- Inquisition De Jacques De Molay
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Inquisition de Jacques de Molay
Cette page est une annexe de l'article Jacques de Molay.
Elle contient les extraits majeurs des textes[1] sur les « aveux » du maître du Temple fournit par l'Inquisition de l'époque.
Texte de l’inquisition
Au nom du Christ, amen. Soit patent à tous, par le présent instrument public, qu'en l'an du Seigneur mil trois cent sept, sixième indiction, au mois d'octobre, le vingt-quatrième jour dudit mois, la seconde année du pontificat du très Saint-Père le seigneur Clément V, pape par la divine Providence, en présence de religieux homme et honnête frère Guillaume de Paris, de l'ordre des Prêcheurs, inquisiteur de la perversité hérétique, député dans le Royaume de France par l'autorité apostolique, dans la maison de la milice du Temple à Paris, pour informer contre certaines personnes qui s'y trouvent et sont accusées devant le dudit crime d'hérésie, en présence aussi de nous, notaires publics, et des témoins soussignés, frère Jacques de Molay, grand maître de l'ordre de la Milice du temple, comparaissant en personne et ayant juré sur les Saints-Évangiles, à lui présentés et touchés par lui, de dire sur soi-même et sur les autres, dans un procès touchant la foi, la vérité pure, simple et entière, et interrogé sur l'époque et le mode de sa réception, dit sous serment qu'il y a quarante-deux ans passés qu'il fut reçu à Beaune, au diocèse d'Autun, par frère Humbert de Pairaud, chevalier, en présence de frère Amaury de La Roche et de plusieurs autres frères, des noms desquels il ne se souvient pas.
Il dit aussi sous serment qu'après qu'il eut fait plusieurs promesses relatives aux observances et aux statuts de l'Ordre, ils lui mirent le manteau au cou. Et celui qui le recevait fit apporter en sa présence une croix de bronze sur laquelle était l'image du Christ, et lui dit et lui prescrit de renier le Christ dont l'image était là. Et lui, quoique malgré lui, le fit ; et alors celui qui le recevait lui prescrivit de cracher sur elle, mais il cracha à terre. Interrogé sur le point de savoir combien de fois il le fit, il dit sous serment qu'il ne cracha qu'une fois ; et de cela il se souvient bien.
Interrogé sur le point de savoir si, quand il fit le vœu de chasteté, on lui dit de s'unir charnellement avec ses frères, il répondit sous serment que non et qu'il ne le fit jamais.
Requis de déclarer sous serment si les autres frères dudit Ordre sont reçu de cette manière, il dit qu'il croyait qu'on ne lui avait rien fait qu'on eût fait aux autres ; d'ailleurs il ajouta qu'il créa peu de Templiers. Il dit cependant sous serment qu'après avoir reçu ceux qu'il créa, il prescrivait à quelques-uns des assistants de les conduire à part et de leur faire ce qu'ils devaient. Il dit aussi sous serment que son intention était qu'on leur fît et leur prescrivît ce qui lui avait été fait et prescrit, et qu'ils fussent reçus de la même façon.
Interrogé sur le point de savoir s'il avait mêlé à sa déposition quelques fausseté, ou tu la vérité par la suite de violences, de la crainte des tortures ou bien de la prison ou pour quelque autre cause, il dit sous serment que non ; qu'au contraire il avait dit la pure vérité pour le salut de son âme.
Dépositions d’autres dignitaires de l’Ordre
à venir.
Notes et références
- ↑ Georges Bordonove, La Tragédie des Templiers, Pygmalion, Paris, 1993.
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