- Jean-Pierre Levy
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Jean-Pierre Lévy
Jean-Pierre Lévy , français né le 28 mai 1911 et décédé le 15 décembre 1996 a été le chef de l'un des trois grands mouvements de résistance française, Franc-Tireur.
Sommaire
Biographie
Originaire du milieu judéo-alsacien, endossant des responsabilités de chef de famille à onze ans, après la mort de son père, ingénieur commercial à 18 ans, avant la guerre, il est employé dans une entreprise de filature. Mobilisé en 1939 comme lieutenant de réserve, puis démobilisé après l'armistice de juin 1940, il se fixe avec sa famille à Lyon où il noue des contacts avec des Alsaciens réfugiés comme lui, notamment Élie Péju, un entrepreneur de déménagement. Le petit cercle ainsi constitué décide en décembre 1941 d'éditer un journal clandestin dont le nom sera Franc-Tireur. Le premier numéro est tiré à 5000 exemplaires.
Les membres du groupe sont de tendance "républicaine", souvent proches des radicaux, mais comprenant aussi d'anciens communistes. Jean-Pierre Lévy est le plus jeune et le moins politisé du groupe, mais son sens de l'organisation et son statut de célibataire, libre de toute charge de famille vont faire de lui la cheville ouvrière du groupe. Comme cadre commercial, il est amené à beaucoup voyager, et ce sont autant d'occasions pour nouer des liens dans les principales villes de la zone Sud. Il est arrêté une première fois par la police française le 24 octobre 1942, dans l'appartement lyonnais qui sert au groupe de quartier général.
Dominique Veillon, la biographe de Jean-Pierre Levy note que dans le processus de regroupement avec Libération-Sud et Combat (résistance), Lévy apparaît comme un novice en face de dirigeants plus agés, introduits politiquement et qui peuvent se montrer condescendants à son égard, mais en revanche, il accorde un plein soutien à Jean Moulin, l'envoyé de de Gaulle et peut ainsi jouer un rôle modérateur non négligeable pour amener les fortes personnalités que sont Emmanuel d'Astier de la Vigerie et Henri Frenay à accepter la fusion des trois mouvements. En avril 1943, Lévy fait un voyage à Londres où il est reçu par De Gaulle. Il revient ensuite à Lyon, puis se fixe à Paris où il est arrêté au domicile de Gilbert Védy, responsable du mouvement Ceux de la Libération. Il est alors interné à la prison de la Santé et ses camarades réussissent à le faire évader en juin 1944.
Après la Libération, s'abstenant d'engagements politiques publics, il fait une carrière de haut-fonctionnaire, comme directeur des industries et des textiles au ministère de l'industrie et du commerce de 1947 à 1970. Il sera également le fondateur de la Fondation de la Résistance et s'engagera au sein du Comité des œuvres sociales des organisations de la Résistance.
Il décède en 1996.
Il est Grand-Croix de la Légion d'honneur et Grand-Croix de l'Ordre national du Mérite.
Sources de l'article
- Dominique Veillon, article Jean-Pierre Lévy in Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot, Editions Robert Laffont, collection Bouquins, 2006.
Bibliographie
- Dominique Veillon, Le Franc-Tireur: un journal clandestin, un mouvement de Résistance, 1940-44, Paris, Flammarion, 1977
- Jean-Pierre Lévy avec la collaboration de Dominique Veillon, Mémoires d'un franc-tireur, itinéraire d'un résistant, 1940-44, Bruxelles, Complexes-Paris, IHTP,1998
Liens externes
- Un héros discret, Christian Sautter, Betapolitique
- Portrait de Jean-Pierre Lévy sur le site de l'Ordre de la Libération
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