- Ismaïl Ier
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Ismail Ier
Pour l’article homonyme, voir Ismail Ier (Samanides).Chah Ismaïl Ier (Ardabil 17 juillet 1487- Tabriz 23 mai 1524) (en persan : شاه اسماعیل, Shāh Esmāil) est le fondateur de la dynastie des Séfévides qui régna sur l'Iran entre 1501 et 1736.
Sommaire
Origine de la dynastie
La mère d'Ismaïl Ier, Halime, était le fruit de l'union de Uzun Hasan (1423-1478), dirigeant des Aq Qoyunlu turkmènes (ou Moutons Blancs) et de Theodora Megale Komnena, fille illégitime de Jean IV Comnène de l’empire grec de Trébizonde.
Chah Ismail se considérait Seyyid, plus exactement descendant de l'imam Musa Kazim. Le nom de la dynastie vient du cheikh Safi al-Din Ardabili (1252-1334), chef spirituel et maître soufi de la ville d'Ardabil en Iran.
Avec Sultan Ali, son petit fils, l'influence de la confrérie dépasse les frontières de l'Azerbaïdjan et se propage en Anatolie et au Khorasan, les fidèles sont appelé Qizilbash en raison de leur bonnet de couleur rouge à 12 plis (symbolisant les 12 imams). L'arrière petit-fils, Haydar, épousa la fille du chah Uzun Hasan Akkoyunlu (1441-1478), qui lui donnera en 1487 un fils Ismail, le futur fondateur des Séfévides.
Les cheikhs soufi séfévides sont :
- Safi al-Din (1252-1335)
- Sadr al-Din (1312-1392)
- Khodja Ali (1392-1429)
- Ibrahim (1429-1448)
- Djunayt (1448-1460)
- Haydar (1460-1487)
- Ismail (1487-1524)
Le chah
Inquiet de la puissance et de la popularité montante de Djunayd, le petit-fils de Khodja Ali, les souverains Akkoyunlu les chassent d'Ardabil. En 1500, un Qurultay (réunion des armées) est organisé à Erzincan, ville d'Anatolie de l'Est. Là se réunissent les tribus turques d'Anatolie et d'Azerbaïdjan: Shamlu, Ustadjlu, Tekelü, Dzulqadir, Jepni, Rumlu, Varsak, Bayats, Qadjars, Karamanlu, Afshars, Karadaĝlu etc.
Au printemps 1501, Ismail revient en force à la tête de son armée, défait les armées du dernier souverain Akkoyunlu, et se fait couronner chah à Tabriz, capitale d'Azerbaïdjan, son pays natal.
Après la bataille les Qizilbashs sont rejoints par les Akkoyunlus et Karakoyunlus d'Azerbaïdjan qui formeront la tribu « Turkmen » qui jouera un rôle important par la suite.
Lorsque Ismail s'empare de Tabriz, puis se fait couronner Shah, il déclare le chiisme religion d'État.
Conquêtes
De 1503 à 1508, Ismail Ier fait la conquête de l'Iran central (1503), des provinces du sud de la Caspienne(1504) et de l'Irak actuel (1505-1508).
En 1506, les Ouzbeks anéantissent les derniers Timourides et menacent les Séfévides qui décident de marcher contre eux. La rencontre à lieu à Merv en 1510 et c'est une victoire totale, le Khorasan revient aux séfévides.
Inquiet des victoires d'Ismail, Sélim, le sultan ottoman prend des mesures drastiques notamment en massacrant 40000 Qizilbashs dans l'empire ottoman. La rencontre à lieu le 23 août 1514 à Tchaldiran : les Ottomans écrasent - grâce à leur artillerie lourde - l'armée séfévide. Mais ils doivent s'arrêter là : Ismail les force à retourner en Anatolie, et ils abandonnent d'ailleurs leur artillerie à Tabriz.
Après cette bataille, Ismail se décide à renforcer son empire qui allait de l'Euphrate à l'Amou Darya. Il meurt le 23 mai 1524 en Azerbaïdjan.
Poète
Ismail a également pratiqué l'art de la poésie tout au long de sa vie. Il signait ses poèmes sous le nom de Khatai. Khatai a renouvelé les thèmes traditionnels du lyrisme turc. Les accents très personnels sur la bravoure, sur les martyrs et les combattants de la foi lui ont value un grand renom. En plus de son « Divan », on lui doit un long poème épique « Dehname » et un mesnevi philosophique « Nasihatname ».
L'extrait suivant, tiré de l'art du saz de Jean During, montre l'impact du personnage dans la culture azerbaïdjanaise :
« ...Chah Ismail était aussi un excellent instrumentiste et surtout il nous a laissé de nombreux poèmes mystiques qui sont les chefs-d'œuvre de la langue turque. Son concept de nation azerbajanaise servit aussi l'art des ashiks, bardes azerbaïdjanais. Sous son régne les formes poétiques bayati, gerayli, varsaĝi, qoshma, divani, mokhamma, ainsi que les répertoire des mélodies de saz, les régle de narration des dastan et le système sémantique des récits épiques et lyriques parvinrent à leur forme parfaite. ...Dans un de ses poème, Chah Ismail évoque sa passion pour le luth :- un jour, de mon saz je n'ai pas joué
- le lendemain ma voix était nouée
- Il y a quatre chose indispensables à tout homme
- Le savoir et les bonnes manières, le souffle et un instrument..." »
Chah Ismail aime à s'entourer des gens de poésie notamment Süruri, Şahi, Matəmi, Tüfeyli, Qasımi et Həbibi.
Mécène
Ismail est aussi un grand mécène. À sa cour sont réunis les plus grands miniaturistes du monde islamique notamment Kemaleddin Behzad, Sultan Mehemmed Tabrizi, Shah Mahmud Nishaburi etc. Ces maîtres donneront naissance à l'école de Tabriz qui formera des miniaturistes talentieux notamment Mir Əli Xəttat, Mir Seyyid Ali Müsəvvir, Sadiq bey Afshar (aussi grand écrivain) et Agha Mirək Khan (aussi grand architecte).
Références
- Yves Bomati et Houchang Nahavandi, Shah Abbas, empereur de Perse, 1587-1629, éd. Perrin 1998 (Prix Eugène Colas, Académie française)
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