- Icône de la trinité
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Icône de la Trinité
Le thème est un sujet de l’Ancien Testament sur lequel se sont penchés les pères de l’Eglise pour parler de la Trinité[1] : l’hospitalité d’Abraham.
Peinte par Andreï Roublev entre 1422 et 1427, il s'agit de la plus connue des icônes russes représentant la Trinité. Elle mesure environ 1 m de large sur 1,5 m de haut. Elle est formée de trois panneaux de bois dont les jointures sont légèrement détériorées.
Jusqu'en 1929, elle se trouvait à la laure de la Trinité-Saint-Serge. Elle est aujourd'hui exposée à la Galerie Tretiakov de Moscou.
Une description de l'icône vers 1930
L'écrivain britannique Robert Byron a laissé dans First Russia, then Tibet[2] une description détaillée de cette icône telle qu'il a pu la voir au début des années 1930 à la galerie Tretiakov, alors qu'elle était en restauration :
« Le panneau mesure approximativement un mètre quarante de côté. Il montre la Trinité sous la forme de trois anges assis à une table – thème très répandu dans l'iconographie russe et rappelant qu'Abraham avait reçu chez lui ces hôtes mystérieux. Le fond, exécuté dans une tonalité légère, a probablement été jadis blanc, mais il présente aujourd'hui une texture indéfinissable d'un crème sale. D'un côté s'élève une tour, de l'autre une colline, alors qu'au milieu, un peu à droite toutefois de la tête de l'ange central, se trouve un arbre plus rapproché, vert, plat et classiquement représenté. L'ange central n'est visible que jusqu'aux genoux, tandis que les autres ont leurs jambes placées devant la table. Tous trois présentent un schéma coloré dont la simplicité équilibrée semble paradoxale, vu la rare splendeur lyrique de l'ensemble qui en résulte. »
[Suit une description précise des coloris des vêtements de chacun des anges]
« La construction interne de la composition est soudée par le contraste, non pas entre les seuls champs colorés, mais entre les tons et les textures. Si l'ange central revendique sa position focale comme une affirmation si forte et violente que l'œil est presque contraint de reculer, c'est précisément parce que les deux anges qui le flanquent sont à même d'absorber cette force et de la contester, de sorte que l'œil, au lieu de reculer, est pris au piège d'une vivante interaction. Cela tient, principalement, aux manteaux des anges latéraux. J'ai décrit, globalement, les couleurs de ces vêtements. Mais il est en fait impossible de les décrire. [...] Le mauve rougeâtre et le gris ardoise pâle, le vert feuillage éclairé par le gris-vert et le blanc révèlent à l'examen non seulement ces couleurs, mais toutes celles du spectre de la perle. Ils vibrent, à l'instar des collines le soir au-dessus du désert. Une telle transparence éthérée, entourée de larges champs colorés unis, a sa propre mobilité et sa propre force qui réfrènent l'affirmation du personnage central et équilibrent le dessin d'ensemble. [...]
Bien que Roublev maîtrisât à la perfection l'héritage grec, s'agissant tant des conventions que des couleurs, sa véritable inspiration était russe. [...] »
Notes et références
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