Insuffisance cardiaque canine

Insuffisance cardiaque canine

Linsuffisance cardiaque représente une maladie grave du chien. On estime quelle affecte jusquà 10 % de la population canine globale. Si cette affection reste complexe et grave, la connaissance de sa physiopathologie a énormément progressé ces dernières années, rendant son diagnostic plus facile, et permettant à de nouvelles thérapeutiques de voir le jour. Le pronostic sen est trouvé nettement amélioré et il nest pas rare maintenant de voir des chiens survivre plusieurs années avec une insuffisance cardiaque. Le but de cet article est de faire un point sur les connaissances actuelles sur linsuffisance cardiaque du chien et son traitement, en tenant compte des données scientifiques publiées et accessibles et de leur pertinence, dans une optique de médecine basée sur les faits (‘evidence-based medicine’).

Sommaire

Physiopathologie

LInsuffisance Cardiaque : définition

Linsuffisance cardiaque est lincapacité du cœur à répondre aux besoins métaboliques des organes, c'est-à-dire à fournir une pression de perfusion suffisante pour assurer la diffusion de loxygène et des nutriments du sang vers les tissus.. Elle peut se manifester dans 2 circonstances différentes :

  • les besoins des organes peuvent être considérablement augmentés et dépasser les capacités dun cœur au fonctionnement normal. Cest le cas notamment lors dhémorragie importante ou dhyperthyroïdie.
  • le cœur peut être défaillant et ne plus assurer un débit cardiaque suffisant. Ce cas représente la très grande majorité des insuffisances cardiaques chroniques, une cardiopathie (congénitale ou acquise) altère la performance cardiaque.

La suite de cet article ne portera que sur les insuffisances cardiaques consécutives à une cardiopathie.

Linsuffisance cardiaque est un syndrome clinique, quil faut bien distinguer de la cardiopathie, affection cardiaque généralement à lorigine de linsuffisance cardiaque. Les symptômes observés sont liés à la baisse du débit cardiaque et de la perfusion tissulaire et à laugmentation de pression en amont du cœur (fatigabilité, toux, syncopes…) et non à la cardiopathie.

Les déterminants de la performance cardiaque

Pour répondre aux besoins métaboliques des tissus, lappareil circulatoire doit assurer une pression de perfusion suffisante pour favoriser la diffusion de loxygène et des nutriments du compartiment vasculaire vers les tissus. Cette pression sanguine dépend de 2 facteurs, le débit cardiaque (quantité de sang pompée par unité de temps) et les résistances périphériques (résistance à lécoulement du sang dans les vaisseaux et les tissus, dépendant principalement du tonus vasculaire).

Le débit cardiaque (DC, exprimé en l/min) est conditionné par léquation suivante :

Fig. 1 : évolution du débit cardiaque en fonction de la fréquence cardiaque
DC = FC \times VES

FC est la Fréquence Cardiaque (/min) et VES (l) le Volume dEjection Systolique (volume de sang éjecté à chaque systole).

Lorsque la fréquence cardiaque augmente, le débit cardiaque augmente. Ce phénomène devient cependant autolimitant (cf. fig. 1). En effet, la durée de la systole étant pratiquement constante, une augmentation de fréquence cardiaque se fait toujours au détriment de la durée de la diastole. Lorsque la fréquence cardiaque devient excessive, le raccourcissement de la diastole entraîne une diminution du remplissage ventriculaire, ainsi quune baisse de lirrigation du myocarde, à lorigine dune baisse du volume déjection systolique.

Le VES est conditionné par 5 déterminants (cf. fig. 2, 3 et 4):

