- Alphonse Bertillon
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Alphonse Bertillon Alphonse Bertillon, autoportrait, 1900.Naissance 22 avril 1853
Paris, FranceDécès 13 février 1914 (à 60 ans)
Paris FranceNationalité Française Pays de résidence France Profession Criminologue Activité principale Identification criminelle, anthropométrie judiciaire Ascendants Louis-Adolphe Bertillon, statisticien, son père. Famille Jacques Bertillon, statisticien et démographe, son frère aîné. Pour les articles homonymes, voir Bertillon.Alphonse Bertillon, né à Paris le 22 avril 1853 et mort à Paris le 13 février 1914, inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 89), est un criminologue français. Il fonda en 1870 le premier laboratoire de police d'identification criminelle et inventa l'anthropométrie judiciaire, appelée « système Bertillon » ou « bertillonnage », un système d'identification rapidement adopté dans toute l'Europe, puis aux États-Unis, et utilisé jusqu'en 1970.
Sommaire
Biographie
Il est le petit-fils d'Achille Guillard (féru de statistique, il invente le mot démographie), fils du statisticien Louis-Adolphe Bertillon et le frère cadet du statisticien et démographe Jacques Bertillon.
D'abord simple employé chargé de classer les dossiers que la préfecture établissait sur des criminels notoires, puis nommé chef du service photographique de la préfecture de police de Paris, en 1882[1], il découvre qu'en prenant 14 mensurations (taille, pieds, main, nez, oreilles, etc.) sur n'importe quel individu, il y a seulement 1 chance sur 286 millions pour qu'on retrouve les mêmes chez une autre personne. Ce système anthropométrique, appliqué à la fin du XIXe siècle (époque où les récidivistes représentent la moitié de la population carcérale en France), a été utilisé en France jusqu'en 1970. La préfecture de police adopte son système avec réticence en 1883, suite à la première reconnaissance anthropométrique d'un récidiviste le 16 février 1883[2]. Un matériel spécialisé est dès lors utilisé dans tous les établissements pénitentiaires : table, tabouret, toise, compas de proportion, tablette et encreur pour prise d'empreintes digitales. Ce « système Bertillon » connaît son heure de gloire par le bertillonnage de Ravachol en 1890 qui permet son arrestation en 1892.
Demeurant intimemnt persuadé de la supériorité de sa méthode anthopométrique et réticent à l'ajout des empreintes digitales sur ses fiches signalétiques, il doit accepter (réticence due à la difficulté du classement et la recherche fiche par fiche très longue), sous la pression de ses supérieurs, la dactyloscopie sur fiche en 1894 (fiche de 4 doigts puis fiche décadactylaire en 1904)[3]. Il utilise le premier cette technique dactyloscopique le 24 octobre 1902 pour confondre Henri-Léon Scheffer, assassin d'un domestique au cours d'un cambriolage[4]. Affaire présentée comme la « première identification au monde » par les « seules empreintes digitales » d'un assassin, ce mythe de la police criminelle est remis en question par le fait que l'enquête de proximité à l'époque avait mis en lumière que le domestique avait une relation homosexuelle avec Scheffer, le meurtrier déguisant une simple affaire de jalousie ayant mal tourné en cambriolage, Bertillon ayant été orienté vers le coupable par cette enquête de proximité et non par les empreintes[5].
Pendant l'Affaire Dreyfus, Bertillon, qui n'était pas un expert d'expertise en écriture[6], intervint cependant à la demande de l'accusation, dans le débat qui devait décider si l'écriture du fameux bordereau était ou pas celle du capitaine. Sous la pression de l'armée, il affirma que Dreyfus était l'auteur du bordereau, ce qui fut par la suite une contre-vérité démontrée[7].
Deux ans après sa disparition, naît le laboratoire de l'Identité judiciaire. Une rue de Paris porte son nom dans le 15e arrondissement (dans le sud du quartier Montparnasse).
