Le vieil homme et la mer

Le vieil homme et la mer

Le Vieil Homme et la Mer

Le Vieil Homme et la Mer
Auteur Ernest Hemingway
Genre Roman
Version originale
Titre original The Old Man and the Sea
Éditeur original Charles Scribner's Sons
Langue originale anglaise
Pays d'origine États-Unis
Date de parution originale 8 septembre 1952
Version française
Traducteur Traduit de l'américain par Jean Dutourd.
Éditeur Gallimard
Collection Collection Folio
Date de parution 1952
Couverture par Photo extraite du film Le Vieil Homme et la Mer de John Sturges
Nombre de pages 149p.
ISBN ISBN 2070360075

Le Vieil Homme et la Mer est un court roman, ce qui explique qu'il est parfois considéré comme une nouvelle, écrit par l'écrivain américain Ernest Hemingway à Cuba en 1951 et publié en 1952. Il s'agit de la dernière œuvre de fiction majeure produite par Hemingway et publiée de son vivant. Une de ses plus fameuses créations littéraires, traite d'un vieux pêcheur cubain en lutte avec un énorme espadon au large du Gulf Stream. Bien que le roman ait été l'objet de critiques disparates, sa sélection pour le prix Nobel de littérature en 1954 réaffirme dans la littérature mondiale l'importance et la portée de l'œuvre dans l'ensemble des créations d'Hemingway et dans la fiction du XXe siècle.

Cet ouvrage lui valut le double honneur du prix Pulitzer en 1953 et du prix Nobel de littérature en 1954.

Résumé

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Le roman met en scène deux personnages principaux : Santiago, un vieux pêcheur pauvre, et Manolin, jeune garçon tendre. L’histoire se déroule à Cuba, dans un petit port près du Gulf Stream.

Manolin accompagne Santiago à la pêche, mais ils n’ont rien pris depuis 84 jours. Les parents de Manolin qui trouvent que Santiago est « salao » ou « salado », c'est-à-dire malchanceux, décident qu’il embarquera sur un autre bateau, celui-ci ramène en effet trois grosses prises en une semaine!

Chaque soir Manolin voit le vieux revenir bredouille, cela lui cause une grande tristesse, il l’aide à remonter la barque, les lignes et le harpon. La voile, usée et rapiécée, roulée autour du mât, figure le drapeau en berne de la défaite. Le jeune garçon lui trouve de quoi manger et prend soin de lui, il a peur de le voir « partir », il n’est pas question de pitié, mais d’amour et de respect.

«Tout en lui était vieux, sauf son regard, qui était gai et brave, et qui avait la couleur de la mer.
- Santiago, dit le gamin tandis qu'ils escaladaient le talus après avoir tiré la barque au sec, je pourrais revenir avec toi maintenant. On a de l'argent.
Le vieux avait appris au gamin à pêcher et le gamin aimait le vieux.
- Non, dit le vieux, t'es sur un bateau qu'a de la veine. Faut y rester.
- Mais rappelle-toi quand on a passé tous les deux vingt-sept jours sans rien attraper, et puis tout d'un coup qu'on en a ramené des gros tous les jours pendant trois semaines.
- Je me rappelle, dit le vieux. Je sais bien que c'est pas par découragement que tu m'as quitté.
- C'est papa qui m'a fait partir. Je suis pas assez grand. Faut que j'obéisse, tu comprends.
- Je sais, dit le vieux. C'est bien naturel.
- Il a pas confiance.
- Non, dit le vieux. Mais on a confiance, nous autres, hein ?
- Oui, dit le gamin. Tu veux-t-y que je te paye une bière à la Terrasse ? On remisera tout ça ensuite.
- C'est ça, dit le vieux. Entre pêcheurs.

Ils s'assirent à la Terrasse où la plupart des pêcheurs se moquèrent du vieux, mais cela ne l'irrita nullement. Les autres vieux le regardaient et se sentaient tristes. Toutefois ils ne firent semblant de rien et engagèrent une conversation courtoise sur les courants, les fonds où ils avaient traîné leurs lignes, le beau temps persistant et ce qu'ils avaient vu. Les pêcheurs dont la journée avait été bonne étaient déjà rentrés; leurs poissons ouverts étaient étalés sur deux planches, que quatre hommes, un à chaque bout, portaient en vacillant jusqu'à la pêcherie; le camion frigorifique viendrait chercher cette marchandise pour l'amener au marché de La Havane. Ceux qui avaient attrapé des requins les avaient livrés à "l'usine à requins" de l'autre côté de la baie, où l'on pend les squales à un croc, pour leur enlever le foie, leur couper les ailerons, et les écorcher. Après quoi leur chair débitée en filets va au saloir. »

Santiago est un homme sec, maigre, avec des rides « comme des coups de couteau » sur la nuque, comme les sillons d’un vieux soc sur la face, avec des taches brunes sur la peau causée par la réverbération du soleil sur la mer des Caraïbes. Ses mains portent les entailles créées par les filins, mais aucune récentes, elles sont anciennes et sèches comme le sol des terres de l'intérieur.

