- Ambroise Noumazalaye
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Ambroise Édouard Noumazalaye est né le 23 septembre 1933 à Brazzaville,République du Congo. Il décède le 17 novembre 2007 à Paris, des suites d'une tumeur au pancréas. Dandy, Ambroise Edouard Noumazalaye, souvent appelé Noumaz, est le deuxième et dernier garçon d'une longue fatrie. Une place qui fera de lui un protégé de son frère aîné Philippe et de ses nombreuses soeurs. Appartenant à l'ethnie Moundjombo, originaire de Bétou, il a toujours vécu à Brazzaville et en Europe. Quelques périgrinations durant ses jeunes années dans la région natale de ses parents ne font pas de lui un homme du terroir. Il est pluriel et pluriethnique, ce qu'atteste sa nombreuse descendance. Il part étudier les mathématiques et l'économie à Toulouse où il rencontre sa future épouse, Aurore. Il complète sa formation à Paris en étudiant les statistiques, tout en poursuivant une activité politique au sein de la Fédaration des étudiants d'Afrique Noire en France (FEANF) et dans sa sous-section, l'Association des Etudiants Congolais (AEC). Il rentre au Congo au lendemain de la révolution des 13, 14, 15 août 1963 sur l'initiative des autorités qui viennent de prendre le pouvoir. Il est élu Secrétaire Général du Mouvement National de la Révolution (MNR) en 1964, alors que Pascal Lissouba est Premier ministre. Ce dernier ayant été démis de ses fonctions par le président Alphonse Massamba-Débat, Ambroise Édouard Noumazalaye lui succède à ce poste le 6 mai 1966. Il y restera jusqu'au 12 janvier 1968, toujours sous la présidence d'Alphonse Massamba-Débat. Le 31 juillet 1969, le Congo-Brazzaville, pays marxiste présidé par Marien Ngouabi, prend le nom de République Populaire du Congo. Il le gardera jusqu'en 1992. Homme politique incontournable, Ambroise Edouard Noumazalaye occupe de hautes fonctions administratives, entrecoupées de multiples sorties du système. Il est le co-fondateur avec le président Marien Ngouabi du Parti Congolais du Travail. Mais trois mois après sa fondation, le 23 mars 1970, le PCT, parti unique d'obédience marxiste-léniniste, subit son premier choc avec le coup d'État du lieutenant Pierre Kinganga. Les insurgés sont massacrés au sein de la radiodiffusion qu'ils ont occupé dès l'aube en proclamant le retour au multipartisme et aux institutions de l'indépendance en 1960. Le Parti Congolais du Travail convoque son premier Congrès Extraordinaire qui se tient à Brazzavillle du 30 mars au 1er avril 1970. Ambroise Edouard Noumazalaye intègre le Comité central du Parti à côté de ses pairs. Marien Ngouabi confirme l'option marxiste et la volonté d'affranchir le Congo du joug de la domination néocoloniale de la France et de ses valets locaux. Mais une nouvelle crise va secouer profondémént le Parti le 22 février 1972. Par solidarité, Noumazalaye est du côté des insurgés contre Marien Ngouabi. Lui et son groupe, des communistes purs et durs - la gauche congolaise - subissent les réprésailles et la déchéance. Emprisonné et condamné à mort, Ambroise Édouard Noumazalay est grâcié in extremis par Marien Ngouabi. Mais certains de ses camarades qui ont opté pour le maquis perdent la vie lorsque ce même maquis est écrasé dans le sang quelques mois plus tard. Le Parti est très affaibli. Le 12 décembre 1975, les militants désertent et une dissenssion traverse la direction politique qui démisionne. Le pouvoir est confié à l'Etat-Major spécial révolutionnaire dirigé par Marien Ngouabi. Assassiné le 18 mars 1977, Marien Ngouabi est remplacé par Denis Sassou Nguesso, après un bref passage sanglant de Joachim Yombi-Opango. Le Parti Congolais du Travail est mis en veilleuse par le Comité Militaire du Parti (CMP) dirigé par le général Joachim Yhombi. Ce dernier est destitué par le colonel Denis Sassou Nguesso le 5 février 1979. Denis Sassou Nguesso rétablit les institutions politiques et administratives de la démocratie populaire. A l'occasion du lancement du plan quinquennal de 1981, Ambroise Edouard Noumazalaye retrouve un maroquin au sein de l'équipe gouvernementale. Le plan ayant échoué, il est débarqué jusqu'au 4ème Congrès extraordinaire de son Parti où il est élu Sécrétaire général au scrutin secret, contre Boussoukou MBoumba, candidat préféré de Denis Sassou Nguesso. Ambroise Edouard Noumazalaye, dit l'oiseau, occupera les fonctions de Secrétaire général du PCT jusqu'à son décès. Il ne sera pas remplacé avant le congrès extraordinaire de juillet 2011. Il faut souligner qu'il ne fut pas invité à prendre part au Congrès constitutif du Parti Congolais du Travail, ce qui constitue un manque de reconaissance total de son investissement sans faille, du travail intense qu'il ne cessa de fournir et de la rédaction de textes fondamentaux.
La Conférence Nationale Souveraine chasse la partie marxiste du pouvoir et restaure la démocratie pluraliste. Denis Sassou Nguesso est battu aux élections présidentielles et législatives transparentes de 1992.
''Ambroise Edouard Noumazalaye demeure fidèle au Parti Congolais du Travail durant la restauration du multipartisme de 1991 et assume le bilan de la gestion de son parti à la conférence nationale souveraine. Il accompagne Denis Sassou Nguesso durant la traversée du désert après son échec à l'élection présidentielle de 1992. Il est le grand stratège des accords avec Bernard Koléla de la translation législative de la majorité. Le président Pascal Lissouba perd la majorité présidentielle, dissout le parlement et par voie de conséquence la coalition du Parti Congolais du Travail d'avec le Mouvement Congolais pour le développement intégral de Bernard Koléla. S'installe au Congo une instabilité politique qui connaît son épilogue avec les crises armées de 1993 et 1997.'''''Texte en gras
Après la guerre civile, Noumaz oeuvre au retour de la paix en usant de toutes ses relations par un long et discret travail. Il renforce la base de son parti et le prépare pour des éléctions futures. Durant la guerre du Pool, il n'a de cesse d'appeler à la paix et à un règlement pacifique de la crise. Il organise le retour de Bernard Koléla, son opposant politique et collègue d'école primaire de l'Armée du Salut. Après une période d'exil politique, Noumazalaye est élu de président du Sénat en 2003, après avoir connu un échec dans la Likouala où il avait été parachuté en 1993. Il est réelu Secrétaire général du Parti Congolais du Travail au 5ème congrès extraordinaire de 2006 après une grave crise avec des conservateurs durant la présidence de Denis Sassou Nguesso. Son recueil "De la chenille au papillon" n'est pas diffusé afin de préserver l'unité du Parti dont il est la caution morale. Sa disparition le 17 novembre 2007 sonne le glas de la respectabilité, d'une certaine éthique et favorise la réapparition des réflexes monopartistes et tribalistes. Force est de constater que les éloges dus à ce grand homme d'état dépassent les clivages ethniques et partisans. "On peut lui succéder, mais on ne peut pas le remplacer", comme aime à le répéter Ernest NDala Graille, son fidèle compagnon.
Catégories :- Naissance en 1933
- Décès en 2007
- Personnalité politique congolaise (RC)
- Premier ministre de la République du Congo
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