- Kula (Nouvelle-Guinée)
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Kula est le nom d'un système d'échanges de biens prestigieux mais sans aucune valeur économique directe pratiqué à l'est de la Nouvelle-Guinée entre une vingtaine d'îles, et décrit pour la première fois par un européen au début du XXe siècle: Bronislaw Malinowski aux îles Trobriand.
Les échanges portent sur deux types d'objets : des colliers (soulava) et des bracelets de coquillages (mwali). La valeur de ces objets n'est ni utilitaire, ni décorative, mais strictement cérémonielle et symbolique. En effet, les partenaires ne trouvent aucune satisfaction en termes de richesse monnayable, mais les échanges confèrent aux individus qui y participent, de près ou de loin, prestige social et renommée. A cette dimension de l'échange s'ajoute l'importance de l'alliance politique ainsi réaffirmée, et du lien social qui est créé. En effet, les échanges Kula se pratiquent souvent entre tribus qui ne parlent pas la même langue, qui n'ont pas la même culture.Chaque objet possède un nom propre , lui donnant une valeur pratiquement personnelle. En outre ils véhiculent une histoire englobant tout le territoire de l'échange .
Analyse ethnologique et sociologique de la kula
Bronislaw Malinowski, un éminent ethnologue illustre avec ce phénomène de la kula sa théorie du fonctionnalisme. D'après lui, la kula est dotée de différentes fonctions essentielles dans les sociétés trobriandaises
- elle socialise les individus
- elle maintient la paix intertribale
- elle incite aux expéditions vers les autres tribus
- elle anime la vie quotidienne
- elle répond au besoin organique d’institution qui émane de chaque individu
- elle met en second plan la notion de propriété: le prestige de posséder n'est pas personnel (il n'y a pas de " communisme primitif des sauvages" chez les trobriandais) mais réside dans l'échange puisque la générosité est signe de pouvoir.
Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Anthropologie politique
- Anthropologie de l'économie
- Sociologie économique
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