- Le grand pouvoir du chninkel
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Le Grand Pouvoir du Chninkel
Le Grand Pouvoir du Chninkel Série Genre(s) Franco-Belge Héroïc-fantasy Scénario Jean Van Hamme Dessin Grzegorz Rosinski Coloriste Noir et blanc Personnages principaux J'on G'wel Bom-Bom U'n Lieu de l’action Daar Pays Belgique Langue originale Français Éditeur Casterman Collection (A SUIVRE) Nombre d’albums 1 Le Grand Pouvoir du Chninkel est une bande dessinée d'Heroic fantasy de Jean Van Hamme (scénario) et Grzegorz Rosinski (dessin), initialement publiée par épisodes dans la revue (À Suivre) en 1986, puis en un tome noir et blanc, avant d'être republiée en trois volumes colorisés par Graza.
Sommaire
Synopsis
Daar est un monde en guerre perpétuelle, menée par les Trois Immortels qui s'affrontent à chaque croisée des Soleils. J'on, un Chninkel[1] est chargée par U'n, le maître créateur des mondes, qui lui apparaît sous la forme d'un grand parallélépipède noir[2](on notera que Jean-Claude Mézières donnera à ses Wolochs la même apparence et la même "personalité"), de rétablir la paix sur Daar, ou la planète sera engloutie « dans une apocalypse de feu »[3]. Afin que J'on puisse réussir, U'n lui confie le « Grand Pouvoir », sans toutefois préciser sa nature.
Ce qui suit dévoile des moments clés de l'intrigue.
J'on, persuadé d'avoir rêvé, continue sa route. Il y rencontre ensuite un Tawal (grand singe de guerre), qu'il appelle Bom-Bom et qui devient son compagnon de route. Ils sont séparés lorsque J'on sauve G'wel, une Chninkel que son maître essayait de violer. Lorsque J'on lui raconte son histoire, elle lui propose de l'aider. Ils se rendent à Maelar, village d'origine de G'wel, où les Chninkel vivent en liberté. Là, les anciens du village les en excluent, persuadés que le « Choisi » ne peut être qu'un fauteur de troubles, bien qu'une prophétie Chninkel dise qu'un jour, celui-ci les libéreraient de leur esclavage. Une poignée de fidèles les aident à construire un radeau, afin qu'ils s'embarquent pour le Mag Mel pour « apprendre du sage Sualtam comment affronter les Trois Immortels. »[4]
Arrivés au Mag Mel, J'on et G'wel apprennent que celui-ci, arbre très ancien et immense émergeant de le Grande Eau, est en fait le sage Sualtam. J'on apprend de lui qu'avant la guerre, les Chninkels étaient maîtres de Daar, mais que, pour avoir vénéré des idoles à la gloire d'un de leurs rois, N'ôm l'Hérésiarque, ils avaient été punis par le maître créateur à être réduit en esclavage par trois nouvelles races chacune commandée par un Immortel. Afin de connaître l'avenir, J'on va ensuite trouver Volga la Devineresse qui, en plus de le dépuceler, lui crie une nouvelle prophétie : « La paix reviendra... Quand les trois uniraaaaah... »[5]
En route pour Maelar, suite à une attaque, G'wel disparaît et J'on est capturé par les armées de Jargoth, l'un des Trois Immortels. Mis dans une arène afin d'être massacré avec d'autres Chninkels, qui, suite à un miracle[6] l'acclament comme le Choisi, J'on est sauvé car Bom-Bom fait partie des bêtes qui devaient le tuer. Avec Bom-Bom et Ar'th, un de ses fidèles de la première heure, J'on s'enfuit. Ar'th l'ayant trahi, J'on est capturé par des nains, et offert à Zembria la Cyclope, autre Immortelle, qui soumet J'on a une épreuve (traverser un bassin d'acide). Comme il la réussit, Zembria l'épargne, et l'amène dans ses appartements privés, afin que le Chninkel guérisse son visage mutilé. J'on, auquel Volga a enlevé ses pouvoirs, refuse. Zembria jette alors G'wel dans le Non-Monde, le néant, où J'on la rejoint.
Là, les deux Chninkels, alors qu'ils s'apprêtaient à s'unir sont interrompus par N'ôm l'Hérésiarque, qui les en fait sortir. Ils se retrouvent dans la forteresse de Barr-Find, le troisième Immortel. De nouveau capturé, J'on est mis face aux Trois Immortels, rassemblés pour l'occasion, qui le font condamner à mort par le tribunal des Anciens de Maelar. Le Chninkel est exécuté, mais il sait avoir réussi sa mission, puisque, contre lui, il a réussi à réunir les Trois Immortels. Il meurt en leur pardonnant[7], ce qui déclenche la prophétie.
