Kaykobad Ier

Kaykobad Ier

Kay Qubadh Ier

Abû al-Fatha Alâ' ad-Duniyâ wa ad-Dîn al Sultân al-Mu`zim Kay Qubadh ben Kay Khusraw[1], Alaeddin Keykubad ou Kay Qubadh Ier est un sultan seldjoukide de Rum. Il est le second fils de Kay Khusraw Ier né vers 1192[2] et le successeur de son frère aîné Kay Kâwus Ier en 1220. Il meurt en 1237, son fils Kay Khusraw II lui succède.

Sommaire

Biographie

Kızıl Kule (La Tour rouge) construite par Kay Qubadh à Alanya

En 1216, son frère aîné Kay Kâwus Ier craint un coup d'état, aussi emprisonne-t-il Alâ' ad-Dîn Kay Qubadh à Ankara pendant tout son règne. À la mort de son aîné, `Alâ' ad-Dîn Kay Qubadh est libéré et il lui succède en 1219.

Le règne (1219-1237)

En 1221, `Alâ' ad-Dîn Kay Qubadh assiège la forteresse de Kalonoros (future Alanya) détenue jusque là par Kir Farid Ce dernier est contraint de se rendre. En échange de la province d'Akşehir, Kir Farid donne sa fille Mahperi Huand[3] en mariage à Kay Qubadh[4].

En 1222, il prend la forteresse de Kahta[4].

En 1225, Kay Qubadh organise une expédition vers la Crimée à travers la Mer Noire. Dans le même temps, il envoie des troupes à la conquête de la petite Arménie. Le royaume d'Arménie se réduit de plus en plus pour devenir un état vassal des seldjoukides[5].

En 1228, Kay Qubadh renverse le beylicat de Mengüchek (région d'Erzincan). Dans le même temps, le Comnène de Trébizonde comptant sur le soutien des Khwârazm-Shahs, se révolte contre la tutelle des Seldjoukides et attaque les ports de Samsun et Sinope. En réponse, Kay Qubadh envoie sa flotte de la Mer Noire attaquer les côtes de jusqu'à Ünye. Une armée venant d'Erzincan avance vers Maçka et assiège Trébizonde. Les intempéries obligent les seldjoukides à lever le siège et un prince seldjoukide est fait prisonnier par les Grecs. Néanmoins les Grecs de Trébizonde sont contraints de renouveler leur traité de vassalité et de payer un tribut annuel qui vient renforcer les crédits militaires des Seldjoukides[5].

Kay Qubadh, plus que d'autres, est conscient du danger que représentent les armées mongoles. Il propose un traité au Khwârazm-Shah Jalâl ad-Dîn. Ce dernier estimant que le plus grand danger est du côté des Seldjoukides préfère faire allégeance aux Mongols.

Le 10 août 1230[6], Après une victoire à Ahlat, Jalâl ad-Dîn affronte les armées de Kay Qubadh à Yassi Chemen (entre Sivas et Erzincan). C'est une défaite paur Jalâl ad-Dîn qui ne s'en relèvera pas. Kay Qubadh prend Erzurum à son cousin qui était un allié de Jalâl ad-Dîn. De là, Kay Qubadh envoie ses armées en Géorgie prend de nombreuses forteresses et soumet la reine de Géorgie Rousoudan Ire. Il se dirige alors contre les Ayyoubides. Il emporte toutes les places fortes entre Ahlat et le lac de Van. Tandis qu'il prend toutes ces précautions pour se protéger des Mongols, il signe un traité de paix avec le grand Khan Ögödei en lui envoyant des ambassadeurs. Les Ayyoubides de Syrie et Artukides de Diyarbakır reconnaissent la suzeraineté de Kay Qubadh[5].

En 1237, son fils aîné Ghiyath ad-Dîn Kay Khusraw se marie en troisièmes noces avec Thamar, la fille de la reine de Géorgie Rousoudan Ire et petite fille du sultan seldjoukide Tuğrul II. Le père de Thamar s'était converti au christianisme orthodoxe pour épouser Rousoudan Ire. Thamar se convertit à l'Islam et devient Gürcü Hatun (ou Ghurji Khatun). Ce mariage doit assurer la paix entre la Géorgie et les Seldjoukides d'Anatolie[3].

La succession

Kay Qubadh décède fin mai 1237[7]. C'est le dernier Seldjoukide de Roum à être un souverain indépendant.

