- Jacques Rozier
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Jacques Rozier
Données clés Naissance 10 novembre 1926
Paris
FranceNationalité Française Profession Réalisateur Films notables Adieu Philippine,
Maine OcéanJacques Rozier est un réalisateur français, né le 10 novembre 1926 à Paris.
Sommaire
Biographie
Après ses études à l'IDHEC, il débute sa carrière au cinéma dans les années 1950 et réalise ensuite plusieurs courts métrages à partir de 1955 dont Rentrée des classes (1955) et Blue Jeans (1958). En 1960, Jean-Luc Godard présente Jacques Rozier à son producteur, Georges de Beauregard. Rozier va ainsi réaliser son premier long métrage, Adieu Philippine, qui décrit avec habileté la jeunesse de l'époque et devient l'un des films emblématiques de la Nouvelle Vague. Adieu Philippine est salué par la critique tout comme son film suivant, Du côté d'Orouët, qui ne sortira que 10 ans plus tard, en 1973 – et dans une seule salle ! En 1974, Jacques Rozier propose à Pierre Richard d’interpréter l’organisateur une opération « Robinson Crusoé » dans Les Naufragés de l'île de la Tortue. Mais le film, dont la sortie en 1976 est sapée par la faillite de la société de production, est un échec commercial. Maine Océan, comédie désopilante et poétique en forme d’étrange voyage en train, ne verra le jour qu’au printemps 1986. Les critiques sont, une nouvelle fois, très élogieuses.
Le chemin des productions de Jacques Rozier, rétif aux contraintes de l’industrie du cinéma, est parsemé d’imprévus, de complications et de contretemps. En 2001, le réalisateur présente à la Mostra de Venise, Fifi Martingale, une comédie qui se déroule dans un théâtre, mais le film n’a pas été distribué et Jacques Rozier souhaite remanier le montage.
Pierre Richard, dans un entretien aux Cahiers du cinéma[1], décrit l’antiméthodique méthode Rozier : « Pour lui, le temps n’a pas d’importance, dans la vie comme dans les films. Plus que prendre son temps, il lui donne toute sa valeur. Avec cette méthode, si c’en est une, vous n’avez pas le temps de faire votre cinéma, avec vos petits tics d’acteur, puisque vous ne savez ce qui va se passer. En plus, Jacques finissait toujours les magasins de pellicule et, à la fin de chaque prise, n’entendant pas « couper », on devait meubler les silences, gérer la gêne du moment. Rozier se sert de tout ça. Ce n’est pas la ligne qui l’intéresse, c’est ce qu’il y a entre les lignes, les creux. Tout ce qui nous échappe, qu’on ne contrôle pas. Faire ressentir à quelqu’un quelque chose qu’il n’a pas l’habitude de ressentir, le voir s’en étonner ou ne pas s’en apercevoir. Il aime les points de suspension. C’est peut-être pour ça qu’il tourne avec des amateurs, parce qu’il a peur que les acteurs confirmés lui donnent la musique qu’ils savent jouer. Les acteurs, il les prend pour ce qu’ils savent faire, mais surtout pour en donner une relecture. »
Ce n’est donc pas surprenant si le cinéma de Rozier ne ressemble à rien de connu. Jacques Mandelbaum[2] en donne une belle définition : « Le goût du voyage et de la vacance, la récurrence de l'eau et des îles, le sens aigu de la durée, l'inclination pour les genres et les acteurs populaires, l'hybridation du documentaire et de la fiction, l'improvisation et les changements de cap élevés au rang des beaux-arts marquent de façon indélébile ce cinéma, qui procure comme aucun autre la sensation, simultanément joyeuse et mélancolique, de la grâce de l'existence et de la fragilité de l'instant. »
Pour Pascal Thomas, « Rozier est un singulier dans le siècle. On croit qu'il s'empêche lui-même, mais c'est faux. Il vit dans l'instant, et cette manière de vivre ne coïncide plus du tout avec les exigences de ce métier, où la dictature du scénario, qui détermine seule le financement du film, est devenue terriblement néfaste. »[3]
Jacques Rozier, tout au long de sa carrière, n’a jamais cessé de travailler pour la télévision pour laquelle il a réalisé des documentaires, des émissions et des feuilletons. L’œuvre du cinéaste compte aujourd’hui plus de trente titres.
En 1997, l'ensemble de son œuvre cinématographique est distinguée par le Prix René Clair.
Du 2 au 26 novembre 2001, une rétrospective intégrale de Jacques Rozier a été présentée au Centre Pompidou[4].
Filmographie
longs métrages
- 1962 : Adieu Philippine
- 1964 : Cinéastes de notre temps : Jean Vigo
- 1973 : Du côté d'Orouët
- 1976 : Les Naufragés de l'île de la Tortue
- 1986 : Maine Océan
- 2001 : Fifi Martingale
- 2007 : Le Perroquet bleu
courts métrages
- 1947 : Une épine au pied
- 1956 : Rentrée des classes
- 1958 : Blue Jeans
- 1962 : Dans le vent
- 1963 : Paparazzi
- 1963 : Le parti des choses
- 1966 : Roméos et Jupettes
Récompenses
- 1986 : Prix Jean-Vigo pour Maine Océan
- 1997 : Prix René Clair pour l'ensemble de son œuvre
Références
- juillet-août 2004, n°592
- Le Monde, 1/09/2001
- Jacques Mandelbaum, Le Monde, 1er septembre 2001 Extrait de L'inflexible douceur de Jacques Rozier,
- Jacques Rozier, le funambule
Liens externes
Jacques Rozier sur l'Internet Movie Database
Jacques Rozier Interview de Jacques Rozier dans Boulevard du Classic- Portail du cinéma
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