Le Califat imaginaire d'Ahmad al-Mansûr. Pouvoir et diplomatie au Maroc au XVIe siècle

Étude historique de Nabil Mouline, chercheur à Sciences-Po Paris, sur les origines de la monarchie marocaine, les fondements de sa légitimité et sa politique étrangère^[1].

Cet ouvrage se propose de démontrer la vitalité et l’actualité des procédés de légitimation qui ont présidé à la consolidation définitive de la monarchie marocaine au XVI^e siècle.

L’étude s’intéresse à la fois aux processus complexes de l’édification d’une symbolique et d’un imaginaire politiques et aux réalités événementielles pour mettre en lumière cette trajectoire unique dans le monde arabo-islamique. L’auteur étudie à travers les 25 années de règne du sultan-sharîf Ahmad al-Mansûr (1578-1603), le monarque le plus accompli de la dynastie sharîfienne des Zaydânides, l’ensemble complexe de processus qui contribuèrent à l’émergence d’une forme nouvelle de domination au Maroc, à sa consolidation territoriale et à son affirmation politique. Il s’est agit pour lui moins de faire une biographie d’al-Mansûr que de proposer une étude visant à replacer l’individu au cœur de son époque, le considérant comme un point d’entrée précieux vers la compréhension du processus inédit de centralisation et de concentration du pouvoir politique au Maroc. Un processus qui s’est appuyé, d’une part, sur la volonté de monopoliser le pouvoir via l’adoption d’une idéologie califale, et d’autre part, sur la volonté de concentrer l’ensemble des ressources symboliques et matérielles du sultanat et de créer des institutions centralisées et différenciées.

Le livre est divisé en trois parties qui reflètent le projet triptyque adopté par le sultan al-Mansûr pour la centralisation et la concentration du pouvoir politique. Une première partie présente l’idéologie califale sur laquelle Ahmad al-Mansûr a souhaité asseoir son pouvoir^[2]; une deuxième partie présente l’œuvre politique, administrative et financière de ce souverain^[3] et une troisième partie présente sa politique étrangère, entre appétits ottomans et espagnols, alliance anglaise et ambitions personnelles au Sahara et au Soudan occidental^[4].

L’articulation entre le politique et le symbolique, entre l’idéologie et l’imaginaire, les rôles de la bureaucratie, de la violence physique ou encore des relations de parenté et du contexte international sont autant d’aspects mis en lumière par l’auteur pour expliquer l’émergence et l’enracinement d’une nouvelle forme de légitimité au Maroc.

Liens externes

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Notes et références