Kay Qubadh a eu quatre enfants, trois fils et une fille. Cette succession n'a pas fait l'objet des querelles qui affaiblissent régulièrement le sultanat de Roum alors au sommet de sa puissance :

Héritage

Le règne d'`Alâ' ad-Dîn Kay Qubadh marque l'apogée des seldjoukides de Roum. L'Asie connaît l'invasion mongole. Kay Qubadh consolide les fortifications des villes de Konya, Kayseri et Sivas. Il restaure la forteresse de Kalonoros sur la côte méditerranéenne, forteresse qu'il a conquise et qu'il renomme de son propre nom `Alâ'iyya (actuellement Alanya) et dont il fait sa capitale d'hivers. Il renforce la puissance seldjoukide en faisant construire un arsenal. Il fait construire de nombreuses mosquées, madrasas, hôpitaux, ponts et surtout des caravansérails comme Sultan Han Aksaray[8],[9], Sultan Han Kayseri[10] Karatay Han[11], Alara Han[12], Zazadin Han[13], Çardak Han[14], Kadin Han[15], Ertokuş Han[16], Eğridir Han[17], Eshab-i Keyf Han[18] et la partie couverte d'Ağzikara Han[19].

Bon nombre de ces monuments sont encore visibles et sont les témoins de cet âge d'or. Outre l'achèvement du palais seldjoukide de Konya il a fait construire son palais d'été de Kayseri (Kaykubadye Saray) dont les vestiges ont fait l'objet de fouilles. Ses qualités de souverain le font connaître sous le nom de « Kay Qubadh le Grand ».


Précédé par Kay Qubadh Ier Suivi par
Kay Kâwus Ier
Seldjoukides du sultanat de Roum
(1220-1237)
Kay Khusraw II

