Le traité franco anglais de 1860

Le Traité de commerce franco-anglais de 1860 est un un traité de libre-échange signé le 23 janvier 1860 entre la France et l'Angleterre et destiné à abolir les taxes douanières sur les matières premières et la majorité des produits alimentaires entre les deux pays.

Contexte historique

De 1846 à 1875, les exportations sont multipliées par cinq en valeur (de 0.9 à 4.5 milliardds). Leur part dans le produit national passe de 6.2% à 20.6%. Cela signifie un taux de croissance des exportations supérieur de 2.5 fois à celui du produit national. Ces progrès se réalisent grâce à la diminution des protections douanières; comme l'abolition des Corn Laws en 1846, traité de commerce avec le Royaume-Uni en 1860 et avec le Zollverein en 1866.

Pour encourager la production industrielle, Napoléon III entend supprimer les droits de douanes sur la laine, les cotons et les prohibitions; réduire les taxes sur les sucres et les cafés; les droits sur les cannaux; améliorer les voies de communication; accorder des prêts à l'agriculture et à l'industrie; accomplir des travaux considérables d'utilité publique; signer des traités de commerce avec les puissances étrangères...

Pour cela, c'est à Michel Chevalier que Napoléon III s'adresse. C'est un homme de foi, devenu sous Louis-Philippe titulaire de la Chaire d'Economie politique au Collège de France, qui l'a transformé en tribune de propagande pour le libre échange. Après le 2 décembre, il entre au Conseil d'Etat.

Le traité

Richard Cobden du côté britannique, Michel Chevalier du côté français, négocient secrètement pour annoncer le traité le 23 janvier 1860. On parlera en France d'un "nouveau coup d'État". Les concessions de la Grande-Bretagne sont relativement modestes puisque ses tarifs avait déjà été réduits. La France diminue les siens de 2% et supprime les prohibitions, qui correspondent a l'interdiction, à la règlementation légale frappant la consommation de certains produite et en particulier celle des alcools. L'importance historique ce ce traité réside moins dans ses conséquences directes que dans l'amorce d'une dynamique libre-échangiste.

En septembre 1859, Michel Chevalier quitte Paris pour Bradford, où se tient la réunion de l'école de Manchester qui a organisé l'apostolat du libre-échange.Il retrouve Richard Cobden. A Londres, il voit Gladstone, chancelier de l'Echiquier et libre-échangiste déclaré. De retour à Paris, il rencontre les deux bonapartistes que sont Rouher et Baroche et le ministre rallié au libre-échange qu'est Fould. Ceux-la seulement seront les acteurs. La négociation se déroule en novembre à l'insu de Magne, ministre des Finances, dont dépend la direction des douanes mais qui est protectionniste. La Grande-Bretagne est représentée par Lord Cowley et Richard Cobden, la France par Rouher toujours ministre des travaux publics et par Baroche, Président du Conseil D'Etat. Ensuite, Rouher et Chevalier s'attellent au programme économique, qui sera remis à l'Empereur le 13 décembre.

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