- Le Jour ou la Terre s'arreta
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Le Jour où la Terre s'arrêta
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Cet article concerne le film de 1951. Pour son remake de 2008, voir Le Jour où la Terre s'arrêta (film, 2008).Le Jour où la Terre s'arrêta Titre original The Day the Earth Stood Still Réalisation Robert Wise Acteurs principaux Michael Rennie
Patricia Neal
Hugh Marlowe
Sam JaffeScénario Edmund H. North
Harry Bates (histoire)Musique Bernard Herrmann Photographie Leo Tover Production Julian Blaustein Société de distribution Twentieth Century Fox Durée 92 minutes Sortie 28 septembre 1951 Langue(s) originale(s) anglais Pays d’origine États-Unis Le Jour où la Terre s'arrêta (The Day the Earth Stood Still) est un film américain réalisé par Robert Wise, sorti en 1951.
Sommaire
Fiche technique
- Titre : Le Jour où la Terre s'arrêta
- Titre original : The Day the Earth Stood Still
- Réalisation : Robert Wise
- Scénario : Edmund H. North
- Musique : Bernard Herrmann
- Production : Julian Blaustein
- Costumes : Perkins Bailey, Travilla et Charles Le Maire
- Pays d'origine : États-Unis
- Format : Noir et blanc - 1,37:1 - mono - 35 mm
- Genre : science-fiction
- Durée : 90 minutes
- Date de sortie : 28 septembre 1951
Distribution
- Michael Rennie : Klaatu/Carpenter
- Patricia Neal : Helen Benson
- Hugh Marlowe : Tom Stevens
- Sam Jaffe : Prof. Jacob Barnhardt
- Billy Gray : Bobby Benson
- Frances Bavier : Mrs. Barley
- Lock Martin : Gort
- Elmer Davis : lui-même
- H.V. Kaltenborn : lui-même
- Drew Pearson : lui-même
- Gabriel Heatter : lui-même
- Fay Roope (non-crédité) : Le major-général
Analyse
« Klaatu barada nikto »
Ce film est l'un des premiers, à contre-courant total de son époque, à mettre en scène un extraterrestre venu avec des intentions pacifiques. Demande du public en effets spéciaux – nommés alors plus simplement « trucages » – oblige, un malentendu venant d'une initiative catastrophique d'un soldat déclenchera une destruction sauvage des armes terriennes par un robot invulnérable. Klaatu repartira après avoir averti les hommes du danger qui les menace. Son impatience face à l'attitude des humains transformera son discours pacifiste en avertissement, presque une menace. À chacun de faire son choix pour ce qui est de savoir si le film se termine bien ou non.
Période maccarthiste
Au début des années 1950, alors que la Guerre froide entre les États-Unis et l'Union Soviétique stalinienne bat son plein, le sénateur McCarthy entreprend une chasse aux sorcières visant à exclure du système médiatique (cinéma, presse, TV, radio...) toute personne suspectée d'« activités anti-américaines », c'est-à-dire de sympathie avérée ou supposée pour le communisme et donc pour l'Union Soviétique. Cette dernière a réussi à se doter de la bombe atomique en 1949 et, même si elle ne dispose pas encore de vecteurs suffisamment performants pour menacer concrètement le territoire américain, il est clair pour tout le monde que le danger viendra du ciel : avions ou missiles... ou nouvelles armes. Tout OVNI peut donc être une nouvelle arme soviétique ou une arme secrète de services américains.
Des ambitions pacifistes
Contrairement aux films de cette période, comme par exemple Les Envahisseurs de la planète rouge de William Cameron Menzies, les visiteurs du Jour où la terre s'arrêta ont des visions beaucoup plus pacifiques. Klaatu, l'extraterrestre qui descend de la soucoupe volante posée en plein cœur de Washington, est venu pour mettre les hommes en garde contre leur propre menace. L'équilibre de l'univers est en jeu et dans cet ensemble harmonieux, la Terre et la race humaine font figure d'enfants jouant avec des allumettes.