  • 3 déterminants cardiaques :
    • La contractilité = capacité des cardiomyocytes à se contracter (‘forcede contraction du myocarde lors de la systole). Lorsque la contractilité est altérée, le VES diminue.
    • La relaxation = capacité des cardiomyocytes à se relâcher (facilité de remplissage ventriculaire en diastole). Lorsque la relaxation est altérée, le VES diminue.
    • La synergie de contraction = coordination du processus de contraction des chambres cardiaques, aboutissant à une éjection optimale. Lorsque la synergie de contraction est altérée (dysynergie), le processus de contraction est altéré (arythmies) et le VES diminue.
  • Deux déterminants extracardiaques :
    • La précharge = distension des cellules cardiomyocytes en fin de diastole, avant la contraction. Elle est conditionnée par le volume et la pression du compartiment veineux, en amont du cœur, ainsi que par le volume ventriculaire résiduel (quantité de sang restant dans le ventricule en fin de systole). Lorsque la précharge augmente, le VES augmente.
    • La postcharge = résistance à léjection systolique. Elle dépend principalement des résistances artérielles (vasoconstriction). Lorsque la postcharge augmente, le VES diminue.
Fig. 4 : les déterminants de la performance cardiaque

Les mécanismes compensateurs

Lors de cardiopathie, la performance cardiaque est altérée et la perfusion tissulaire diminuée ; lorganisme va alors mettre en place un certain nombre de mécanismes compensateurs (cf. fig. 5) afin den limiter les conséquences. Les deux mécanismes principaux sont :

Le système β-sympathique

La stimulation de la composante β-orthosympathique du système nerveux autonome est le premier mécanisme compensateur à se mettre en place. Elle entraîne :

  • Une augmentation de la fréquence cardiaque (effet chronotrope positif) ;
  • Une stimulation de la contractilité (effet inotrope positif) ;
  • Une augmentation du tonus vasomoteur (effet vasoconstricteur) artériel (augmentation de la postcharge) et veineux (augmentation de la précharge) ;

Par ces mécanismes, le système β-sympathique concourt à soutenir le débit cardiaque et favoriser la perfusion tissulaire. Le β-sympathique stimule également la sécrétion de rénine par lappareil juxtaglomérulaire (cf. ci-dessous).

Le Système Rénine Angiotensine Aldostérone (SRAA)

La baisse de perfusion rénale résultante de la baisse du débit cardiaque entraîne la sécrétion par lappareil juxtaglomérulaire dune hormone, la rénine. Cette hormone libérée dans le compartiment vasculaire clive langiotensinogène, un peptide inactif présent dans le plasma, en angiotensine I, prohormone également inactive. Dans les capillaires, langiotensine I rentre en contact avec une enzyme transmembranaire située à la face luminale des cellules endothéliales, lEnzyme de Conversion de lAngiotensine (ECA), qui la dégrade en angiotensine II, peptide vasoactif à lorigine dune très forte activité vasoconstriction artérielle et veineuse, résultant en une augmentation de la précharge et de la postcharge. Dans un second temps, langiotensine II déclenche la sécrétion par la corticosurrénale dune hormone minéralocorticoïde, laldostérone, qui agit sur le tube contourné distal en augmentant la réabsorption de sodium et lélimination de potassium. Lhypertonie plasmatique résultante stimule dune part la réabsorption deau et augmente ainsi la volémie (augmentation de la précharge et de la postcharge), et dautre part contribue à activer la sécrétion de rénine, renforçant ainsi le SRAA. Laldostérone a également une activité vasoconstrictrice directe, ainsi quun effet profibrotique (facteur de croissance) sur le cœur et le rein. Enfin, lhypertonie plasmatique entraîne la libération par la neurohypophyse dHormone Anti-Diurétique (ADH), qui favorise la rétention deau et contribue ainsi à remonter la volémie et augmenter ainsi précharge et postcharge. Les effets de lactivation du SRAA sont donc une augmentation de la précharge et de la postcharge, par le biais dune vasoconstriction et dune hypervolémie.

Fig. 5 : les mécanismes compensateurs

La progression de linsuffisance cardiaque

Fig. 6 : progression de l'insuffisance cardiaque

Les mécanismes compensateurs contribuent donc à soutenir le débit cardiaque (augmentation de la fréquence cardiaque, de la contractilité et de la précharge) et la perfusion tissulaire (augmentation de la postcharge) lors dune baisse de la performance cardiaque (cardiopathie) et sont donc à court terme bénéfiques. Cependant, leur activation augmente la dépense énergétique du myocarde et ces mécanismes savèrent rapidement délétères à long terme, en contribuant à la progression et laggravation de la cardiopathie. La performance cardiaque chute alors de plus en plus, et les mécanismes compensateurs samplifient progressivement.

