- Jean Pierre Boyer (président d'Haïti)
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Jean Pierre Boyer (président d'Haïti)
Pour les articles homonymes, voir Boyer.Jean Pierre Boyer (15 février 1776, Port-au-Prince - 9 juillet 1850, Paris). Élu président de la République le jour suivant la mort de Pétion, il gouverna l'île d'Haïti pendant 25 ans, ce qui constitue jusqu'à ce jour le record de longévité de ce pays.
Jean-Pierre Boyer était un mulâtre libre, né d'un colon provençal et d'une femme noire (négresse) originaire de Guinée.
Il accueillit avec reconnaissance le décret de la suppression de l'esclavage dans les colonies françaises de 1794 par lequel la République française abolissait l'esclavage. Il seconda d'abord de tout son pouvoir les commissaires de la République Sonthonax et Polverel qui avaient aboli unilatéralement l'esclavage à Saint-Domingue et entendaient restaurer l'autorité de la métropole dans la colonie en combattant avec eux contre les colons alliés aux Anglais.
Puis, il s'éleva contre l'autorité grandissante de Toussaint Louverture qui s'était progressivement émancipé des représentants de la métropole et se méfiait des mulâtres. Il participa à la guerre civile de 1799-1800 au côté du général mulâtre André Rigaud contre les noirs de Toussaint Louverture ; après la victoire de ce dernier, il se réfugia en métropole. En 1802, il fit partie de l'expédition navale française du général Charles Leclerc ordonnée par Napoléon qui aboutit à l'arrestation de Toussaint. Mais, devant le rétablissement de l'esclavage par les Français, il reprit les armes contre ceux-ci.
Après la victoire contre l'armée napoléonienne et la proclamation de l'indépendance d'Haïti, le 1er janvier 1804, il soutint Alexandre Pétion qui le prit d'abord pour secrétaire, et l'éleva rapidement aux grades de colonel, puis de général. En 1806, il aida Pétion à renverser Jean-Jacques Dessalines, qui s'était proclamé empereur, puis à résister à Henri Christophe qui refusa l'élection de Pétion comme président et fit sécession dans le nord du pays, avant de se proclamer « roi ». Pétion désigna Boyer pour lui succéder.
Président réunificateur
À la mort de Pétion en 1818, il fut reconnu Président par acclamation. profitant du suicide de Henri Christophe en 1820, il rattacha le nord du territoire. Puis, en 1822, il envahit la partie espagnole de l'île et réunit sous sa domination l'île entière.
En 1825, le roi de France Charles X accepta de reconnaître l'indépendance de la République d'Haïti moyennant une indemnité de 150 millions de francs-or. Boyer négocia longuement et réussit à réduire la somme à 90 millions. Pour honorer cette dette, il dut instaurer de lourds impôts. Afin de dynamiser l'économie agricole, il restaura la corvée. Il gouverna pendant 25 ans et porta la République à un degré respectable de prospérité.
Mais, ses mesures suscitèrent une hostilité populaire. Un mouvement insurrectionnel, parti de Praslin, et ayant à sa tête Rivière, finit par avoir raison de lui : voyant l'insurrection près de triompher, il se démit de la présidence en 1843 et se retira à la Jamaïque, puis en France, où il termina ses jours.
Dans sa lettre de démission, il écrivit :
- « En me soumettant à un exil volontaire, j'espère détruire tout prétexte d'une guerre civile causée par mon moyen. » Cité par Dantès Bellegarde. La Nation haïtienne.
Source
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