Le vieux décide alors de partir seul et de trouver « Le » poisson, ainsi il retrouvera l’estime de ses congénères. Il laisse Manolin, le seul qui croit toujours en lui.

Il part au large et rencontre son adversaire.

« Il ne distinguait plus la ligne la ligne verte du rivage; seuls les sommets des collines bleues se détachaient en blanc comme s'ils étaient couverts de neige; les nuages qui les couronnaient ressemblaient aussi à de hautes montagnes neigeuses. La mer avait pris une couleur foncée et la lumière découpait des prismes dans l'eau. Les taches innombrables du plancton se dissolvaient dans l'éclat du soleil à son zénith; le vieux ne voyait plus que les irisations profondes sous l'eau violettes et ses lignes qui descendaient tout droit dans la mer. Il y avait mille mètres de fond. Au large, tout à coup, sa ligne plonge, c’est un gros choc dans ses mains[…] Cela doit être une grosse prise, se dit-il. »

Il donne du mou pour ne pas casser la ligne, il est entraîné au grand large. Ainsi commence une lutte acharnée entre l’homme et le poisson qui durera trois jours et deux nuits, le vieux n’a plus rien à boire ni à manger, ses mains ensanglantées sont douloureuses, le soleil tape, le duel sera long, le vieux a du respect pour son « adversaire », il parle à son ami poisson pour lui exprimer toute sa sympathie, ils lutteront jusqu’au bout.

« Tu veux ma mort, poisson, pensa le vieux. C'est ton droit. Camarade, j'ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble, ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi. Ça m'est égal lequel de nous deux tue l'autre. Qu'est-ce que je raconte ? pensa-t-il. Voilà que je déraille. Faut garder la tête froide. Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson. »

À la fin de la lutte, au prix d'efforts incroyables, le vieux est vainqueur, loin de crier au triomphe, il remercie Dieu pour ce combat incertain. L’orgueil n’est pas le fait d’avoir vaincu un si gros spécimen, mais d’avoir vaincu un adversaire si brave.

« Le vieux se mit à tirer sur l'espadon pour l'amener à flanc de barque. Je veux le regarder, pensait-il, le toucher, le tâter. C'est ma fortune, ce poisson là. »

Il installe sa voile et met le cap sur la terre mais, au bout d'une heure arrivent d’autres combattants : les requins. Contrairement à l’espadon, ceux-ci sont lâches et vils, ils attaquent à plusieurs, le vieux se défend, toute la nuit il lutte, il lutte pour l’honneur de son poisson qui s’est si bien défendu, le poisson était un adversaire digne à qui il doit le respect, ce n’est plus seulement une prise qu’il va vendre. Le vieux tue autant qu'il peut de requins, les forces lui manquent, ils sont trop nombreux, il assiste, impuissant, à l’anéantissement de tant d’efforts, il ne reste du poisson que la tête et l'arête.

Santiago, le vieil homme, rentre au port, épuisé, éreinté, mais il a son honneur pour lui, il a une preuve qu'il n’est plus « salao ».

Cette œuvre est l’histoire du courage humain, de la dignité, du respect, de l’amour. C’est la condition même de l’homme qui est écrite. L’homme seul face à la grandeur et la puissance de la nature, l’homme digne malgré sa condition et son sort.

« Un homme, ça peut-être détruit, mais pas vaincu. »

Il s'agit d'une leçon d’humilité pour l’homme qui, à tout moment, peut tout perdre en un instant.

Anecdotes à propos du livre

Hemingway, avant de publier Au-delà du fleuve et sous les arbres a signé un contrat avec le magazine Life. Ceux-ci consacreront la parution de l’année à venir à son prochain livre. Voilà que Au-delà du fleuve et sous les arbres ne marche pas. Life, très inquiet de subir un échec avec Hemingway, décide de prendre un autre nom de la littérature américaine pour faire la préface de leur édition spéciale prochaine. Ils choisissent James Michener, auteur de Colorado saga et Chesapeake.

Participant à la guerre de Corée, Michener, entouré de sacs de ciment et proche des premières lignes de combat en Corée, se voit remettre un pli par un homme des plus pressés de repartir. C'est la demande de Life pour la préface et le manuscrit du Vieil homme et la mer. Il se plonge dans le manuscrit et dira qu’il n'a plus entendu un seul obus lui passer au-dessus de la tête : il était à la pêche avec le vieux, le regardait tenir la ligne et se battait à ses côtés. Il a fait la préface et a déclaré que c'était peut-être le meilleur livre qu’il ait jamais lu. Quelques mois plus tard, Hemingway recevait le prix Nobel de littérature et Life faisait un tabac avec son numéro de l’année qui contenait le Vieil Homme et la mer.

Adaptations

Cinéma
Télévision
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