- La tentation d'Éve
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La Tentation d'Ève
La Tentation d’Ève est une sculpture représentant une femme nue couchée. Ce bas-relief, attribué à Gislebert, ornait le linteau du portail est de la Cathédrale Saint-Lazare d'Autun, il est daté de 1130 environ. Il fut démonté en 1766, les chanoines du XVIIIe siècle étant probablement moins ouverts à la nudité que ceux du Moyen Âge.
Sommaire
Description
Il représente Ève couchée, le corps ondulant dans une posture sensuelle, juste au moment qui suit la consommation du péché, et qui précède la punition divine. Elle tend la main dans son dos, tenant la pomme représentant le péché originel. À droite, se trouve l'arbre de la connaissance, le serpent encore présent et le diable qui fuit, représentant la force qui pousse l'humanité au mal. Le visage d'Ève est traité en deux à-plats à angle quasi-droit sur l'arête du nez, dans un style proche du cubisme, et reflète l'expression d'une femme qui vient de consommer le péché. C'est la première représentation d'une femme nue dans la statuaire médiévale. Cette œuvre est exposée au Musée Rolin, à Autun. L'œuvre est incomplète : Adam, qui se trouvait à gauche, a disparu, tout comme Satan, dont il reste la queue, à droite. À l'origine, les yeux étaient colorés, pour accentuer la vivacité du visage.
Attribution
Cette sculpture est attribuée à Gislebert, comme le tympan de la cathédrale Saint-Lazare d'Autun, représentant le Jugement dernier. En effet celui-ci comporte, au pied du Christ, la mention latine « Gislebertus hoc fecit », « Gislebert a fait ça ». Est-ce vraiment une signature ? On sait que le mention traditionnelle « Cesar pontem fecit » ne se traduit pas par « César a fait ce pont », mais par « César a fait construire ce pont ».
Reproduction
Il existe un moulage de cette statue au Musée des monuments français de Paris. Toutefois sa qualité et sa disposition par rapport au visiteur ne transmettent que médiocrement l'émotion de l'original.
Redécouverte
La sculpture exposée à Autun n'est que la partie centrale de l'œuvre originale. Après sa déposition, en 1766, on a perdu sa trace. Cent ans plus tard, elle est retrouvée par hasard dans un pan de mur d’une maison particulière en cours de rénovation à Autun. La possible localisation des deux morceaux manquants est l'objet de spéculations.
Bibliographie
- Alain Erlande-Brandenburg, L'art roman, un défi européen, éd. Gallimard, coll. « Gallimard Découvertes », Paris, 2005, 160 p. (ISBN 2-07-030068-4 et ISBN 978-2070300686), p. 105
Filmographie
La tentation d’Ève, film documentaire de Saskia Walker, Allemagne, 2003, 26 mn, WDR
Ce court métrage documentaire a été projeté par la chaîne de télévision Arte, le samedi 1er mai 2004.
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