- Jean-Marie Hérault de Séchelles
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Marie-Jean Hérault de Séchelles
Pour les articles homonymes, voir Hérault.Marie-Jean Hérault de Séchelles, né à Paris le 15 novembre 1759 et guillotiné à Paris le 5 avril 1794, est un homme politique français, député de Seine-et-Oise à la Convention nationale.
Sommaire
Biographie
Il est le fils de Jean-Baptiste Martin Hérault de Séchelles et de Marie-Marguerite Magon de La Lande, le petit-fils de René Hérault et probablement celui du maréchal Louis Georges Érasme de Contades.
Grâce à une dispense de Marie-Antoinette dont il fut la coqueluche, il est le plus jeune avocat général au Châtelet, où il se fait remarquer par ses "chaleurs antiphysiques" selon Coste d'Arnobat.
Il dit avoir figuré parmi ceux qui prennent la Bastille. Il est élu, en 1791, député à l'Assemblée législative dans le département de Seine-et-Oise, où il se manifesta contre la royauté. Après la journée du 10 août 1792, il contribue à la formation du premier tribunal révolutionnaire.
Élu à la Convention nationale par les départements de la Somme et de la Seine-et-Oise, où il est seigneur d'Épône, il opte pour ce dernier, siège avec les Montagnards, et devint aussitôt Commissaire pour l'organisation des Comités, suppléant au Comité de constitution, membre du Comité d'instruction publique, membre du Comité de sûreté générale et suppléant au Comité des secours publics. Il est président de l'Assemblée du 1er novembre au 15 novembre 1792, puis est envoyé dans le département du Mont-Blanc. Il est en mission lors du procès de Louis XVI et ne participe pas au scrutin. Il ne participe pas non plus à l'appel nominal sur la mise en accusation de Marat. Anti-girondin, il vota « non » sur le rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze.
Il est président de la Convention lors de la journée du 2 juin 1793 où la Convention nationale, assiégée par les sections parisiennes, descend dans la cour pour enjoindre à la force armée de se retirer. Le commandant Hanriot lui aurait rétorqué : « Vous n'avez pas d'ordre à donner ici ; retournez à votre poste, et livrez ceux que le peuple demande ». Hérault de Séchelles voulut protester, mais Hanriot commanda : « Canonniers à vos pièces ».
Rentré en séance, les députés rendent un décret prononçant l'arrestation des vingt-deux Girondins dénoncés par les sections parisiennes.
En juin, il fut chargé, au nom du Comité de salut public, de présenter un rapport sur le projet de constitution, constitution dont il est le principal rédacteur. Il devint suppléant au Comité de législation et membre du Comité de salut public, du 11 juillet 1793 au 29 décembre 1793. Lié avec Danton, on l'accusa[1] d'entretenir des relations avec les émigrés, et la Convention, sur proposition de Saint-Just, le décréta d'accusation.
Il comparaît devant le Tribunal révolutionnaire avec les dantonistes du 13 au 16 germinal an II (2 au 5 avril 1794), est condamné à mort et guillotiné avec eux.
Il est également un des principaux rédacteurs de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793.
Principales publications
- Dialogue pour les citoyens des campagnes du département du Mont-Blanc, entre un électeur et l'un des commissaires de la Convention nationale, sur le serment civique que la loi exige des prêtres (1793) Texte en ligne
- Constitution du peuple français à l'usage des enfans, précédée du Rapport du comité de salut public, fait à la Convention le 10 juin, par le citoyen Hérault, suivie du Décret et de l'instruction pour la convocation des assemblées primaires, &c, et à laquelle on a joint le nouveau calendrier, décrétée le 24 juin, et acceptée le 10 août, l'an IIe de l'égalité (1793) Texte en ligne
- Recueil complet de tout ce qui s'est passé à la fête de l'unité et de l'indivisibilité de la République française, avec les Six discours prononcés aux stations, par le citoyen Hérault-de-Séchelles, président de la Convention nationale (1793) Texte en ligne
- Voyage à Montbar, contenant des détails très intéressans sur le caractère, la personne et les écrits de Buffon, par feu Hérault de Séchelles, suivi de Réflexions sur la déclamation, d'un Éloge d'Athanase Auger et d'autres morceaux de littérature du même auteur (1800). Réédition par François-Alphonse Aulard, Paris, Librairie des Bibliophiles, 1890
- Théorie de l'ambition et autres essais, édité par Gérard Guégan, Paris, Ramsay, 1978
- Œuvres littéraires et politiques, édité par Hubert Juin, Lausanne, Rencontre, 1970
- Théorie de l'ambition : codicille politique et pratique d'un jeune habitant d'Épône ; suivi de Sur la conversation, édité par Gérard Guégan, Paris, Mille et une nuits, 2005
Notes
- ↑ voir l'ordre d'arrestation manuscrit daté du 23 ventôse an II (13 mars 1994) et sa transcription "en clair" (voir l'item n°100)
Bibliographie
- Frédérique Matonti, Hérault de Séchelles ou les infortunes de la beauté, La Dispute 1998
- Jérôme Garcin, C'était tous les jours tempête, Gallimard, 2002
les confessions de Hérault de Séchelles imaginées par Jérôme Garcin
Voir aussi
- Portail de la Révolution française
Catégories : Membre de l'Assemblée Législative de 1791-1792 | Député de la Convention nationale | Membre du Comité de salut public | Personnalité guillotinée durant la Révolution française | Naissance en 1759 | Décès en 1794
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