Compensation et décompensation : Linsuffisance cardiaque congestive

Fig. 7 : Mécanismes compensateurs, débit cardiaque, décompensation et congestion

Tant que les mécanismes compensateurs permettent de maintenir un débit cardiaque et une perfusion tissulaire suffisants, il ny a aucun symptôme clinique ; linsuffisance cardiaque est dite asymptomatique ou compensée. Lorsque les mécanismes compensateurs sont dépassés, la perfusion tissulaire et le débit cardiaque ne peuvent plus être assurés et les premiers symptômes cliniques commencent à apparaître. Cest la phase dInsuffisance Cardiaque Décompensée ou Symptomatique. Dans la très grande majorité des cas, les symptômes sont dabord liés à laugmentation de la précharge, qui se traduit par une stase veineuse en amont du cœur, avec dilatations vasculaires, œdème pulmonaire et épanchements pleural et/ou abdominal. On parle de congestion ; linsuffisance cardiaque est alors dite Congestive. Dans la majorité des cas, linsuffisance cardiaque est dabord gauche. La congestion se manifeste donc primitivement dans le territoire pulmonaire.

Les classifications de linsuffisance cardiaque

Afin de faciliter lévaluation et le suivi de linsuffisance cardiaque, divers classifications ont été proposées. Actuellement, les deux les plus utilisées sont la NYHA (New-York Heart Association) modifiée[1] et lISACHC (International Small Animal Cardiac Health Council)[2]. Ces deux classifications font la différence entre une classe 1 asymptomatique, et les stades suivants représentant les insuffisances cardiaques congestives.

Tab. 1 : les Classifications de l'Insuffisance Cardiaque

Étiologie de linsuffisance cardiaque congestive chez le chien

Nous ne nous intéresserons ici quaux cas laffection à lorigine de linsuffisance cardiaque est une cardiopathie. On distingue 2 grandes catégories de cardiopathies :

Les cardiopathies congénitales

Il sagit de malformations cardiaques congénitales. Elles sont variées, mais représentent moins de 5 % des cardiopathies. Elles entraînent généralement une insuffisance cardiaque précoce (entre 6 mois et 4 ans). Leur traitement est majoritairement chirurgical, mais le pronostic est généralement sombre. Parmi les cardiopathies congénitales les plus fréquentes, on trouve la persistance du canal artériel et les sténoses sous-aortique ou pulmonaire.

Les cardiopathies acquises

Contrairement aux affections congénitales, elles apparaissent au cours de la vie de lanimal, généralement tardivement (> 6-8 ans). Elles sont également variées, mais 2 affections prédominent très nettement chez le chien :

La Maladie Valvulaire Dégénérative (MVD)

Aussi appelée endocardiose valvulaire, insuffisance valvulaire ou valvulopathie, cette affection représente 80 % des cardiopathies du chien. Elle touche principalement les chiens de petite race (Cavalier King Charles CKC, Yorkshire, Caniche…) et peut dans certaines races présenter un caractère héréditaire (CKC).

Fig. 8 : Insuffisance valvulaire et régurgitation

La MVD se caractérise par une altération des valvules atrioventriculaires (mitrale majoritairement, parfois mixte, rarement tricuspide isolée) entraînant un défaut détanchéité lors de la systole ventriculaire. Il y a alors une régurgitation de sang dans latrium qui entraîne :

  • une baisse du volume déjection systolique
  • une surcharge volumique dans latrium

Lorsque les lésions valvulaires progressent, on peut avoir également une atteinte et une rupture des cordages tendineux, qui aggrave la fuite valvulaire et le pronostic. Le premier moyen de détection de la MVD est lauscultation ; avec la fuite mitrale apparaît un souffle (systolique apexien gauche), dont lintensité est corrélée à limportance de la régurgitation. Avec la progression de laffection, on observe dabord une dilatation atriale, puis une dilatation ventriculaire. Contrairement à ce quon pensait auparavant, on sait maintenant que la fonction systolique peut être déjà altérée chez des animaux peu symptomatiques (en revanche, aucune altération n'a été démontrée à ce jour chez les animaux asymptomatiques)[3].