Galerie
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Francis Galton
Photographies anthropométriques prises par Bertillon lors de la visite du psychologue britannique dans son laboratoire en 1893.
Publications
- Ethnographie moderne : les races sauvages (1883)
- La Photographie judiciaire, avec un appendice sur la classification et l'identification anthropométriques (1890)
- Identification anthropométrique, instructions signalétiques (1893) Texte en ligne
- La Comparaison des écritures et l'identification graphique (1898)
- Anthropologie métrique. Conseils pratiques aux missionnaires scientifiques sur la manière de mesurer, de photographier et de décrire des sujets vivants et des pièces anatomiques. Anthropométrie, photographie métrique, portrait descriptif, craniométrie, avec Arthur Chervin (1909)
- Articles
- « L'Identité des récidivistes et la loi de relégation » dans Annales de démographie internationale, 1883
- « Notice sur le fonctionnement du service d'identification de la préfecture de police, suivie de tableaux numériques résumant les documents anthropométriques accumulés dans les archives de ce service » dans Annuaire statistique de la ville de Paris, 1887
- « Les Noms propres : Calcul de leurs combinaisons orthographiques » dans la Nature, n° 782, 26 mai 1888
- « Photographie judiciaire à la préfecture de police de Paris » dans la Nature, n° 833, 18 mai 1889
- « Document de technique policière. Affaire Renard et Courtois, assassinat du financier Y » dans Archives d'anthropologie criminelle et de médecine légale, octobre-novembre 1909
- « Le Dynamomètre d'effraction » dans la Nature n° 1929, 14 mai 1910
- « La Photographie judiciaire de la préfecture de police à l'exposition de Gand » dans la Nature, n° 2086, 17 mai 1913
Bibliographie
- Louis Marchesseau, Le Portrait parlé et les recherches judiciaires, avec dessins et planches, Marchal et Godde, Paris, 1911. Traité complet d'investigation judiciaire basé sur la méthode Bertillon.
- Suzanne Bertillon, Vie d'Alphonse Bertillon, inventeur de l'anthropométrie, Gallimard, Paris, 1941.
- Michel Frizot, Serge July, Christian Phéline, Jean Sagne, Identités : de Disderi au photomaton, éditions Photo Copies - Centre National de la Photographie, Paris, 1985.
- Jean-Marc Berlière, « L'affaire Scheffer : une victoire de la science contre le crime ? (octobre 1902) », Criminocorpus, revue hypermédia, Histoire de la police, Articles, mis en ligne le 01 janvier 2007.
- Pierre Piazza, « La fabrique « bertillonienne » de l'identité », Labyrinthe, 6 | 2000, Thèmes (n° 6), mis en ligne le 23 mars 2005.
- Pierre Piazza (dir.), Aux origines de la police scientifique. Alphonse Bertillon, précurseur de la science du crime, Paris, Karthala, 2011.
- Quinche, Nicolas, Crime, Science et Identité. Anthologie des textes fondateurs de la criminalistique européenne (1860-1930). Genève, Slatkine, 2006, 368 p., passim.
Notes et références
- Concours Lépine. Le Livre des inventions, Éditions Flammarion, 2006.
- Gustave Macé, Le Service de la Sûreté par son ancien chef, Paris, Charpentier, 1884, p.376 sq
- Jean-Marc Berlière, « L’Affaire Scheffer : une victoire de la science contre le crime ? La première identification d’un assassin à l’aide de ses empreintes digitales (octobre 1902) », Les Cahiers de la sécurité, n°56, 2005, p. 349-360
- Arrestation du premier assassin confondu par ses empreintes digitales
- Jean-Marc Berlière, Le Monde des polices en France aux XIXe et XXe siècles, Bruxelles, Complexe, 1996, p. 57
- Le système Bertillon dans l'Affaire Dreyfus
- Le Monde des polices en France aux XIXe et XXe siècles, op. cité, p.64
Liens externes
Catégories :- Affaire Dreyfus
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- Personnalité enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 89)
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