans une affaire de lettre de cachet au XVIIIe siècle et durant la Révolution française ses principaux membres sont convoqués devant le tribunal révolutionnaire.

Au XIXe siècle, elle est l'une des plus importantes familles de notables du département de l'Aveyron et elle s'implique au sein du mouvement légitimiste et royaliste pour le retour sur le trône de France des princes capétiens.

Son représentant le plus connu est Hippolyte de Barrau qui sera l'un des deux membres de cette famille à l'origine de la création d'une société savante toujours existante au XXIe siècle, la société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron.

Sommaire

Armes, blasons, devises

D'argent au lion de gueules rampant, armé et lampassé de même sous un chevron d'azur ; au chef d'azur chargé d'un croissant et de deux étoiles d'argent.

L'écu timbré d'un casque d'argent bruni, posé et tarré de côté, montrant les deux tiers de la visière et à cinq barreaux.

Support : deux lions, dont l'un est rampant et l'autre posé et contourné, l'autre ayant la moitié du corps derrière l'écu[2].

Histoire

Origine

Une racine

Barr- serait une racine gauloise qui désignerait, de manière la plus vraisemblable, un obstacle, un lieu difficile d'accès[3].

L'orthographe[4] Barrau

En France, la forme Barrau semble trouver son origine entre les Pyrénées[5] et le sud-ouest du Massif central. Dans ces contrées, il n'existe pas de village de ce nom mais des lieux-dits[6].

Cette forme d'orthographe est peu répandue[7] et il n'y a pas de consensus sur sa signification[8].

Cette forme orthographe est connue depuis le Moyen Âge.

Jean de Barrau figure parmi les templiers du Rouergue[9] qui se trouvaient au nombre de 544 rassemblés à Paris le 28 mars 1310 devant la commission papale pour entendre la lecture des chefs d'accusation portés contre l'ordre du Temple.

En parlant de deux familles du Rouergue, les Barrau (de Carcenac-Salmiech) et les Barrau de Muratel, l'historien Hippolyte de Barrau a dit qu' "elles sont considérées de tout temps comme alliées"[10].

Il y a eu différentes hypothèses quant à l'origine de la noblesse de la famille de Barrau (de Carcenac-Salmiech). La première est celle de l'historien Hippolyte de Barrau qui la date de 1557 sur jugement de 1699[11], la seconde est celle de Gustave Chaix d'Est-Ange qui fait mention d'un jugement de noblesse en 1699[12], la troisième est celle de Régis Valette qui situe cette famille en Languedoc et anoblie en 1604[13], la quatrième et la plus récente la rattache pour ses preuves de noblesse à la famille de Barrau de Muratel maintenue sur preuves de 1539[1].

Les principaux personnages de la famille de Barrau (de Carcenac-Salmiech)[14] sont :

Le XIIIe siècle

  • 1233, août. Accord entre l'abbé de Bonnecombe et le recteur de Carcenac au sujet de la dîme du mas de Brès. (...) Testes vero hujus rei sunt : (...), Barrau de Carcennac. (...)[15].
  • Actes de 1242. 1° Carcenac-Salmiech. Cession de droits sur le mas de la Brugeira par Barraus de Carcenac (Barraus da Carcennac)[15].

Les XVIe siècle et XVIIe siècle

La famille de Barrau (de Carcenac-Salmiech) débute un processus d'agrégation à la noblesse au XVIe siècle par des alliances nobles[16]. Ils sont condamnés pour usurpation de noblesse en 1666[17] puis maintenus par jugement de 1699[18] sur preuves de 1536 et 1539 par rattachement à la famille de Barrau de Muratel[1]. Le cas de cette famille, convoquée pour le service[19] du ban puis imposée au titre de la capitation noble en 1695[20], qui refuse de se voir socialement déclassée par l'administration royale n'est pas isolé même s'il est difficile de quantifier ce type de conflits.

Le XVIIIe siècle

La lettre de cachet

Le cahier des doléances de la noblesse du Rouergue en 1789

  • Pierre de Barrau de Caplongue (1731-1816), l'un des rédacteurs du cahier des doléances de la noblesse de la sénéchaussée de Rodez et du baillage de Millau en 1789

La période révolutionnaire

Du XIXe siècle à nos jours

La société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron

L'exploration de l'Algérie

La mission confidentielle auprès du comte de Chambord

  • Eugène de Barrau (1801-1887), principal représentant du parti légitimiste en Aveyron et chargé par les chefs royalistes français d'une mission confidentielle auprès du comte de Chambord, historien, essayiste

Les camelots du roi et le duc d'Orléans

Le témoignage de l'Action française

L'Action française écrit en 1917 : « (…) La famille de Barrau, l'honneur du Rouergue catholique et royaliste, comptait au début de la guerre, six combattants. À l'heure actuelle, trois sont morts pour la France ; trois sont restés face à l'ennemi. » « Demain sur nos tombeaux, Les blés seront plus beaux … (La France bouge, chant d'assaut des camelots du roi.) »[22] (24 avril 1917)

Autres

Descendance féminine

  • Victoire de Barrau (1763-1844), mariée en 1782 à Marc Antoine de Balsac, dont : Auguste de Balsac, préfet, conseiller d'État, secrétaire-général du ministère de l'Intérieur, député, conseiller général, titré baron en 1822, commandeur de la légion d'honneur, etc. Il épouse Blanche de Couronnel (dont le frère, marquis de Couronnel, épousera plus tard Mademoiselle de Montmorency)[23].