La MVD est de plus en plus considérée comme une maladie bénigne, dans la mesure certainement une large majorité des chiens tolérera cette affection toute sa vie, sans jamais présenter de signes cliniques[4]. Dans les cas de décompensation, linsuffisance cardiaque résultante est dabord gauche, puisque c'est la valvule mitrale qui est majoritairement touchée ; elle concerne principalement le territoire pulmonaire (toux, œdème pulmonaire). Dans les cas avancés, l'insuffisance peut devenir globale. Lévolution de la MVD se compte toujours en mois ou en années.

La Cardiomyopathie Dilatée (CMD)

Il sagit dune affection primitive du myocarde, qui touche principalement les grandes races (Doberman, Irish Wolfhound, Boxer, Terre-Neuve…). Elle présente également un caractère héréditaire dans certaines races. Dans sa forme classique, elle se manifeste par un amincissement des parois du myocarde ventriculaire et une dilatation des cavités cardiaques. Latteinte de la fonction systolique est précoce et profonde. Un souffle est présent à lauscultation dès lapparition de la maladie ; il est lié à une régurgitation secondaire à la dilatation de lanneau mitral. Linsuffisance cardiaque dabord gauche est souvent rapidement globale ; lascite est donc fréquente dans les cas de CMD. La CMD est une affection dévolution généralement très rapide, avec installation dune insuffisance cardiaque congestive brutale et marquée.

Progression de linsuffisance cardiaque

Quelle que soit la cardiopathie à lorigine de linsuffisance cardiaque, il faut toujours distinguer lévolution de la cardiopathie elle-même (lésions et fonction cardiaque) de celle de linsuffisance cardiaque ; la corrélation entre les deux est souvent faible et très dépendante de la race et de laffection causale. La dégradation de la cardiopathie se complique souvent darythmies, liées principalement à une perte de la conduction nerveuse intramyocardique (atteinte de la paroi atriale, des nœuds sinoatrial ou atrioventriculaire, ou du faisceau de Hiss) et à une hypoxie myocardique (atteintes vasculaires dans la paroi cardiaque). Les arythmies secondaires les plus fréquentes sont la fibrillation atriale et les extrasystoles et tachycardies supraventriculaires ou ventriculaires. Ces arythmies diminuent généralement lefficacité de la systole et altèrent un peu plus le débit cardiaque. Lévaluation de lévolution de linsuffisance cardiaque reste principalement clinique.

Diagnostic

Il faut encore distinguer le diagnostic de linsuffisance cardiaque congestive de celui de la cardiopathie sous-jacente.

Diagnostic de linsuffisance cardiaque congestive

Pour diagnostiquer une insuffisance cardiaque congestive, il y a 4 questions principales à se poser :

1) Ce chien présente-t-il des commémoratifs et des symptômes compatibles avec une Insuffisance Cardiaque Congestive ?
Age, race, fatigabilité, toux, ascite, syncopes
2) Ce chien présente-t-il un souffle ?
Il ny a pas de cardiopathie avec atteinte valvulaire sans souffle à lauscultation ! (ou alors si rarement que même un cardiologue confirmé nen rencontrera que quelques cas dans une carrière…). Sil ny a pas de souffle, il y a relativement peu de chances que lon soit en présence dune insuffisance cardiaque. L'exception notable est la myocardiopathie dilatée, dans laquelle seulement 25 % des animaux présentent un souffle[5]. En effet, tout cardiologue confirmé sait qu'un souffle provient d'une insuffisance ou d'un rétrécissement valvulaire ou périvalvulaire (ou d'une communication intra-cavitaire anormale, type communication inter-ventriculaire ou canal artériel persistant), à l'origine d'une vitesse anormalement élevée de circulation du flux sanguin. Lors de dysfonction systolique primitive (caractéristique de la myocardiopathie dilatée), ces anomalies pourront être absentes, même lors d'insuffisance cardiaque avancée
3) Ce chien présente-t-il une cardiomégalie ?
On la vu, dans la très grande majorité des cardiopathies du chien, on a très rapidement une dilatation, dabord atriale puis plus ou moins rapidement ventriculaire. Cette dilatation est visible et mesurable très facilement à la radio par la méthode de l'index vertébral[6],[7],[8],[9] (cf. fig. 9). Encore une fois, sans cardiomégalie, il y a peu de chances que lon soit en présence dune insuffisance cardiaque.
4) Ce chien présente-t-il des signes radiologiques de congestion ?
La radiographie est lexamen de choix pour visualiser la congestion : elle se traduit dans un premier temps par des dilatations vasculaires, puis par lapparition dœdème pulmonaire, dabord interstitiel puis alvéolaire (présence de bronchogrammes, cf. fig. 10).

