Lakhssas

Lakhssas

La municipalité de Lakhssas se trouve au sud du Maroc, sur une superficie de 10km², sur la route nationale principale n°1 qui lie Tiznit à Guelmim. Habitée par une population (les Ait Lakhssas ou Akhssasis) d'environ 47336 individus (2010), elle se situe par rapport aux frontières suivantes : Tiznit au nord, Bouizakarne au sud, Ait rkha à l'est et Ait Baamrane à l'ouest et s'agissant d'une région montagneuse.

Cependant, malgré la petitesse de sa surface, Lakhssas est tout de même une terre de richesses : d'une partc'est la terre à la fois de l'arganier et des marbrières ,et d'autre part c'est une terre préservatrice des coutumes et des traditions Amazegho-Musulmanes. Or la valeur de ces richesses restes méconnue! Excepté le fait qu'il s'agisse d'un point d'escale préféré ,sur la route principale ,ou l'on peut prendre un bon tagine ou une délicieuse [chouaya]. Lakhssas demeure pour certains un petit village souvent inconnu qui reste à découvrir...

Le sens du toponyme «lakhsass»

Cette localisation géographique, aujourd’hui défavorable pour la tribu ,était, jadis, si hautement stratégique que c’est elle qui a fini par donner leur identité aux Akhsassis grâce au rôle important qu’elle a joué d’un point de vue économique et guerrier, tout au long de l’histoire de la région. En effet, elle permettait de contrôler une bonne partie des échanges entre la plaine du Souss et le Sahara Atlantique. Ce rôle ne se limitait pas au transit des marchandises échangées; les Ahksassis avaient la réputation d’être aussi d’excellents commerçants caravaniers. Le terme «lakhsass» lui-même a une signification géo-morphologique amazighe se rapportant à «l’idée de se cacher de manière à ne pas être vu, en un lieu ou derrière un obstacle, qu’ils soient exigus ou vastes, par exemple : une maison, une caverne, un puits, une vallée, un massif de dunes ou de montagnes…» (De Faucaud, 1951, Tome 3, p.1112.) .

Le mythe fondateur :

Les Akhsassis ne se rattachent pas à un ancêtre éponyme mais derrière leur formation tribale se trouve un mythe fondateur. Celui-ci évoque la venue dans le plateau d’un couple d’amazighes nomades et de leur fils âgé de quelques années. Une fois la tente montée, le mari part à la recherche d’un chameau sorti du troupeau et égaré. Le mari disparaît pour ne plus revenir. Désespérée, la femme décide de se fixer sur place. Sa sédentarisation est facilitée par la découverte d’une source. Elle élève alors seule son enfant et, à l’âge adulte, le marie avec une autochtone. La descendance du fils donne naissance à la tribu Lakhsass. La mémoire collective, quant à elle, n’a gardé ni le nom du père disparu, ni celui du fils fondateur ni celui de la mère.

Lakhsass dans l’histoire régionale :

Malgré son ancienneté et sa position stratégique, l’histoire de la tribu lakhsass reste marginale, voire méconnue. Ibn khaldoun ne la cite que trois fois dans son Histoire des Berbères (Ibn Khaldoun, 1978, Tome 2, p. 33, p.117 et p. 160) pour insister sur son origine en tant que branche de la tribu sanhadjienne, Lamta. L’histoire contemporaine a agi de même puisque les rares chroniques auxquelles nous pouvons avoir accès noyant cette histoire dans un ensemble global, celle de l‘histoire de la Zaouia de Tazeroualt, qui fait de l’ombre aux tribus limitrophes. Pendant toute la période du protectorat, on a entretenu l’idée que la région tenait l’avant-garde de la dissidence du Sud vis-à-vis du Makhzen. Depuis l’indépendance, des recherches balbutiantes, entreprises par des chercheurs nationaux ou étrangers, vont à l’encontre de ces idées reçues en mettant en cause le concept même de la Siba. En effet, depuis sa fondation et quelle que soit la conjoncture politique qui prévaut, à Marrakech ou à Fès, la Zaouia a maintenu des rapports étroits avec le reste du Maroc, pendant toute son existence. L’aspect de principauté autonome qu’on lui prête, est dû, d’une part, à sa situation géographique puisqu’elle se situe au cœur de l’Anti-Atlas et d’autre part, à ses positions intransigeantes à l’égard de la pénétration européenne. Sidi Hmad u Mussa, adepte de la «tariqa» Jazulite, elle-même issue du chadilisme du Saint des Jbala Moulay Abdessalam Ben M’chich, a fondé sa Zaouia, au moment de l’occupation d’Agadir par les Portugais, en 1504. Depuis cette période encore obscure de l’histoire du Maroc, les Saints de Tazeroualt ont pris un essor, sans précédent, dont on n’a retenu, pour le moment, que les côtés événementiels, limités aux périodes d’apogée ou de déclin. Orthodoxe et puritaine dans son essence, la Zaouia n’a pu s’imposer dans un pays de coutume qu’au prix de concessions dont on n’a pas encore parfaitement pris la mesure. La tradition orale, la survivance des lois dites coutumières jusqu'à nos jours, ainsi que la vénération sacrale que les Lakhsassi continuent de vouer au tombeau du Saint, témoignent de la souplesse qui régissait les rapports entre les deux partenaires et expliquent, en partie, pourquoi les structures sociales et politiques de la tribu n’ont guère changé et ont même pu se maintenir jusqu’à la veille du 20ème siècle

Pour découvrir la ville de Lakhssas, vous pouvez consulter le portail officiel de la ville de Lakhssas à l'adresse suivante: http://www.lakhssas.net/ Site internet réalisé par Mr MOUNAIM Rachid et MALIH Mohamed originaire et habitant de la ville de Lakhssas.

Site de la ville de lakhssas


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Lakhssas de Wikipédia en français (auteurs)

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