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Le Silence de la mer
Pour les articles homonymes, voir Le Silence de la mer (homonymie).Le Silence de la mer Auteur Vercors Genre Nouvelle Pays d'origine France Éditeur Éditions de Minuit Date de parution 1942 Le Silence de la mer est une nouvelle de Vercors (pseudonyme de Jean Bruller) et publiée clandestinement aux Éditions de Minuit dès février 1942. La nouvelle est notamment inspirée par les réflexions de l'auteur suite à sa lecture de Jardins et routes d'Ernst Jünger.
Sommaire
La nouvelle
Trame de l'histoire
En 1941, au début de l'Occupation, un officier allemand, épris de culture française, est « hébergé » (logé de force) chez une famille comprenant un vieil homme et sa nièce. Par des monologues prônant le rapprochement des peuples et la fraternité, il tente, sans succès, de rompre le mutisme de ses hôtes dont le patriotisme ne peut s'exprimer que par ce silence actif. Quand l'officier se rend compte que le rapprochement des peuples, prétendu par la propagande nazie de l'époque, n'est qu'une duperie, il décide par dépit de s'engager sur le front de l'Est.
Le Silence de la mer et autres récits est aussi le titre d'un recueil de nouvelles de Vercors qui comporte 6 nouvelles.
Autour du livre
Un livre est rarement l'objet d'un culte tel que l'a été le Silence de la Mer, pour des raisons plus patriotiques et conjoncturelles que littéraires. Le contexte a donné lieu à de nombreuses allégations comme celle d'Ilya Ehrenbourg qui pensait qu'il s'agissait sûrement d'une « œuvre de provocation écrite certainement par un nazi pour servir l'action d'intoxication menée par la Gestapo ». Ou encore la majorité des résistants à Londres qui ont lu le livre étaient sûrs qu'il avait été écrit par André Gide...
L'histoire est inspirée de faits réels, Vercors ayant accueilli chez lui un officier allemand avec une jambe raide qui jouait au tennis pour la rééduquer. Toutefois, aucun rapport ne s'était jamais établi entre eux mais Vercors avait remarqué que cet officier avait pour la France un certain attachement notamment par sa possession de nombreux livres français et d'un buste de Pascal. À partir de ces éléments, Vercors a écrit l'histoire que nous connaissons aujourd'hui, sa femme étant devenue sa nièce pour créer un lien passionnel plus dramatique.
Rédigé au cours de l'été 1941 le livre n'est achevé d'imprimer que le 22 février 1942. Nombre de lecteurs remarquèrent un décalage entre le récit et les réalités de la situation : pour ceux qui ne supportaient pas le joug allemand le temps du silence était dépassé, l'heure de la lutte avait sonné. La dédicace à Saint-Pol-Roux, loin d'être gratuite, confirme et souligne le sens du récit. Le poète, ami de Jean Moulin et de Max Jacob, était mort en décembre 1940 à l'hôpital de Brest six mois après qu'un soldat allemand ivre eut forcé la porte de son manoir, tué sa servante et violé sa fille, Divine. L'hommage est explicite ; les autorités qui ont pu couvrir un tel crime ne sauraient être crues lorsqu'elles nous proposent de collaborer avec elles. Les écrivains qui acceptent de collaborer avec elles se font leurs complices.
Le manuscrit parvient à Londres, et le général De Gaulle en ordonne une réédition sur le champ aux fins de large diffusion. C'est une de celles-ci qui passera dans les mains de Melville (voir Le Silence de la mer).
Adaptations
- Le Silence de la mer, par Jean-Pierre Melville, en 1947
- Le Silence de la mer, par Pierre Boutron, en 2004
Liens externes
- Contexte de la création et publication de la nouvelle ;
- 20 février 1942 : Publication clandestine du Silence de la mer aux Éditions de Minuit ;
- L'Occupation: les années noires d'hier, l'obsession d'aujourd'hui.
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