Si la réponse à ces 4 questions est « OUI », alors le diagnostic dinsuffisance cardiaque congestive peut être posé avec un risque derreur infime, et un traitement adapté pourra être mis en place (cf. infra).

Diagnostic étiologique

Le diagnostic étiologique (cest-à-dire de la cardiopathie sous-jacente), sil nest pas indispensable à la mise en place du traitement de linsuffisance cardiaque (le syndrome clinique est le même, quelle que soit la cause), permet cependant de mieux préciser le pronostic et daméliorer le suivi de lanimal. La distinction entre les 2 affections majeures (cardiopathies congénitales vs. acquises, MVD vs. CMD) repose déjà sur les commémoratifs :

  • âge dapparition des signes : un animal jeune oriente plutôt vers une cardiopathie congénitale, un animal âgé vers une cardiopathie acquise. ;
  • taille : un chien de petite taille orientera plutôt vers une MVD, un chien de race géante plutôt vers une CMD ;
  • race : il existe certaines races plus prédisposées à certaines affections (CKC : MVD, Boxer : sténose aortique, cardiomyopathie arythmogène droite…).

Le diagnostic étiologique précis passera par léchocardiographie, qui permet de visualiser les structures intracardiaques, de mesurer les parois et les cavités et de visualiser en temps réel le fonctionnement cardiaque. Elle permet également de suivre lévolution des lésions cardiaques et de préciser le pronostic (plus les lésions sont importantes et/ou évoluent vite, plus le pronostic est sombre).

Traitements

A lexception de certaines cardiopathies congénitales traitables chirurgicalement, les cardiopathies rencontrées chez le chien sont irréversibles, progressives, et aucun traitement nexiste à lheure actuelle pour entraîner une régression des lésions cardiaques. Cependant, on a vu que les signes cliniques étaient liés à lactivation croissante des mécanismes compensateurs (augmentation de la précharge et de la postcharge) consécutifs à la baisse de la performance cardiaque, et que ces mécanismes entraient pour une part importante dans le dégradation continue de la fonction cardiaque. Le traitement de linsuffisance cardiaque devra donc viser dune part à diminuer lhyperactivation des mécanismes compensateurs (diminution de la précharge et de la postcharge, diminution de la fréquence cardiaque) et dautre part à augmenter lefficacité cardiaque (amélioration de la contractilité et de la relaxation).

Les modificateurs de la performance cardiaque

De nombreuses molécules sont utilisables en cardiologie canine, même si relativement peu sont enregistrées dans cette espèce. On ne sintéressera par la suite quaux classes thérapeutiques dusage courant en cardiologie canine. On peut les classer en fonction de leur action sur les 6 déterminants de la performance cardiaque (fréquence cardiaque, contractilité, relaxation, synergie de contraction, précharge, postcharge).

Les inhibiteurs de lEnzyme de Conversion de lAngiotensine (IECA)

Les IECA[10],[11],[12],[13],[14],[15],[16] ont permis un progrès considérable dans le traitement de lhypertension et de linsuffisance cardiaque chez lhomme dans les années 80. Leur enregistrement en médecine vétérinaire dans les années 90 a également permis une avancée très importante en termes de qualité de vie et de survie. Les IECA, comme leur nom lindique, inhibent lenzyme de conversion de langiotensine, bloquant ainsi la formation dangiotensine II ; ils entraînent donc indirectement un effet vasodilatateur artériel et veineux et diminuent la précharge et la postcharge. Leur action indirecte (dépendant de la saturation progressive de lECA et de la disparition de langiotensine II) et leur absence deffets cardiaques fait que leur action est relativement lente à sinstaller (de lordre de1 à 3 semaines). Quatre molécules sont actuellement enregistrées en médecine vétérinaire en Europe : lEnalapril (Enacard®, Mérial ; Prilenal®, CEVA), le Benazepril (Fortekor®, Novartis), le Ramipril (Vasotop®, Intervet) et limidapril (Prilium®, Vétoquinol). Lefficacité des IECA a été bien démontrée lors dinsuffisance cardiaque congestive liée à une MVD mais nest pas aussi clairement prouvée dans les cas de CMD. Différents essais menés en insuffisance cardiaque asymptomatique ont par contre tous conclu à linefficacité des IECA à prolonger le temps avant décompensation la durée de survie.