Notes

  1. turc : I. Alaeddin Keykubad
    persan / arabe: ʾabū al-fataḥ ʿalʾa ad-duniyā wa ad-dīn al-sulṭān al-mʿẓm kay qubāḏ ben kay ḫusrū,
    أبو الفتح علاء الدنيا و الدين السلطان المعظم كيقباذ بن كيخسر
    'Alâ' ad-Duniyâ wa ad-Dîn  : en arabe noblesse du pouvoir et de la religion
    Sultân al-Mu`zim : en arabe sultan très glorieux
    Kay : Le préfixe kay, key ou attaché ou non au mot qui le suit est un titre royal dans l'antiquité de la Perse. Ce préfixe peut être à rapprocher du mot kaveh (forgeron), les forgerons devenant des souverains, l'un des héros du Shâh Nâmeh est un forgeron nommé Kaveh qui devient roi. (Marius Fontane, « Les Iraniens, Zoroastre (de 2500 à 800 av. J.-C.) », 1881, Alphonse Lemerre)
  2. (en) Katharine Branning, « History of the Anatolian Seljuks » et Lui donnent 45 ans au moment de sa mort en 1237
  3. a , b  et c (en) Charles Cawley, « West Asia & North Africa, Chapter 2. Asia Minor. Seljukid Sultans of Rum », 2006-07, Foundation for Medieval Genealogy
  4. a  et b (en) Katharine Branning, « History of the Anatolian Seljuks »
  5. a , b  et c (en) Peter Malcolm Holt, Ann K. S. Lambton, Bernard Lewis, « The Cambridge History of Islam », 1977, Cambridge University Press, (ISBN 0521291356), p. 246-248
  6. 28 ramandan 627 A.H.
  7. Le 30 mai 1237 d'après (en) Katharine Branning, « History of the Anatolian Seljuks » qui laisse entendre que cette mort a peut-être été provoquée par un empoisonnement. Le 31 mai 1237 d'après (en) Charles Cawley, « West Asia & North Africa, Chapter 2. Asia Minor. Seljukid Sultans of Rum », 2006-07, Foundation for Medieval Genealogy. 3 ou 4 Chawwal 634 A.H.
  8. Sultan Han Aksaray est un caravansérail construit en 1229 à Sultanhan dans le district d'Aksaray de la province de Konya. C'est le plus grand d'Anatolie. Voir Katharine Branning, « Sultan Han Aksaray », 2007, 38° 23′ 00″ N 34° 03′ 00″ E / 38.3833, 34.05, d'après l'OWTRAD
  9. Cordonnées d’après (en) T. Matthew Ciolek, « Old World Trade Routes (OWTRAD) Project : A Catalogue of Georeferenced Caravanserais/Khans »
  10. Sultan Han Kayseri, Palaz Sultan Han, Tuzhisar Sultan Han, Kayseri-Bunyan Sultan Han ou Büyük Kervansarayı est un caravansérail construit de 1232 à 1236 à Tuzhisar dans la province de Kayseri. Voir Katharine Branning, « Sultan Han Kayseri », 2007, 39° 06′ 00″ N 36° 20′ 00″ E / 39.1, 36.3333, d'après l'OWTRAD
  11. Karatay Han est un caravansérail construit en 1240/1241 à Karadayi dans la province de Kayseri. Voir Katharine Branning, « Karatay Han », 2007, 38° 39′ N 35° 57′ E / 38.65, 35.95, d'après l'OWTRAD
  12. Alara Han est un caravansérail construit en 1231 à Ulugüney dans la province d'Antalya. Voir Katharine Branning, « Alara Han », 2007, 36° 41′ 32″ N 31° 43′ 26″ E / 36.692128, 31.7238
  13. Zazadin Han ou Sadettin Han est un caravansérail construit en 1236-1237 à Tömek dans la province de Konya. Voir Katharine Branning, « Zazadin Han », 2007, 38° 01′ 33″ N 32° 40′ 47″ E / 38.0258, 32.6797, d'après l'OWTRAD
  14. Çardak Han ou Han Abat est un caravansérail construit en 1230 à dans la province de Denizli. Voir Katharine Branning, « Çardak Han », 2007, 37° 49′ 37″ N 29° 40′ 06″ E / 37.8269, 29.6683, d'après l'OWTRAD
  15. Kadin Han est un caravansérail construit en 1223 à Kadinhan dans la province de Konya. Voir Katharine Branning, « Kadin Han », 2007, 38° 14′ 23″ N 32° 12′ 41″ E / 38.2397, 32.2114, d'après l'OWTRAD
  16. Ertokuş Han ou Gelendost Han est un caravansérail construit en 1223-1224 à Yeşilköy dans la province d'Isparta. Voir Katharine Branning, « Ertokuş Han », 2007, 37° 59′ 34″ N 30° 58′ 16″ E / 37.992899, 30.97106
  17. Eğridir Han est un caravansérail construit en 1237-38 à Eğridir dans la province d'Isparta. Voir Katharine Branning, « Eğridir Han », 2007, 37° 52′ 10″ N 30° 50′ 57″ E / 37.8694, 30.8492, d'après l'OWTRAD
  18. Eshab-i Keyf Han ou Afşin Han est un caravansérail construit au début du XIIe siècle à Afşin dans la province de Kahramanmaraş. Voir Katharine Branning, « Eshab-i Keyf Han », 2007, 38° 14′ 45″ N 36° 54′ 55″ E / 38.2458, 36.9153, d'après l'OWTRAD
  19. Ağzikara Han, Hoca Mesud ou Kiosk Cami Han est un caravansérail construit en 1231 (la cours est construire en 1237), à Ağzikara dans la province d' Aksaray. Voir Katharine Branning, « Ağzikara Han », 2007, 38° 26′ 42″ N 34° 08′ 21″ E / 38.445, 34.1392, d'après l'OWTRAD

Voir aussi

Articles connexes : Seldjoukides et Sultanat de Roum.

Documentation externe

  • Portail de l’histoire Portail de l’histoire
  • Portail de la Turquie Portail de la Turquie
  • Portail des croisades Portail des croisades
Ce document provient de « Kay Qubadh Ier ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Kaykobad Ier de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно сделать НИР?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • 1219 — Années : 1216 1217 1218  1219  1220 1221 1222 Décennies : 1180 1190 1200  1210  1220 1230 1240 Siècles : XIIe siècle  XIIIe&# …   Wikipédia en Français

  • Aydıncık, Mersin — Aydıncık (Mersin) Pour les articles homonymes, voir Aydıncık. Aydincik Gilindire, Kelenderis Administration Pays …   Wikipédia en Français

  • Aydıncık (Mersin) — Pour les articles homonymes, voir Aydıncık. Aydincik Gilindire, Kelenderis …   Wikipédia en Français

  • Celenderis — Aydıncık (Mersin) Pour les articles homonymes, voir Aydıncık. Aydincik Gilindire, Kelenderis Administration Pays …   Wikipédia en Français

  • Kelenderis — Aydıncık (Mersin) Pour les articles homonymes, voir Aydıncık. Aydincik Gilindire, Kelenderis Administration Pays …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”