- Analyse rétrograde
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L'analyse rétrograde est une technique utilisée dans les problèmes d'échecs pour déterminer quels coups ont été joués pour atteindre une position donnée. Cette technique est rarement nécessaire pour résoudre des problèmes classiques, toutefois il existe un genre entier consacré à cette spécialité qui inclut par exemple les rétros et les parties justificatives.
Le roque, la prise en passant et la détermination du trait sont les principaux thèmes utilisés dans ce type de problème[1] mais on trouve aussi des exemples de l'application de la règle des 50 coups ainsi que des problèmes où il s'agit de déterminer à quel camp appartient une ou plusieurs pièces de la position du problème ou encore qui a le trait.
Sommaire
Exemples
Dans le premier exemple, il s'agit de déterminer quel était le dernier coup des noirs. Il s'agissait évidemment d'un coup de Roi car les noirs n'ont pas d'autre pièce. Toutefois le Roi noir ne peut venir de b8 ou b7 car il aurait été contigu au Roi blanc. Il ne peut donc venir que de la case a7. Or celle-ci est contrôlée par le Fou blanc.
L'unique possibilité est le coup précédent des blancs fut un échec à la découverte.
On en déduit donc que le dernier coup des blancs fut Cb6-a8, auquel les noirs ont répondu ...Ra7xa8.
Dans ce deuxième exemple, il s'agit de déterminer quelles pièces appartiennent aux blancs, et quelles pièces appartiennent aux noirs.
Comme les deux rois ne peuvent pas être en échec simultanément, la tour et la dame appartiennent donc au même camp.
L'un des Rois est ainsi simultanément en échec par deux pièces ennemies[2]. Cette configuration n'est possible que dans le cas de l'échec à la découverte.La seule possibilité est qu'un pion en g7 soit promu en h8.
On a donc au dernier coup : g7xh8=D+[3].
Les pièces du diagramme ont donc les suivantes : Blancs Rh6, Dh8, Tg6 Noirs Rg8.
Sam Loyd, 1859trait aux blancs, mat en deux coups. Les pions noirs se trouvant sur le case d'origine, ils n'ont donc pas joué le coup précédent des noirs. Ceux-ci ont donc déplacé soit leur Tour soit leur Roi, ils leur est ainsi interdit de roquer.
La solution du problème est donc 1. Da6-a1 suivi de 2. Da1-h8 mat car les noirs ne peuvent pas faire le grand roque qui serait l'unique possibilité d'éviter le mat.
Le pion h des noirs est encore sur sa case d'origine, il n'a donc pu jouer le dernier coup.
Le dernier coup noir ne peux pas être Rg6-h6 car les deux Rois auraient alors été sur des cases contiguës.
La case g7 est contrôlée par le pion blanc en f6. Le dernier coup noir ne peut être Rg7-f6 que si le précédent coup blanc était un mouvement de ce pion en f6. Or les trois cases d'où il pourrait venir (e5, f5 et g5) sont occupées. On peut donc en déduire que le Roi noir n'a pas joué le dernier coup.
Il ne reste donc que le pion g. Ce dernier ne pouvait pas venir de g6 car le Roi blanc aurait alors été en échec.
Le dernier coup noir est donc g7-g5.Ce qui autorise la prise en passant 1. h5xg6 ep Rh6-h5 2.Th8xh7 mat.
Il s'agit d'un problème de Parité :
On remarque qu'aucun pion n'ayant été déplacé, seuls les cavaliers et les tours (après déplacement du cavalier contigu) peuvent avoir bougé.
Lorsqu'un cavalier se déplace, il passe alternativement d'une case blanche à une case noire. Dans la position du diagramme nous avons, pour chaque camp, un cavalier sur case blanche et un cavalier sur case noire comme dans la position initiale, on peut en déduire que les cavaliers ont joué un nombre pair de coups.
Si elles ont bougé, les tours noires n'ont eu à leur disposition que les cases d'où sont éventuellement partis leur cavalier voisin. Ainsi, les tours noires n'ont pu effectuer qu'un nombre pair de coups (éventuellement zéro).
Les noirs ont donc joué un nombre pair de coups.Le trait étant au noirs, les blancs ont eux joué un nombre impair de coups. Or, les cavaliers blancs et la tour a1 ayant joué un nombre pair de coups, c'est donc la tour h1 qui a joué un nombre impair de coups.
Elle a donc été prise sur la case g1.
Le cavalier qui a pris la tour en g1 ne pouvait venir de f3 car sinon le Roi blanc aurait alors été en échec.Le coup obligatoire des noirs est donc ...Ch3xg1.
Partie justificative
Article détaillé : Partie justificative.Le problème consiste à reconstituer l'unique suite de coups permettant, à partir de la position initiale, d'arriver à la position proposée dans le nombre de coups indiqué.
L'unique ordre de coups permettant d'obtenir la position du diagramme en quatre coups[4] est le suivant :
1. e2-e4 e7-e6 2. Ff1-b5 Re8-e7 3. Fb5xd7 c7-c6 4. Fd7-e8 Re7xe8
Compositeurs
Parmi les grands noms de ce type de problème, on trouve notamment Sam Loyd, Thomas Dawson, L. Ceriani, Andrei Frolkine et Michel Caillaud.
Bibliographie
- Raymond Smullyan : Sherlock Holmes en échecs, Flammarion, 2001 - (ISBN 2-08-068049-8)
- Arturo Pérez-Reverte : Le tableau du maître flamand, LGF, 1994 - (ISBN 2-25-307625-4) (un roman policier dont la première partie est basée sur une analyse rétrograde)
Notes et références
- Par convention, le roque est toujours autorisé sauf si l'on peut démontrer qu'il est impossible ; en revanche pour utiliser la prise en passant il faut démontrer que le coup précédent est effectivement un mouvement de deux cases du pion qui doit être pris.
- On appelle ce cas de figure échec double.
- Il n'est pas possible de déterminer quelle pièce a été prise en h8, on peut seulement déduire qu'il ne peut s'agir que d'un Fou ou d'un Cavalier
- N.B. Il est possible d'obtenir cette position en trois coups : 1.e4 e6 (ou c6) 2.Fc4 c6 (ou e6) 3.Fxe6 dxe6
Liens externes
(en) The Retrograde Analysis Corner site spécialisé dans l'analyse rétrograde
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