La spironolactone

La Spironolactone[17],[18] est un antagoniste des récepteurs de laldostérone. Longtemps considérée à tort comme un diurétique, elle est maintenant utilisée pour ses propriétés anti-aldostérone (limitation de la fibrose cardiaque et rénale). En 1999, une étude chez lhomme a démontré son efficacité à réduire la mortalité des patients cardiaques de 31% et que cette réduction de mortalité était liée à ses propriétés antifibrotiques. En 2010, un étude chez 217 chiens cardiaques39 a démontré l'efficacité de la spironolactone à réduire de façon très importante la mortalité (divisée par 3) ainsi que les symptômes (réduction d'un facteur 2). Un médicament contenant de la spironolactone (Prilactone®, CEVA) a été enregistré auprès de l'agence européenne du médicament en 2007. La spironolactone est recommandée chez les chiens cardiaques atteints d'insuffisance cardiaque congestive due à une maladie valvulaire, en association au traitement standard.


Le pimobendane

Seul représentant sur le marché de la classe des inodilatateurs, le Pimobendan[19],[20],[21],[22],[23],[24],[25],[26],[27],[28],[29],[30],[31] (Vetmedin®, Boehringer Ingelheim)fait partie de la prise en charge thérapeutique de linsuffisance cardiaque congestive.

Par ses mécanismes daction (sensibilisateur calcique et inhibiteur de la phosphodiestérase III), il est inotrope positif (augmentation de la contractilité), lusitrope positif (amélioration de la relaxation), chronotrope positif (augmentation de la fréquence cardiaque) et vasodilatateur artériel (diminution de la postcharge), veineux (diminution de la précharge) et coronarien (amélioration de loxygénation du myocarde). Son action inotrope positive (liée à une augmentation de laffinité de la troponine pour le calcium) sexerce sans augmentation de la consommation énergétique du myocarde. Leffet vasodilatateur se fait par inhibition de la dégradation de lAMPc dans la cellule musculaire lisse des vaisseaux.

Le pimobendane est enregistré en Europe, au Canada et aux États-Unis pour le traitement de linsuffisance cardiaque congestive liée à une MVD ou à une CMD. Cest actuellement la seule molécule inotrope positive utilisable au long cours.

À ce jour, au moins 4 études étudiant lintérêt du pimobendane chez le chien atteint de cardiopathie spontanée symptomatique ont été publiées dans des revues internationales à comité de lecture. L'étude QUEST, en particulier, démontre la supériorité du pimobendane en termes de prolongement de la vie des animaux atteints d'insuffisance cardiaque avancée par rapport au traitement par un IECA. La qualité de vie est fortement améliorée et la survie prolongée. De plus, il a été montré que le pimobendane permettait de réduire les doses de diurétiques nécessaires pour le contrôle des phénomènes congestifs.


Sa rapidité daction en fait également un médicament de choix dans les décompensations aiguës.

Les diurétiques

Les diurétiques restent actuellement le traitement de choix de la congestion : en favorisant lélimination de leau, ils diminuent la volémie, limitent lœdème pulmonaire et facilitent le travail du cœur. Cependant, de par la baisse de la volémie, ils contribuent à lactivation du SRAA. Le chef de file des diurétiques utilisés en cardiologie est le Furosemide, diurétique de lanse, commercialisé en médecine vétérinaire par de nombreux laboratoires. Quelques autres molécules sont plus rarement utilisées, diurétiques de lanse (bumétanide, torasémide) ou thiazidiques. Les diurétiques sont utilisés en cas de signes congestifs marqués (œdème pulmonaire, ascite…), à la dose la plus faible nécessaire. Ils représentent une véritable « variable dajustement » du traitement de linsuffisance cardiaque, toujours utilisée en complément dune thérapeutique de fond, pimobendane ou IECA.

