- Le royaume d'Ayutthaya
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Royaume d'Ayutthaya
Le royaume d'Ayutthaya a été un royaume thaï de 1350 à 1767. Le roi Ramathibodi I (Uthong) a fondé la ville (อยธยา) d’Ayutthaya à titre de capitale de son royaume en 1350 et a annexé (สุโขทัย) Sukhothai, 640 kilomètres au nord, en 1376. Au cours des quatre siècles suivants le royaume a pris de l’expansion pour devenir le Siam, dont les frontières étaient approximativement celles de la Thaïlande moderne, à l’exception du royaume Lannathai au nord. Ayutthaya était ouverte aux commerçants étrangers, y compris les Chinois, les Indiens, les Japonais et les Persans et plus tard les Portugais, les Espagnols, les Hollandais, les Britanniques et les Français, leur permettant d'installer des villages en dehors des murs de ville. La cour du Roi Narai (1656-1688) a tissé des liens très forts avec celle du roi Louis XIV de France, dont les ambassadeurs ont comparé la ville dans sa taille et sa richesse à celle de Paris.
Sommaire
Aperçu historique
L'État siamois basé à Ayutthaya dans la vallée du fleuve (แม่น้ำเจ้าพระยา) Chao Phraya s'est développé à partir du royaume précédent de (ลพบุร) Lopburi, qu'il a absorbé et s’est agrandi vers le sud se déplaçant vers le centre de gravité des personnes de langue Thaï. U Thong était un aventurier prétendument descendu d'une riche famille marchande chinoise ayant des relations avec la royauté par les liens d’un mariage. En 1350, pour échapper à la menace d'une épidémie, il a déplacé sa cour au sud dans la riche plaine inondable du fleuve Chao Phraya. Sur une île dans le fleuve il a fondé une nouvelle capitale, qu'il a appelée Ayutthaya (son nom complet est Phra Nakhon Si Ayutthaya พระนครศรีอยุธยา), tiré du nom de la ville d’Ayodhya en Inde nordique, la ville du héros Rāma de l’histoire épique hindoue de Ramayana. Le roi U Thong a pris le nom royal de Ramathibodi (1350-1369).
Le roi Ramathibodi a essayé d'unifier son royaume. En 1360, il a déclaré le Bouddhisme theravāda la religion officielle d'Ayutthaya et a invité des membres d'une sangha, une communauté monastique bouddhiste du Ceylan à établir un nouvel ordre religieux et à propager la foi parmi ses sujets. Il a également compilé un code légal, basé sur le Dharmaśāstra indien (un texte légal hindou) et la coutume thaïe, qui sont devenus la base de la législation royale. Composée en pali, une langue indo-aryenne étroitement liée au Sanskrit, langue des scriptes bouddhistes Theravada, elle avait force d’injonction divine. Complété par des arrêtés royaux, le code légal de Ramathibodi est demeuré généralement en vigueur jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle.
À la fin du XIVe siècle, Ayutthaya est considérée comme l'entité politique la plus puissante d'Asie du Sud-Est. Dans les dernières années de son règne, Ramathibodi a réussi à s'emparer d'Angkor. Son objectif était de sécuriser la frontière orientale du royaume en devançant les ambitions viêt sur les territoires khmers.
Toutefois, Ayutthaya a souvent dû envoyer des troupes pour mater des rébellions à Sukhothai ou mener des campagnes contre Chiang Mai, qui continuait de résister à son expansion.
Après la mort de Ramathibodi, son royaume est reconnu par la cour de Chine, maintenant sous la dynastie des Ming comme le successeur légitime de Sukhothai.
Ayutthaya n'était pas un État unifié mais plutôt un ensemble de principautés autonomes et de provinces tributaires qui prêtaient allégeance à son roi. Ces territoires étaient gouvernés par des membres de la famille royale. Ils avaient leur propre armée et guerroyaient souvent les uns contre les autres.
Le roi devait en permanence veiller à ce que les princes du sang ne s'allient pas entre eux contre lui, ou avec les ennemis d'Ayutthaya. Quand éclatait une querelle de succession, les princes rassemblaient leurs troupes et marchaient sur la capitale pour faire valoir leurs droits.