Les Immortels disparaissent dans un tourbillon, et N'ôm l'Hérésiarque apparaît. Il apprend alors aux Chninkels que s'ils ont été punis par U'n, c'est parce que le créateur des mondes, maître mauvais, avait voulu que les Chninkels adorassent leur roi. U'n détruit alors toute vie sur Daar, à l'exception d'une poignée de Tawals, qui survivent sous terre. Des millions d'années plus tard, la vie apparaît de nouveau sur Daar, et les Tawals s'avèrent avoir évolués en Australopithèques... L'histoire s'achève sur la vision d'un descendant de Bom-Bom qui indique que nul ne veut plus écouter l'histoire du miracle, et que le passé de Daar va être oublié.
Fin des révélations.
Analyse
Sur la base d'une histoire Heroic fantasy très classique (un héros faible et opprimé, des races qui se combattent, une quête, des prophéties, la trinité, les trois qui s'unissent en U'n, etc.), et très efficace (les personnages secondaires sont variés et participent chacun réellement au récit, il n'y a pas de temps mort, les textes sont rarement trop lourds), Van Hamme réécrit le Nouveau Testament, en lui empruntant de nombreuses scènes (Messie, miracles, hésitation dans le désert, rejet et condamnation à mort par les siens, Cène, trahison par un proche, crucifixion, etc.) tout en évitant ce qui « aurait pu transformer cette bande dessinée en insipide et très prétentieux brouet néo-chrétien »[8].
Son premier moyen est l'humour. Celui-ci est assez présent : G'wel et J'on sont en permanence arrêtés au moment où ils allaient s'unir, Volga la Devineresse ne peut faire des prophéties qu'en "état d'extase" (orgasme sexuel), ShumShum rappelle le Nestor de Tintin, etc. La forte présence de scènes dénudées et érotiques joue elle aussi en défaveur d'une interprétation évangéliste du Chninkel. Le dessin même de Rosinski, d'un réalisme fouillé et foisonnant, « baroque »[8], tout en présentant des personnages très attachant, s'inscrit dans la lignée de l'illustration d'Heroic fantasy, peu susceptible d'être qualifiée de prosélyte.
Enfin, dans la conclusion de l'histoire, Van Hamme, tout en posant l'existence d'un Dieu omniscient, le suppose mauvais : « En vérité, U'n est un maître jaloux. / Jaloux et rancunier. »[9], et indifférent aux divers mondes qu'il a créé[10]. Le Grand pouvoir du Chninkel est donc plutôt une « réinterprétation très contemporaine et désabusée du phénomène religieux », un « Évangile désenchanté »[8].
Publications
Revues
- Le Grand Pouvoir du Chninkel, dans (A SUIVRE) n°105 (octobre 1986) à 114 (juillet 1987), Casterman.
Albums
- Le Grand Pouvoir du Chninkel, Casterman, coll. « Les romans (A SUIVRE) », 1988.
- Le Grand Pouvoir du Chninkel, Casterman. Réédition en trois volumes colorisés par Graza.
- Le Commandement, 2001.
- Le Choisi, 2001.
- Le Jugement, 2002.
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- Le Grand Pouvoir du Chninkel - L'intégrale, Casterman, coll. « Un Monde », 2002. Coffret reprenant les trois albums auxquels sont adjoints un carnet de croquis.
- Le Grand Pouvoir du Chninkel, Casterman, 2006. Réédition du Chninkel en couleur en un seul volume.
Notes et références
- ↑ Sorte de petit gnome utilisé comme esclave par les races supérieures.
- ↑ Référence évidente à 2001, l'odyssée de l'espace.
- ↑ Planche 14, case 1.
- ↑ Planche 49, case 1.
- ↑ Planche 75, case 6.
- ↑ J'on fait repousser ses bras à un lépreux.
- ↑ Le pardon se révélant être le grand pouvoir.
- ↑ a , b et c Bernicot, juin 2002.
- ↑ Planche 129, case 5.
- ↑ Ce qui suit dévoile des moments clés de l'intrigue. « U'n n'a pas détruit notre monde, mais il a fait pire encore : il l'a oublié. » Planche 134, case 3.
Documentation
Revues
- Gwael Bernicot, « Le Grand Pouvoir du Chninkel », dans Calliope n°1 pp. 22-23, Semic, juin 2002.
Internet
- Les différentes éditions du livre sur le site de Casterman.
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