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Jacques Stern (cryptologue)
Pour les articles homonymes, voir Jacques Stern.Jacques Stern, né le 21 août 1949, est un cryptologue français possédant une renommée internationale. D'après le site Cryptostats[1] , Jacques Stern est le chercheur français vivant ayant le plus important nombre de publications aux congrès CRYPTO/EUROCRYPT, les plus prestigieux en cryptologie.
Sommaire
Enfance et études
Issu d'un milieu éloigné du monde scientifique, ses grands-parents, juifs d'Europe centrale et de Salonique, émigrent en France à la fin du XIXe siècle. Ses parents, installés à Paris, tenaient un commerce de vêtements. Son père fut prisonnier de guerre, sa mère déportée en Allemagne. Enfant unique né dans l'après-guerre, abonné aux prix d'excellence, un professeur de mathématiques l'oriente vers Louis-le-Grand et sa préparation scientifique où il prend goût à la recherche. En 1968, il entre à l'École normale supérieure (ENS) où il est reçu cacique à l'agrégation de mathématiques en 1971 et obtient son titre de docteur en 1975 par une thèse sur la théorie des ensembles. Après un séjour d'un an à l'Université de Berkeley, il se marie à une juriste spécialiste de droit international. Il a occupé depuis 1972 différents postes dans l'enseignement supérieur en France et est directeur du Département d'informatique de l'ENS de 1999 à 2007.
Le père de la cryptologie française
Créer utile devient son obsession, il choisit ainsi l'informatique, « cette mécanisation de l'abstraction », et en particulier la cryptologie. En mathématiques, sa spécialité – prouver que quelque chose est impossible – n'a « aucun intérêt pratique ». Mais en cryptologie, « si on peut garantir que l'adversaire est dans l'impossibilité d'accéder à des données, la preuve devient utile », résume-t-il. Il contribue dans les années 1970 à l'émergence en France d'une discipline essentiellement anglo-saxonne, dont le souci principal est de sécuriser les échanges de données. David Naccache, ancien étudiant retourné à la recherche universitaire après un passage à Gemplus, assure qu'« il a fait école, c'est le père de la cryptologie française moderne.»
En 1999, une loi inspirée de son rapport confidentiel-défense sur la cryptologie rendu l'année précédente au gouvernement, en libère l'usage par les particuliers, après une longue résistance de la défense qui voulait conserver le monopole de cette technologie classée arme de guerre de deuxième catégorie.[réf. nécessaire]
Il a contribué à fonder le laboratoire, puis le département d'informatique, de l'ENS. Alors qu'il y était depuis 1992 professeur mis à disposition par l'Université Paris 7, il y a été titularisé en 2003. Il a écrit en 1998 un livre de vulgarisation sur la cryptographie, La Science du secret, publié aux Éditions Odile Jacob.
Recherches et récompenses
Ses recherches portent notamment sur l'application de la géometrie des nombres à la cryptographie asymétrique. Créateur d'algorithmes de chiffrement, utilisés dans certaines applications en ligne, il a également écrit de nombreux articles sur la cryptanalyse de primitives symétriques et asymétriques. Stern et son équipe sont également à l'origine du chiffrement de bloc DFC (Decorrelated Fast Cipher) proposé au concours AES.
Il est officier de la Légion d'honneur, docteur honoris causa de l'Academia Tehnică Militară (Bucarest) et a reçu en 2005 la médaille d'argent du CNRS. En 2006, il s'est vu décerner la médaille d'or du CNRS[2],[3]. Jacques Stern est également le président du Conseil d'Administration d'Ingenico, premier fabriquant Européen de moyens de paiement sécurisés et président de l'Agence nationale de la recherche (ANR). Un colloque scientifique en l'honneur du 60e anniversaire de Jacques Stern est organisé à l'ENS le 4 septembre 2009[4].
Publications
- 1998 : La Science du secret, Odile Jacob, .
- 1979 : Sous la direction de S. Grigorieff, K. McAloon, J. Stern, Théorie des ensembles : séminaire GMS, (Exposés présentés au Séminaire de théorie des ensembles de l'Université Paris VII pendant les années 1976-1977 et 1977-1978), U.E.R. de mathématiques, Université Paris VII, 228p.
Références
- ↑ site Cryptostats
- ↑ Hervé Morin, « Jacques Stern, briseur de codes », Le Monde daté du 6 octobre 2006 [lire en ligne]
- ↑ Communiqué de presse du CNRS, « Médaille d'or 2006 du CNRS : Jacques Stern » [lire en ligne]
- ↑ « Colloque pour les 60 ans de Jacques Stern »
Liens externes
- (fr) Page de Jacques Stern
- (fr) Publications
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