- L'exécution de l'Empereur Maximilien du Mexique
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L'Exécution de Maximilien
L'Exécution de Maximilien Édouard Manet, 1868 huile sur toile 252 × 305 cm Mannheim, Städtische Kunsthalle L'Exécution de Maximilien est un tableau réalisé par le peintre Édouard Manet en 1867. La toile représente l'exécution de Maximilien de Habsbourg-Lorraine par un peloton d'exécution républicain.
Pendant trois ans, Maximilien avait été empereur du Mexique sous la protection des troupes de Napoléon III. Lorsque l'empereur des Français reniant sa parole, ordonne le retrait de ses troupes et abandonne Maximilien à son sort, celui-ci tombe entre les mains des opposants républicains, et est condamné à mort (dans un théâtre transformé en cours de justice) et exécuté. Il s'agit d'une représentation imaginaire, Maximilien n'était pas au centre, il était tête nue, etc..
Article connexe : Histoire du Mexique.La nouvelle parvient à Manet au cours de l'Exposition universelle de la même année. Le peintre, depuis toujours fervent républicain, est scandalisé par la manière dont finit ce jeune prince. Il travaille plus d’une année à une petite étude à l'huile, une lithographie (interdite par la censure) et trois grands tableaux. De son vivant, Manet ne peut exposer ni vendre aucune de ces œuvres en France, même après la chute du Second Empire. L'Exécution est exposée dans un pavillon personnel au pont de l'Alma.
Après sa mort en 1883, la plus grande toile est découpée et ses fragments se trouvent aujourd'hui à Londres, l'étude à l'huile est envoyée à Copenhague et la première version du tableau à Boston.
La dernière version, achevée en 1868, porte la date d'exécution de Maximilien. Elle est achetée en 1909 pour le Musée de Mannheim — Empire allemand — dans un contexte politique très hostile à la France.
Sommaire
Les condamnés et la figure christique
Maximilien est exécuté en compagnie de deux fidèles : le général Tomás Mejía (représenté avec une peau brune) et l'ancien président et général d'infanterie Miguel Miramón.
Quand il est abandonné par Napoléon III qui rappelle ses troupes en 1867, Maximilien refuse de partir avec le corps expéditionnaire français : « un Habsbourg [disait-il] ne désertera point le poste que la Providence lui a confié »[1]. Il est pris par l'armée républicaine dans la ville de Querétaro après un siège de 72 jours. Dans le cloître où il est retenu, son adjudant trouve la couronne d'épine d'une statue du Christ. Maximilien lui déclare : « Laissez-la moi, elle me va bien » [1]. À l'image du Christ, il déclare se sentir « trahi, trompé et volé... et enfin j'ai été trahi pour onze réaux... »[1]. Dans le tableau de Manet, le sombrero trace autour de son visage une large auréole claire.
Manet avait un jour affirmé : « Il est une chose que j'ai toujours eu l'ambition de peindre. Je voudrais peindre un Christ en croix... Quel symbole ! L'image de la douleur »[2]. On trouve dans ce tableau une autre évocation de ce thème chrétien : la main gauche de Maximilien et celle de Miramon présentent des taches de sang alors que la salve part à peine. Ce détail non réaliste doit rappeler les stigmates du Christ.
Le vrai coupable
Alors que dans sa première version conservée à Boston, les soldats du peloton d'exécution portent les habits et le sombrero des républicains, dans sa version finale, Manet les vêtit d’uniformes de l’armée impériale française.
Dans sa première version, Manet se fait l'écho de l'opinion publique qui s'indigne du refus des républicains de gracier l'empereur.
Mais durant le mois de juillet 1867, la presse retourne ses accusations vers Napoléon III, à qui elle reproche d'avoir abandonné Maximilien. Dans les deux versions suivantes, Manet change les uniformes des soldats, et donne au sergent en képi rouge les traits de Napoléon III.
Il veut ainsi signifier au public que c'est véritablement la France qui assassine Maximilien. Le peuple mexicain est représenté au fond du tableau, en simple spectateur.
L'inspiration
Le résultat est très largement inspiré du Tres de Mayo de Francisco Goya. Comme lui, il dénonce une scène de guerre. Comme lui, il met en scène des soldats en uniforme français. Les spectateurs aux figures torturées en arrière plan qui représentent le peuple mexicain, de même que le général Mejía sont traités dans un style très proche de celui de Goya. La composition semble calquée sur le Tres de Mayo, mais l'ensemble est cependant traité d’une manière radicalement différente. L'Exécution de Maximilien semble en effet dénuée de toute émotion violente : les soldats abattent tranquillement Maximilien tandis que l’un d’eux est occupé à recharger son fusil et que les badauds se pressent au-dessus du mur.
Manet a volontairement renoncé aux éléments dramatiques relatés par la presse de l'époque : les cercueils qui attendent, le prêtre, les fidèles en larmes et les bandeaux sur les yeux des généraux[2]. Manet souhaite s'inscrire dans la tradition académique de la peinture historique - très appréciée à l'époque - sans doute dans la perspective de participer au salon officiel.
Notes
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