La digoxine

La digoxine a été très longtemps considérée comme un inotrope positif. En fait, ses propriétés inotropes sont faibles, en particulier chez linsuffisant cardiaque. La digoxine reste cependant le traitement de choix des arythmies supraventriculaires, en particulier de la fibrillation atriale. Avec larrivée du pimobendane et ses réelles propriétés inotropes positives, lindication de la digoxine sest dailleurs réduite à ces arythmies. La marge thérapeutique de la digoxine est relativement faible et il faudra parfois doser la digoxinémie pour équilibre le traitement.

Insuffisance cardiaque et polythérapie

Le principe même du traitement de linsuffisance cardiaque congestive repose sur une polythérapie raisonnée : un traitement associant des molécules aux propriétés complémentaires assurera un meilleur contrôle de la maladie. Cependant, la multiplication des médicaments entraîne des contraintes multiples pour le propriétaire, de temps, de facilité dadministration et de coût, qui peuvent avoir tendance à faire baisser lobservance du traitement. Le mieux étant lennemi du bien, il conviendra donc de choisir les traitements utilisés pour essayer de maximiser lefficacité en minimisant les contraintes.

Le Collège Américain de Médecine Interne (ACVIM) a publié en septembre 2009 son Consensus sur la prise en charge et le traitement de la Maladie Valvulaire Dégénérative chez le chien[32] et confirme ces principes :

  • lors d'insuffisance cardiaque chronique (chiens non traités qui montrent des signes légers ou modérés d'insuffisance cardiaque) le traitement préconisé à l'unanimité est une association de plusieurs médicaments : IECA, furosémide et pimobendane. La majorité des experts recommande également d'utiliser de la spironolactone. Il faut noter que la spironolactone aurait pu être recommandée à l'unanimité si l'étude démontrant les résultats bénéfiques de la spironolactone avait été publiée quelques mois plus tôt.
  • en cas d'insuffisance cardiaque aiguë (lorsque la vie de l'animal est en jeu), il est recommandé d'utiliser le furosémide associé au pimobendane. Si certains auteurs préconisent d'introduire également un IECA dès ce stade, il n'y a pas de consensus sur l'utilisation des IECA à ce stade.
  • lors d'insuffisance cardiaque congestive réfractaire, le panel recommande une quadrithérapie associant furosémide par voie intraveineuse, de la spironolactone, un IECA , du pimobendane, de l'oxygénothérapie, éventuellement des vasodilatateurs artériels. Certains auteurs recommandent d'augmenter la dose de pimobendane.

Doit-on traiter les stades asymptomatiques ?

Cest une question qui revient souvent et qui repose sur des bases physiopathologiques : lors de cardiopathie, on sait maintenant que la fonction systolique est altérée précocement et que cest la stimulation des mécanismes compensateurs qui permet déviter pendant un temps lapparition de symptômes congestifs. Il peut donc paraître judicieux dessayer dintervenir avant la décompensation (en stade 1) pour soutenir la fonction systolique et limiter les mécanismes compensatoires, en espérant donc avoir un bénéfice dune part sur le temps jusquà la décompensation (en la retardant) et dautre part sur la survie globale.

Lintérêt dun traitement « précoce » chez lanimal atteint de maladie valvulaire mitrale est toujours à considérer avec précaution, en raison ;