Durant une bonne partie du XVe siècle, Ayutthaya va consacrer son énergie à la péninsule malaise, où se trouvait Malacca, le port le plus important de l'Asie du Sud-Est. Malacca et les autres États malais au sud de l'ancien royaume de Tambralinga s'étaient progressivement convertis à l'islam au cours du XVe siècle. Les Thaïs échouèrent à soumettre Malacca, qui s'était mise sous la protection de la Chine.
Ayutthaya réussit néanmoins à contrôler l'isthme de Kra, où venaient les marchands chinois en quête de produits de luxe très prisés en Chine.
Royauté thaïe
Les rois thaïs étaient des monarques absolus, représentants religieux et gouvernants du même siège. Leur autorité était assise sur des qualités idéales qu'ils pensaient posséder. Le roi était le modèle moral, qui personnifiait les vertus de son peuple, et son pays vivait en paix et prospérait en raison de ses actions méritoires. À Sukhothai, selon l’histoire, le roi Ramkhamhaeng entendait les pétitions de n'importe quel sujet qui sonnait la cloche de la porte du palais pour l'appeler, le roi était adoré en tant que père par son peuple. Mais les aspects paternels de la royauté ont disparu à Ayutthaya, où, sous l'influence khmère, la monarchie s'est retirée derrière un mur de tabous et de rituels. Le roi était considéré comme le chakkraphat, terme Sanskrit-Pali pour chakravartin qui par son adhérence aux lois, amène le monde à tourner autour de lui. Comme le dieu hindou Shiva qui est « le Seigneur de l'univers », le roi thaï est également devenu par analogie « le Seigneur de la terre », distingué dans son aspect et digne de ses sujets. Selon l'étiquette raffinée de la cour, une langue spéciale, Phasa Ratchasap, a été employée pour communiquer avec ou au sujet de la royauté.
En tant que devaraja (mot sanskrit signifiant « le roi divin »), le roi est finalement devenu une incarnation terrestre de Shiva et est devenu l'objet d'un culte politico-religieux officié par un corps de Brahmans royaux qui faisait partie d’une escorte bouddhiste de la cour. Dans le contexte bouddhiste, le devaraja était un bodhisattva (un être éclairé qui, par compassion, renonce au Nirvāna afin d’aider les autres). La croyance dans la royauté divine a perduré au dix-huitième siècle, bien qu'à ce moment-là ses implications religieuses avaient un impact limité. L’abbé de Choisy, un Français qui est venu à Ayutthaya en 1685, a écrit que, « le roi a la puissance absolue. Il est vraiment le Dieu des siamois : personne n’ose prononcer son nom. » Un autre auteur du XVIIe siècle, le Néerlandais Van Vliet, souligne que le roi du Siam « a été honoré et adoré par les siens plus qu'un Dieu. »
Une des nombreuses innovations institutionnelles du roi Trailok (1448-1488) a été d’adopter la position de l'uparaja, traduite comme vice-roi ou prétendant au trône, habituellement tenu par le fils aîné ou le plein frère du roi, afin de régulariser la succession au trône, un exploit particulièrement difficile pour une dynastie polygame. En pratique, il y avait un conflit inhérent entre le roi et l'uparaja et de fréquentes contestations de successions.
Développement social et politique
Le roi se trouvait à l'apex d'une hiérarchie sociale et politique fortement stratifiée à tous les niveaux de la société. L'unité de base de l'organisation sociale était la communauté de village composé de ménages de familles étendues. D'une façon générale, le chef de village, élu, pilotait les projets communaux. Il conservait les titres de propriété de la terre au nom de la communauté, bien que les propriétaires ruraux pussent la conserver aussi longtemps qu'ils la cultivaient.
Avec des réserves importantes de terre disponible pour la culture, la viabilité de l'État dépendait de l'acquisition et de la commande d’une main-d’œuvre à répartir entre le travail à la ferme et la défense. La primauté politique d'Ayutthaya nécessitait une guerre constante, car aucun des états dans la région ne possédant d'avantage technologique, le résultat des batailles était habituellement déterminé par la taille des armées. Après chaque campagne victorieuse, Ayutthaya déportait une partie des peuples vaincus sur son propre territoire, où ils étaient assimilées et ajoutés à la main-d’œuvre locale.