Alliances

Alliances[14] avec les familles : 1564 d'Estaing, 1572-1755 de Méjanès, 1611 de Faramond - de Lapanouse et 1730 de Faramond, 1656-1760 de Védelly, 1675 de Scorailles de Bourran, 1680 de Flavin, 1759 de Solages - de La Roque-Bouillac, 1782 de Balsac, 1790 Dablanc - de Morlhon, 1904 van den Brande - de Méautis, 1921 Sarrauste de Menthières - d'Avout, 1968 Cabille, 1972 de Gaulle, etc.

Citations

  • « Je vais avoir trente ans, c'est l'âge où l'homme doit revenir de ses égarements » (Hippolyte de Barrau)
    • Citation sur Hippolyte de Barrau : « Un des esprits les plus brillants du XIXe siècle rouergat. » (Robert Taussat)
  • « Se trouver ignorant est le commencement de la science » (Eugène de Barrau)
  • Les plantes, « les plus belles merveilles de la nature » (Adolphe de Barrau)
  • Extraits[24] du carnet de guerre (1914-1916) de Paul de Barrau cités par Henry Bedel dans son ouvrage intitulé Figures rouergates :

" On doit vivre selon une règle de conduite établie sur les principes reconnus bons aux heures de lucidité, de calme, de sagesse. Un homme doit guider, utiliser les puissances qui sont en lui, et non pas les laisser agir au hasard des impulsions diverses. "

" La vie n'est belle que pour celui qui la voit de haut, qui en est détaché. Ne pas confondre détaché et dégoûté. "

" Le vrai progrès de l'homme est l'abnégation de soi-même ! L'homme qui ne tient plus à soi est libre et en assurance. "

"Or, voilà tout ce qui importe : avoir une vie utile et belle"

" Relève aux tranchées. Souain en ruines, vu au clair de la lune… me suggère des réflexions salutaires. Ne jamais abdiquer. "

" Ce qui fait la beauté, l'intérêt de la vie, c'est la qualité des principes directeurs, des buts poursuivis. Peu importe le chemin suivi. Chacun peut bien vivre, mais personne n'est absolument libre de choisir son genre de vie. Ce choix, pour être bien fait, pour donner de bons résultats, doit être guidé par la connaissance de soi-même. Tel sera très utile, très bon dans un rôle donné, qui serait mauvais, nuisible, inférieur dans un autre. Celui qui a choisi un rôle bien en rapport avec ses aptitudes, est assuré de mieux servir là que dans n'importe quelle autre place. "

