- Le Liseur
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Le Liseur Auteur Bernhard Schlink Genre Roman Version originale Titre original Der Vorleser Langue originale Allemand Pays d'origine Allemagne
Version française Date de parution 1995 ISBN ISBN 2070404587 Le Liseur, traduction malencontreuse de Der Vorleser qui signifie « Le Lecteur », est un court roman de Bernhard Schlink publié en Allemagne en 1995.
Il a pour thèmes les difficultés à comprendre la Shoah pour les générations postérieures à celle-ci, et si elle peut se comprendre par le seul langage (cette question s'est progressivement imposée dans la littérature de la Shoah écrite vers la fin du XXe siècle et le début du XXIe, comme les témoins et survivants tendent à disparaître).
Ce livre fut bien reçu non seulement en Allemagne, où l’auteur, qui n’avait écrit jusque là que des romans policiers, créa la surprise, mais aussi aux États-Unis (où se passe une partie de l’action), où il devint le premier roman allemand à atteindre le sommet de la liste des bestsellers, et fut sélectionné dans le book club d’Oprah Winfrey. Il a été traduit en 39 langues, et inclus aux programmes scolaires de littérature de la Shoah.
Résumé
On voit bien que ne donner pour sujet de ce roman " que "la Shoah , reviendrait à nier toute la part d'histoire vraie de l'adolescent pour ne retenir que le contexte: Le passé de la femme, Hanna, qui prend une place importante, mais non unique. Un adolescent, Michael Berg, et une femme mystérieuse, plus âgée, Hanna Schmitz, ont une liaison amoureuse, dans laquelle la lecture tient une part importante, jusqu'à ce que Hanna disparaisse subitement. Après quelques années, Michael, étudiant en droit et stagiaire, retrouve Hanna sur les bancs du tribunal, accusée d'un crime lors de l'évacuation du camp d'Auschwitz, où elle était gardienne...
Il découvre le secret de Hanna à son insu : elle est analphabète. Puis Michael devient juriste, se marie et se sépare, et envoie à Hanna en prison des cassettes sur lesquelles il lui fait la lecture. Il recevra par la suite une convocation de la directrice de la prison lui annonçant sa libération proche. Ainsi, au moment où Michael vient chercher Hanna à la prison, celle-ci se pend laissant pour héritage 7000 marks à la personne ayant survécu au camp où travaillait Hanna. Cette somme sera versée par la suite à une association juive dévouée à l'alphabétisation, car elle sera refusé par la famille.
Commentaires
Bernhard Schlink entrecroise dans ce roman plusieurs thèmes forts. La responsabilité et la culpabilité, le poids du passé, la responsabilité personnelle envers les crimes du nazisme comme envers la protection d'un secret, la liberté individuelle, celle de conserver un secret même au prix d'une condamnation à la prison, font partie des préoccupations les plus évidentes du roman. Les notions de secret, de mensonge jouent un rôle très important, comme la honte. On y retrouve une part d'autobiographie, sa mère lui a dit "on risque de reconnaître quelqu'un de la famille"! Dans quel rôle? Certaines scènes sont à très forte connotation sexuelles où le sexe est au premier plan.Ces passages sont particulièrement délicats, surtout si on garde à l'esprit l'âge des protagonistes. Les quarantes premières pages sont l'histoire crue et brute du dépucelage d'un garçon de 15 ans par une femme de 35 ans , en deux rencontres. Un scenario de film porno...
Le roman est une vraie histoire de "détournement de mineur".L'auteur montre à quel point le premier acte sexuel marque la vie de ce garçon et le rend irrémédiablement comme "attaché", prisonnier à vie de catte femme de 35 ans . On retrouve dans ce roman la volonté de montrer , d'accuser, de détester et d'aimer tout à la fois, sans pour autant condamner l'impardonnable . Le fait qu'Hanna ait eu un passé nazi semble plutôt venir la dédouanner de son crime pédophile, un peu comme un criminel à l'age adulte aurait pour circonstance atténuante le fait d'avoir été victime étant enfant. Le style est précis et détaché, les phrases courtes. Le roman parcourt une quarantaine d'années, mais ses différentes époques passent très rapidement pour s'arrêter à des moments clés. Le ton n'est ni tragique ni réellement compatissant, il s'agit plutôt de celui d'un observateur lucide et intime du personnage principal, Michael.Dans la vie, L'auteur est juge, mais non au pénal : il ne condamne pas ...
Voir aussi
- The Reader (2008), adaptation cinématographique de Stephen Daldry.
Wikimedia Foundation. 2010.