Chaque homme libre devait être enregistré en tant que domestique, ou "phrai", auprès du seigneur local, ou "Nai", pour le service militaire et les corvées de travaux publics sur la terre du fonctionnaire à qui il avait été affecté. Le phrai pouvait également remplir ses obligations de travail en payant un impôt. S'il trouvait le travail obligatoire sous son Nai trop pénible, il pouvait se vendre en esclavage à un Nai plus attrayant, qui payait alors une compensation au gouvernement pour la perte de travail de corvées. Pas moins d'un tiers de la main-d’œuvre au dix-neuvième siècle se composait de phrais.
Liste des souverains
Dynastie Uthong (premier règne)
- Ramathibodi Ier (Prince Uthong) 1350-1369
- Ramesuan 1369-1370 (abdication)
Dynastie Suphannaphum (premier règne)
- Borommaracha I (Pangua) 1370-1388
- Thong Chan 1388 (7 jours)
Dynastie Uthong (second règne)
- Ramesuan 1388-1395 (deuxième règne)
- Ramaratcha 1395-1409
Dynastie Suphannaphum (second règne)
- Inthararatcha 1409-1424
- Borommaratcha II (Samphraya) 1424-1448
- Boromtrailokanat 1448-1488
- Borommaratcha III (Inthararatcha II) 1488-1491
- Ramathibodi II (1491-1529)
- Borommaratcha IV 1529-1533
- Ratsada , Ratthathirat 1533-1534 (5 mois)
- Chairacha 1534-1546
- Keofa,Yodfa 1546-1548
- Worawongsa 1548
- Chakkraphat règne 1548-1568
- Mahin 1568-1569
La Birmanie conquiert Ayutthaya en 1569 et devient son suzerain.
Dynastie Sukhothai
- Maha Thammaracha (Sanpet I) 1569-1590
Le royaume d'Ayutthaya redevient indépendant en 1584.
- Naresuan (Sanpet II) 1590-1605
- Ekathotsarot (Sanpet III) 1605-1610
- Si Saowaphak (Sanpet IV) 1610-1611
- Songtham (Intharacha) 1611-1628
- Jettharaja II, Jetthathirat 1628-1630
- Athittyawong 1630 (un mois)
Dynastie Prasat Thong
- Prasat Tong 1630-1656
- Chao Fa Jai 1656 (quelques jours)
- Sri Suthammaraja 1656-1657
- Rama Thibodi III, Narai 1657-1688
Dynastie Ban Phlu Luang
- Phéthraja 1688-1703
- Chao Sua , Sarasak 1703-1708
- Phumintharacha (Sanpet IX, Thai Sa) 1709-1733
- Borommakot (Boromaratcha III) 1733-1758
- Uthumpon (Boromaratchathirat IV) 1758
- Suriyamarin or Ekkathat (Boromaratcha V) 1758-1767
Références
- Texte adapté de l’original Library of Congress, Country Study of Thailand
- Xavier Galland, Histoire de la Thaïlande, vol. 1095, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », Paris, janvier 1998, 128 p. (ISBN 9782130486695)
- (en) Ismail Marcinkowski, From Isfahan to Ayutthaya: Contacts between Iran and Siam in the 17th Century, Pustaka Nasional, Singapour, 2005 (ISBN 9971774917)
Autres sources historiques
- Pongsawadarn Krung Sri Ayutthaya (Chronicles of Ayutthaya) - Il y a plusieurs éditions d'archives historiques sur le royaume d'Ayutthaya
- Pongsawadarn Krung Kao (Chabab Luang Prasertaksaranit)
- Pongsawadarn Krung Sri Ayutthaya Chabab Pra Jakaphadiphong (Jad)
- Pongsawadarn Krung Sri Ayutthaya Chabab Pan Jantanumas
- Pongsawadarn Chabab Pra rajhathalekha
- Pongsawadarn Krung Sri Ayutthaya Chabab Pra Ponarat
- Culayuddhakaravamsa (Édition en pali)
- Pongsawadarn Krung Sri Ayutthaya Chabab British Museum
- Kam hai karn khong chow krungkao (traduit du birman)
Catégorie : Histoire de la Thaïlande
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