Divers

Notes et références

  1. a, b et c Jean Vignau, Nobiliaire des généralités de Montauban et d'Auch, et du pays de Foix ... : dressé sur titres originaux réunis par les intendants lors de la recherche des usurpateurs du titre de noblesse entre 1696 et 1718, tome 1, jugements de A à F, pages 212 à 214, année 1998.
  2. Armorial du Rouergue. Noms de familles et armoiries in Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, volume 6, pp. 556, Rodez, 1847
  3. Claude Cougoulat. Dictionnaire étymologique et historique des noms de famille d'origine gauloise. 1998.
  4. Sur un plan phonétique, on rencontre Barrow en Angleterre, Barro en Espagne et au Portugal, et en France, sous diverses variantes comme Barrau, Barreau, Barraud, Barrault, Barraut, Barraux, Barrot, etc., mais aussi avec un seul r comme Bareau ou Baraud par exemple.
  5. Dans ces contrées, était-il porté par des personnes celtes ou issues de l'ancien peuple aquitain ?
  6. En Aveyron il ne semble pas y en avoir mais plusieurs lieux-dits sont répertoriés dans le département du Tarn, un est également connu dans le département des Hautes-Pyrénées et un autre semble-t-il dans le département des Pyrénées-Atlantique, par exemple. Cela ne prouve cependant pas que ces lieux aient donné naissance à des familles de ce nom ou à plusieurs familles Barrau différentes. En effet, il ne faut pas confondre noms de lieux et noms de famille. En outre, il existe des cas où ce sont les familles qui ont donné leur patronyme aux lieux où elles ont vécues ou qu'elles ont possédés (maisons, métairies, châteaux, terres, etc.). L'histoire de la famille de Bancalis, attestée en Rouergue depuis le XIIIe siècle et dont une branche s'est installée au XVIe siècle près de Lavaur dans le Tarn, en est un exemple.
  7. Ce nom de famille est classé dans les noms peu populaires de France. Dans les classements des noms de famille français, ce patronyme est classé au-delà des 1.000 ou 2.000 premiers noms portés.
  8. Les significations proposées les plus connues sont : lieu fermé par Simin Palay, Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes, première édition en 2 volumes (1932-1934) et deuxième édition en 1 volume, C.N.R.S (1961), d'où les dérivés : barrière, enclos, lieu fortifié, lieu difficile d'accès. Mais aussi forme gasconne de Barral, fabricant ou marchand de barils ou de tonneaux. La racine de ce patronyme et l'existence de lieux-dits pourraient cependant indiquer que ce patronyme est lié à un lieu, à une particularité ou à une spécificité géographique et non lié à l'exercice d'un métier. De plus, les noms de famille tirant leur origine de l'exercice d'un métier se terminent généralement en er/ier/eur.
  9. Hippolyte de Barrau, Ordres équestres. Documents sur les Ordres du Temple et de Saint-Jean-de-Jérusalem en Rouergue, suivis d'une notice historique sur la Légion-d'Honneur et du tableau raisonné de ses membres dans le même pays, page 27.
  10. H. de Barrau, Documents historiques sur le Rouergue ..., tome 4, article de Barrau de Muratel, page 109.
  11. H. de Barrau, Documents historiques sur le Rouergue ..., tome 4, famille de Barrau, pages 95.
  12. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 2, page 361.
  13. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, année 2002, page 36.
  14. a et b H. de Barrau, Documents historiques sur le Rouergue ..., tome 4, famille de Barrau, pages 95 à 109. Archives historiques du Rouergue, 27. Jougla de Morenas, Grand armorial de France, G. Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles nobles et notables ...., tome 2, pages 361 à 362.
  15. a et b Archives historiques du Rouergue, 5, Cartulaire de l'abbaye de Bonnecombe, tome I, pages 578-579 et 585-586.
  16. H. de Barrau, Documents historiques sur le Rouergue ..., tome 4, famille de Barrau, pages 95 à 109.
  17. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 2, page 361.
  18. Jean Vignau, Nobiliaire des généralités de Montauban et d'Auch, et du pays de Foix ..., tome 1, pages 212 à 214. Etienne de Séréville et Fernand de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française.
  19. H. de Barrau, Documents historiques sur le Rouergue ..., tome 4, article de Barrau, pages 96 et 97. Chérin 15.
  20. En classe 10 : "En dixième classe, à 120 livres, le degré supérieur des nobles ruraux, les gentilshommes seigneurs de paroisses." Source : Roland Mousnier Les institutions de la France sous la monarchie absolue", page 136. "En dixième classe (120 livres) sont rangés les gentilshommes seigneurs de paroisses, au niveau des colonels, des échevins de Paris, des banquiers, des notaires parisiens." Source : François Bluche, "La noblesse au XVIIIe siècle", pages 16-17. Sources : Fonds de Barrau, S.L.S.A.A. Roland Mousnier dans son ouvrage intitulé Les institutions de la France sous la monarchie absolue. 1598-1789, page 121, écrit qu'à cette époque l'État tend à identifier la noblesse aux familles qui peuvent payer l'impôt noble. Il y avait 22 classes pour la capitation. Les fermiers généraux sont en classe 1 avec le Dauphin. Les ducs sont en classe 2. Les marquis, comtes, vicomtes et barons sont en classe 7. Les nobles ayant fief et château sont en classe 15 et ceux n'ayant ni fief ni château sont en classe 19. Dans cette hiérarchie financière, François Bluche indique que la partie inférieure de la société débutait à partir de la classe 13. Réf. : Roland Mousnier Les institutions de la France sous la monarchie absolue", page 136, et François Bluche, "La noblesse au XVIIIe siècle", pages 16-17.
  21. Travaux de la société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron : articles dans le recueil Études aveyronnaises, thèse en 2010 de madame Caroline de Barrau sur la cathédrale de Rodez, etc.
  22. L'Action française, 24 avril 1917.
  23. H. de Barrau, Documents historiques sur le Rouergue ..., tome 4, article de Balsac, page 230.
  24. Henry Bédel, Figures rouergates, chapitre 3, pages 59 à 96.

Bibliographie

  • Archives historiques du Rouergue. 5, Cartulaire de l'abbaye de Bonnecombe, tome I. 27, Les chemins d'une vie
  • Henry Bedel, Figures rouergates
  • Henry Bedel, Les trois historiens de Barrau
  • Hippolyte de Barrau, Documents historiques sur le Rouergue ..., tome 4, pages 95 à 109
  • Jean Vignau, Nobiliaire des généralités de Montauban et d'Auch, et du pays de Foix ..., tome 1, pages 212 à 214
  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 2, pages 361 à 362
  • Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, Fonds de la famille de Barrau

Liens externes


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