- La Marseillaise (journal de Rochefort)
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La Marseillaise (journal, 1868)
Pour les articles homonymes, voir La Marseillaise (homonymie).La Marseillaise, hebdomadaire qui succède à La Lanterne, le précédent journal de Rochefort, paru entre le 1 juillet 1868 et novembre 1869, soit 74 numéros.
La Marseillaise parait pour la première fois le 19 décembre 1869, pour un prix de 15 centimes. La rédaction est composée de Ch. Habeneck comme secrétaire, Rochefort occupe le poste de rédacteur en chef et ses principaux collaborateurs sont Millière, Paschal Grousset, Arthur Arnould, Gustave Flourens et Victor Noir. La Marseillaise est un quotidien frondeur, critiquant la personne de l’Empereur ainsi que le pouvoir en place. Il prône une république inspirée de celle des Etats-Unis, visible à travers les réactions à l’encontre de la colonisation en Algérie. De plus, La Marseillaise s’illustre à travers la défense des catégories sociales les plus défavorisées.
L’évènement marquant pour l’histoire de l’hebdomadaire fut la mort tragique de Victor Noir, assassiné par le prince Pierre Bonaparte, cousin de Napoléon III. Le 10 janvier 1870, Noir se présenta au domicile du prince afin de servir de témoin à Paschal Gousset, proposant un duel au prince. Ce dernier déclara qu’il se battrait contre Rochefort qu’il considérait comme son véritable offenseur. Sans raison apparente, le prince sortit un révolver et abattit Victor Noir. Ce drame pris dans un contexte de montée des passions, atteignit une dimension sans communes mesures, car il s’agissait d’un membre de la famille impériale que la justice acquitta.
Le lendemain La Marseillaise parut, comme La Réforme encadrée de noir, avec un article vengeur de Rochefort : « J’ai eu la faiblesse de croire qu’un Bonaparte pouvait être autre chose qu’un assassin…Voilà 18 ans que la France est entre les mains ensanglantées de ces coupe-jarrets qui, non contents de mitrailler les républicains dans les rues, les attirent dans des pièges immondes pour les égorger à domicile. Peuple français, est-ce que décidément tu ne trouves pas qu’en La Marseillaise voilà assez ? »
Le 7 février 1870, suite à ce dramatique épisode, Rochefort et tous les rédacteurs de La Marseillaise sont arrêtés. Le 18 mai La Marseillaise traçait ce bilan : « La Marseillaise a donc eu à ce jour un rédacteur tué, 12 rédacteurs en prison, […], et cinq sous le coup de diverses poursuites qu’ils leur reste à subir. »
Bibliographie
Claude Bellanger,Histoire générale de la presse française, PUF, Paris, 1969
Catégories : Presse hebdomadaire française disparue | Titre de presse créé en 1868
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