  • Des divers paramètres pris en compte dans les études consacrées aux animaux asymptomatiques. On ne doit jamais perdre de vue le véritable objectif dun traitement chez un animal asymptomatique : ce traitement doit soit :
    • retarder la date dapparition des symptômes.
    • diminuer la gravité des symptômes lors de leur apparition
    • prolonger la durée de vie « globale » des animaux (incluant la période asymptomatique et symptomatique). Pour des raisons pratiques, certaines études se sont intéressées à leffet dun traitement sur des paramètres échocardiographiques, notamment la taille du cœur ou limportance de la fraction de régurgitation. Si ces résultats sont intéressants, ils ne doivent pas faire perdre de vue les véritables objectifs du traitement. Le traitement doit prolonger et améliorer la vie de lanimal et non « guérir » une image échographique.
  • De la difficulté dextrapoler les observations réalisées chez lêtre humain : chez lhomme, un traitement précoce est souhaitable car il diminue le risque de complication (principalement à long terme), mais le traitement appliqué est la réparation ou la prothèse de valve, encore difficilement réalisable (pour des raisons techniques, physiologiques et surtout financier) chez lanimal de compagnie. L'intérêt de l'administration de substances à action inotrope chez l'être humain asymptomatique n'a jamais été étudié.
  • De la grande « hétérogénéïté » de lanimal asymptomatique, avec une importance variable de la fuite mitrale[33] et de ses conséquences (présence dune dilatation cavitaire, dune hypertension artérielle pulmonaire secondaire, dune ruptures de cordage[34],[35]. On observe de ce fait des durées dévolution de cette phase très variables. Une étude comparant des animaux asymptomatiques doit donc inclure un grand nombre danimaux, et/ou des animaux chez qui limportance de la maladie a été évaluée de manière très précise.
  • De la durée parfois très importante de cette phase asymptomatique, qui implique des études longues (et couteûses) dont les résultats peuvent être décevants, par exemple, lorsquun grand nombre danimaux suivis « quittent » létude (soit par absence de suivi, soit lorsque lanimal décède de cause « non cardiaque »).
  • Du fait qu'un très grand nombre d'animaux ne présenteront jamais de signes cliniques; on peut alors se poser la question de l'intérêt de traiter pour prévenir une maladie qui ne surviendra jamais.
  • Enfin, de linterêt « financier » que représentent ces animaux, qui sont à la fois beaucoup plus nombreux que les animaux symptomatiques et chez qui le traitement durera plus longtemps.

Mais quen est-il de lefficacité démontrée des différentes thérapeutiques en stades asymptomatiques[3],[23],[24],[15],[16],[36],[37] ? Les essais publiés actuellement chez le chien en MVD asymptomatique (compensée) montrent :

  • que les IECA (énalapril) ne retardent pas la décompensation et naugmentent pas la survie[15],[16]
  • que les IECA (énalapril) ne diminuent pas la fraction de régurgitation[36]
  • que les IECA (bénazépril) n'augmentent pas la fraction de régurgitation[33]
  • que le pimobendane augmente la régurgitation mitrale (1 étude expérimentale sur 6 chiens[33])
  • que le pimobendane diminue la régurgitation mitrale (1 étude expérimentale sur 4 chiens[23] et une étude clinique présentée sous forme d'abstract sur 20 chiens par une équipe canadienne[24])
  • que le pimobendane ne modifie pas la régurgitation mitrale sur une période de 6 mois (selon une étude clinique présentée sous forme d'article par la même équipe canadienne sur 24 chiens[38])
  • que la milrinone (un autre inotrope positif) diminue également la régurgitation mitrale[36]

Il existe une controverse sur les effets du pimobendane sur la régurgitation mitrale lors de MVD asymptomatique. Les preuves semblent plutôt s'équilibrer vers une absence d'effet sur linsuffisance mitrale compensée, avec 2 études déquipes différentes sur un modèle expérimental démontrant simultanément une diminution de la régurgitation mitrale par les inotropes[23],[24],[36] contre une étude montrant le contraire[33], et une ne montrant aucun effet[38]. Si un effet bénéfique apparaît en adéquation avec la notion démontrée maintenant de dysfonction systolique précoce (bien que n'ayant été démontrée que chez des animaux déjà symptomatiques)[3], il manque toujours une étude contrôlée long terme évaluant linfluence dun traitement pimobendane en stade asymptomatique sur le temps de décompensation et/ou la survie pour atteindre un niveau dévidence suffisant. En effet, le seul véritable objectif, la survie, n'a pas encore été étudié dans aucune des études s'intéressant à la MVM asymptomatique, à la différence de ce qui a été publié avec les IECA (sans démonstration d'un bénéfice net).

Pour en savoir plus

  • Bomassi E. Vade-mecum de cardiologie vétérinaire. MedCom, Paris, 2001. 145 p.
  • Bomassi E. Guide pratique de cardiologie vétérinaire. MedCom, Paris, 2004. 255 p.
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