- Anatole Auguste Hulot
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Anatole Hulot
Anatole Auguste[1] Hulot (né en 1811 au Mans[2]) est un fonctionnaire français, qui a dirigé l'entreprise de fabrication des premiers timbres-poste de France de 1848 à 1876.
Sommaire
Biographie
Fabricant de timbres-poste
Anatole Hulot est fonctionnaire à la préfecture de Paris. Il se fait connaître de la Banque de France en aidant à la réalisation d'un billet de banque, car il maîtrise la galvanoplastie. Cette méthode utilisant l'électricité permet de prendre une empreinte d'une matrice de gravure pour préparer plusieurs plaques d'impression.
Il fréquente la même loge maçonnique que Jacques-Jean Barre, Graveur général à la Monnaie de Paris. Barre l'aide à entrer dans cette institution en tant qu'adjoint au graveur général, titre obtenu en juin 1848.
En 1848, il est choisi pour assurer la fabrication des premiers timbres-poste qui doivent être émis le 1er janvier 1849. De 1848 à 1851, il est d'abord employé dans le cadre d'une régie : l'administration des Postes assument les risques de l'entreprise et payent toutes les dépenses nécessaires et qu'Hulot doit justifier : dessins et gravures de Barre, fabrication du matériel d'impression, l'imprimeur et ses ouvriers, le papier, l'encre et la gomme.
Un décret transforme la régie en entreprise au 7 avril 1851. Hulot en devient le propriétaire à qui revient les bénéfices et les risques (les moyens de reproduction tels galvanos et matrices restent néanmoins la propriété de l'État). Il est rémunéré 1,50 franc pour mille timbres commandés et livrés à l'administration postale.
En 1861, il reçoit le titre de directeur de la fabrication des timbres-poste. De 1848 à 1876, dans le bâtiment de la Monnaie de Paris, il dirige ainsi, sous le contrôle de la Commission des monnaies et médailles, la fabrication des timbres au type Cérès (sauf l'émission de Bordeaux de 1870), produit les différentes évolutions des timbres à l'effigie de Napoléon III, ainsi que les timbres des Colonies au type Aigle.
Aléas de carrière
Plusieurs faits vont cependant miner la relation entre les Postes et Hulot.
Réticent dès décembre 1855 à appliquer l'innovation britannique de la dentelure des timbres, Hulot doit se voir imposer celle-ci par l'administration fin 1861, permettant la fabrication des premiers timbres de France dentelés en 1862.[3]
Surtout, ce sont les relations avec l'artiste-graveur qui vont s'aggraver après la mort de Jacques-Jean Barre en 1855. Son fils, Désiré-Albert, nouveau graveur général, s'entend mal avec Anatole Hulot. Ils rompent leur association en août 1866.[4] La taille du poinçon à l'effigie de l'empereur lauré conduit même à un conflit entre les deux hommes qui finit devant la Commission des monnaies et médailles ; Désiré-Albert Barre est contraint de fournir un nouveau poinçon qu'il rend en novembre 1866.[5] Alors que Barre refuse de graver le nouveau timbre grand format de 5 francs, Houlot doit désormais utiliser des gravures et matrices antérieures de Barre père et fils pour créer les nouveaux timbres Napoléon III, puis Cérès qui lui sont demandés jusqu'en 1875.
Pendant le siège de Paris, Houlot imprime les nouveaux timbres au type Cérès pour effacer les symboles du Second Empire effondré. Pendant la Commune en 1871, il affirme avoir caché le matériel nécessaire à l'impression des Cérès, qui conduit les insurgés occupant la Monnaie de Paris à imprimer des timbres à l'effigie impériale qui sont retrouvés après la Semaine sanglante, en mai 1871.[6]
Fin de carrière
La paix civile revenue, Hulot parvient à innover avec les émissions Cérès de 1871 : à la place des galvanos tenant en une pièce de cuivre, il utilise des planches à clichés séparés. Un cliché abîmé est plus facilement remplacé que tout un galvano de cent-cinquante images.
Cependant, ses retards (habituels depuis longtemps : l'effigie laurée était une décision de 1861, finalement émise en décembre 1862) incitent l'administration des postes à s'interroger sur le coût de l'entreprise, même si le prix payé à Hulot a été baissé à plusieurs reprises à cause du succès du timbre-poste. En 1875, il reçoit 0,60 franc pour mille timbres lors de la livraison des 500 premiers millions, puis 50 centimes par mille au-delà.[7]
Il perd la charge de la fabrication des timbres-poste au 31 décembre 1875 au profit de l'imprimerie de la rue d'Hauteville appartenant à la Banque de France qui propose un prix de 47 centimes les mille exemplaires.[7] Des retards dans l'impression du type Sage par la Banque de France prolongent le contrat d'Hulot jusqu'au 30 juin 1876. Il est autorisé à continuer à vivre dans son appartement dans l'hôtel des Monnaies.[8]
Voir aussi
Sources
- Pascal Behr, Jean-François Brun et Michèle Chauvet, Timbres de France. Le Spécialisé, volume 1, éditions Yvert et Tellier, Amiens, 2000, ISBN 2868140971.
- Sous la direction de Jean-François Brun, Le Patrimoine du timbre-poste français, Flohic éditions, 1998, ISBN 2842340353.
Notes et références
- ↑ D'après l'index des personnages dans Chronique du timbre-poste français, 2005, page 233.
- ↑ Le Patrimoine du timbre-poste français, page 52.
- ↑ Timbres de France. Le Spécialisé, 2000, pages 108 et 110.
- ↑ Timbres de France. Le Spécialisé, 2000, page 128.
- ↑ Timbres de France. Le Spécialisé, 2000, page 140.
- ↑ Timbres de France. Le Spécialisé, 2000, page 127.
- ↑ a et b Le Patrimoine du timbre-poste français, page 106.
- ↑ Chronique du timbre-poste français, 2005, page 60.
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