- Ingeborg de Danemark
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Ingeburge de Danemark
Ingeburge de Danemark ou encore Ingeborg ou Isambour[1], reine de France appartenant à la dynastie des Capétiens, née vers 1175, est la fille de Valdemar Ier, roi du Danemark. Le 14 août 1193 en la cathédrale Notre-Dame d'Amiens[2], elle devient reine de France en épousant le roi Philippe-Auguste, veuf d'Isabelle de Hainaut.
Elle fut envoyée dès le début de son règne à l'abbaye de Saint-Maur, à cause du désinterêt inexpliqué que lui porta soudain le roi Philippe au lendemain de sa nuit de noces. Les raisons de cette séparation précipitée, suivie pour Ingeburge de sept ans de captivité et, pour Philippe, du refus absolu de reconnaître sa place de reine, sont inconnues et ont donné lieu à toutes les spéculations possibles de la part des contemporains comme des historiens. Pour défendre l'annulation du mariage, Philippe souhaite faire valoir un lien de parenté prohibé par l'Église. Une assemblée d'évêques et de barons donne aisément raison au roi, qui se remarie à la hâte avec Agnès de Méranie, jeune noble bavaroise, dès juin 1196.
Mais le nouveau pape Innocent III, élu en 1198, ne l'entend pas de cette oreille. Souhaitant affirmer son autorité, il enjoint Philippe Auguste de renvoyer Agnès et de rendre sa place à Ingeburge. En l'absence de réaction du roi, l'interdit est lancé sur le royaume à partir du 13 janvier 1200[3]. Philippe laisse toutefois la cause en suspens, Ingeburge reste captive, désormais dans la tour d'Étampes. Le roi organise finalement une cérémonie de réconciliation, et l'interdit est levé en septembre 1200. Mais la cérémonie ne rend pas tout à fait sa place à Ingeburge, et la procédure d'annulation du mariage se poursuit, Philippe étant désormais bigame. Le concile de Soissons qui se réunit en mars 1201 se conclut cependant par l'échec de Philippe Auguste, qui abrège lui-même les débats et renonce à faire casser le mariage. Finalement, en juillet 1201, Agnès de Méranie meurt à Poissy en donnant à Philippe un deuxième héritier mâle, Philippe (après avoir donné naissance à une fille, Marie, en 1198), reconnu comme tel par le pape en novembre 1201. La crise est momentanément close et la succession dynastique est assurée.
Philippe reprend la procédure d'annulation du mariage en 1205, cette fois sur motif de non consommation. Il envisage même de forcer les événements en se remariant une nouvelle fois. Constatant définitivement que ces projets débouchent sur une impasse gênante, le roi met fin brutalement aux négociations de rupture en 1212 (comme en 1201) et, résigné, rend sa place, sinon d'épouse, du moins de reine, à la malheureuse Ingeburge[4].
Elle mourut le 29 juillet 1236[5] au prieuré de Saint-Jean-en-l’Isle, près de Corbeil où elle s'était retirée.
Précédé par Ingeburge de Danemark Suivi par Isabelle de Hainaut reine de France 1193-1236 Agnès de Méranie Voir aussi
Bibliographie
- G. Morel, Ingeburge, la reine interdite, Paris, 1987
- R. Pernoud, Ingeburge de Danemark, Paris, 1989
Notes et références
- ↑ Ingeburge de Danemark sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale
- ↑ Page 12 dans Histoire de la croisade contre les Albigeois (1968) de Jean-Pierre Cartier, professeur d'histoire
- ↑ Page 561 dans La Normandie des ducs aux rois : Xe-XIIe siècle de François Neveux (1998)
- ↑ Page 204 dans La vie privée au temps des premiers Capétiens d'Alfred Louis Auguste Franklin
- ↑ Page 248 dans Les femmes célèbres de l'ancienne France de M. Leroux de Rincy, pensionnaire de l'école royale des chartes
Catégories : Reine de France | Souveraine du Moyen Âge | Décès en 1236
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