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Le Dormeur du val
Le Dormeur du val est un sonnet en alexandrins d'Arthur Rimbaud. Ce poème est le premier du second Cahier de Douai (le recueil Demeny). Il est daté sur le manuscrit « Octobre 1870 ». Premières publications : Anthologie des poètes français, tome IV, Lemerre, 1888 ; Reliquaire, Genonceaux, 1891 ; Poésies complètes, Vanier, 1895.
L'auteur manifeste sa révolte contre la guerre puisque lors d'une fugue, il traversa un champ de bataille jonché de cadavres.
Sommaire
Image de la nature
Un cadre enchanteur
Dans ce sonnet, Rimbaud donne une image positive de la nature mise en place par la personnification « chante une rivière » qui décrit le bruit de l'eau, Son reflet est brillant à cause du soleil et le rejet « D'argent » insiste sur cet éclat que lui donne le soleil.
Une nature accueillante
C'est une nature bienfaisante, elle réunit l'eau, le soleil et la végétation. Rimbaud décrit la fluidité de l'eau par l'enjambement du vers 1 au vers 2. Et l'expression « Accrochant follement » du vers 2, insiste sur l'idée d'un mouvement joyeux. À cet égard, « la Nature » du vers 12 la met en valeur grâce à l'allégorie qui dit « berce-le chaudement ». La périphrase « trou de verdure » du vers 1 évoque un refuge. De plus, la montagne, discrètement personnifiée, qualifiée de « fière » renforce cette idée de protection.
Cette idée de nature protectrice est renforcée par le mot « berce », elle devient très maternelle.
La description du soldat
Une apparente tranquillité
L'auteur évoque au vers 5, le soldat, il insiste sur sa jeunesse avec « jeune » juste avant la virgule. Sa position allongé l'assimile à un simple dormeur comme veut nous le faire croire le titre du poème. Son aspect peu règlementaire: il est la tête nue, sans casque ou képi. Il y a donc l'idée d'un certain relâchement dû à la sieste du soldat. Notons la rime riche avec « comme » et « somme » (vers 9 et 10) toutefois cette tranquillité est trompeuse.
La découverte macabre
Ce n'est qu'au dernier vers que Rimbaud évoque explicitement le décès du soldat : les 2 trous rouges, qui sont les marques de la baïonnette ou de l'arme à feu, rappellent le « trou de verdure » du vers 1, au sens ou celui-ci serait un tombeau, on peut donc dire que dès le début du poème, il y a une préparation à cette triste réalité. À ce propos on remarque que certaines expressions contribuent à amorcer cette thématique de la mort (vers 6) « la nuque baignant dans le frais cresson bleu ». C'est un sommeil éternel. La description du visage annonce la morbidité. « il a froid », le corps est déjà sans vie. Au fil du poème se crée une impression de malaise comme au vers 12 « Les parfums ne font pas frissonner sa narine » allitération qui montre qu'il ne respire plus. Enfin, Rimbaud a placé un rejet au dernier vers du mot « Tranquille ». Allitération en « r » suggère initialement le rêve, le ronflement du dormeur mais finalement le râle et la mort.
Une progression
Nous pouvons de même remarquer la manière singulière qu'a choisi l'auteur de présenter le personnage. En effet, celui-ci utilise un « zoom » comparable à celui d'une caméra. On commence ainsi sur le paysage « c'est un trou de verdure », puis sur le soldat dans son ensemble « un soldat jeune », puis on se rapproche de lui encore « souriant », pour ainsi se focaliser sur les « deux trous rouges au côté droit ». On peut remarquer que cette structure est dévoilée selon les strophes du sonnet.
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