L'accueil des humains est loin d'être amical. Pour échapper à une chasse à l'extra-terrestre organisée par l'armée et les autorités locales, Klaatu se fond dans la masse des hommes pour mieux en connaître leurs pensées. Constatant le refus de dialoguer que lui opposent les autorités terriennes, Klaatu décide alors que la seule façon d'obtenir l'attention des habitants de Terre est de leur faire une démonstration de sa supériorité.
Avant son départ, il lancera un dernier avertissement : « Les gens des autres planètes n'ont pas l'intention d'intervenir dans vos affaires. J'étais venu en messager de paix. Vous ne m'avez pas compris. Je retourne vers mon peuple en vous disant que si vous aggravez le danger qui pèse sur l'univers, nous n'hésiterons pas à vous détruire. »
Satire sociale
Par l'intermédiaire d'un film de science-fiction à la facture traditionnelle, Robert Wise envoie lui aussi un message à la bonne conscience de l'Américain moyen. La critique est d'autant plus forte que le style est réaliste. Les effets spéciaux sont limités au strict nécessaire : une soucoupe volante, un robot, même l'extra-terrestre a figure humaine. Le cinéaste nous fait une description quasi documentaire de la société américaine : Robert Wise a déjà abordé des problèmes épineux au cœur de l'actualité comme l'abolition de l'esclavage, la violence ou la lutte contre le totalitarisme. Après Klaatu, les films d'extra-terrestres seront divisés en deux clans : les invasions de martiens sanguinaires et totalitaires ou les visiteurs jetant un regard complaisant sur notre civilisation.
Certains verront même dans le film, une représentation moderne et allégorique du Christ. Klaatu est l'archétype de Jésus recherchant la vérité humaine. Les parallèles avec l'histoire messianique sont nombreux : il vient du ciel, se mêle aux hommes sous le nom de Carpenter (charpentier), se heurte à leur incompréhension, meurt et renaît pour les sauver. Philosophiquement, le film est un regard magistral sur les bons et les mauvais côtés de la nature humaine qui peut, avec la science, engendrer aussi bien les découvertes bienfaisantes que le plus terrible des cataclysmes. L'histoire montre cet étranger, semblable aux humains par sa forme, errer dans les rues de Washington D.C. découvrant les progrès de l'homme et les entraves qui existent pour leur progression.
Il est sûr que cette vision humaniste des extra-terrestres ne peut que trancher par rapport aux productions de l'époque. Si le film est considéré actuellement comme un chef-d'œuvre de la science-fiction et du cinéma, c'est parce que son sujet a des résonances encore actuelles, la maîtrise de l'énergie atomique restant au centre des préoccupations modernes.
Par son traitement simple et dénué d'effets spéciaux imposants, Robert Wise a réalisé un chef-d'œuvre du film de SF dont le sujet résonne encore cinquante ans après sa sortie en salles.
Autour du film
Ringo Starr utilisera les décors du film pour la couverture de son album Goodnight Vienna.
On trouve des références à la phrase « Klaatu barada nikto » dans Tron, L'Armée des ténèbres, Shopping, ainsi que dans La Guerre des étoiles, mais également dans le Volume 20 de la série de romans Animorphs et dans le jeu vidéo Spiderman 2.
Le groupe La Curiosité tua le chat[1] utilise l'une des phrases emblématiques du film dans sa chanson System.
Ce film fait partie des nombreuses références de la chanson d'introduction du Rocky Horror Picture Show : Double feature.
Le remake de ce film culte est sorti en France le 10 décembre 2008, avec Keanu Reeves dans le rôle de Klaatu et Scott Derrickson (L'Exorcisme d'Emily Rose) derrière la caméra.
Liens externes
(fr+en) Le Jour où la Terre s'arrêta sur l’Internet Movie Database
Notes
- ↑ Groupe français d'électro-rock, sans rapport avec Curiosity Killed the Cat. Musique librement écoutable sur Jamendo
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