- Hébraïsme
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Hébraîsme est un terme polysémique. Il sert initialement à désigner l'identification d'un usage, trait, ou caractéristique de l'hébreu, mais par extension successive, en vient à être appliqué aux Hébreux, voire aux Juifs, leur doctrine, leur idéologie nationale, ou leur culture.
Sommaire
Idiomatique hébraïque
L'hébreu contient de nombreux idiomes caractéristiques des langues sémitiques et difficiles à traduire dans d'autres langues. Certaines cultures se référant néanmoins à des textes originellement écrits en hébreu, ces idiomes doivent être rendues dans les traductions proposées.
L'écrivain David Bivin cite comme exemple be'arba enayim, littéralement « en[tre] quatre yeux », c'est-à-dire sans l'intervention ni la présence d'une tierce personne ; ou bien lo doubim vèlo ya'ar littéralement « ni ours ni forêt », signifiant que quelque chose est complètement faux[1].
Étymologies hébraïques
Le terme hébraïsme s'emploie aussi pour les emprunts lexicaux à l'hébreu en d'autres langues[2], par exemple le mot « caroube »[3].
Certaines locutions, particulièrement les expressions bibliques tirées de la Bible hébraïque, sont des exemples notoires d'emprunt à l'hébreu[4], par exemple « avoir la nuque raide » ou « il y coule le lait et le miel ».
Tournures particulières
Outre la simple étymologie, l'hébreu, tant scripturaire que parlé, est marqué d'éléments linguistiques particuliers distinguant leur racine sémitique. Ces hébraïsmes incluent : l'ordre des mots, l'emploi du chiasme, les prépositions composées, etc. en ce cas on parle souvent de sémitismes.
Certains auteurs, comme Michael Marlowe, s'appuient sur ces tournures pour avancer que le Nouveau Testament était écrit en hébreu et non en grec[5].
De tels hébraïsmes seraient également retrouvés dans le Livre de Mormon[6],[7],[8],[9],[10].
Système hébraïque
Le mot hébraïsme' est également utilisé pour décrire une qualité, un caractère, une nature, une méthode de pensée, ou système religieux attribué aux Hébreux. C'est en ce sens que Mathew Arnold (1869) oppose l'hébraïsme et l'hellénisme[11]. La réponse de Feldman à Arnold renforce cet usage[12]. Josy Eisenberg l'emploie dans un sens plus restreint, définissant la captivité à Babylone puis le retour des exilés comme la transition d'un « hébraïsme » au « judaïsme », distinct de l'hébraïsme des Samaritains.
Annexes
Notes et références
- Bivin, David. « Hebrew Idioms in the Gospels », Jerusalem Perspective Online.
- « Hebraism », Merriam-Webster online.
- Balashon - Hebrew Language Detective
- Leman, Wayne. "Ancient Hebrew Idioms," Ancient Hebrew Research Center.
- Marlowe, Michael D. "The Semitic Style of the New Testament", Bible Research.
- Parry, Donald W. "Hebraisms and Other Ancient Peculiarities in the Book of Mormon," Maxwell Institute, Brigham Young University
- Yorgason, Brent G. "Hebraisms in the Book of Mormon," Ancient America Foundation
- Tvedtnes, John, "Hebraisms in the Book of Mormon: A Preliminary Study," BYU Studies, Vol. 11. No. 1, pp. 50-60.
- Stubbs, Brian D., "Book of Mormon Language"
- Welch, John, Ed, "Words and Phrases," Reexploring the Book of Mormon, p. 284.
- Arnold, Matthew. "Hebraism and Hellenism". From Culture and Anarchy: An Essay in Political and Social Criticism.
- Feldman, Louis H., "Hebraism and Hellenism reconsidered," Judaism: A Quarterly Journal of Jewish Life and Thought, March 1994.
Articles connexes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hebraism » (voir la liste des auteurs).
bibliographie
- (en) Hartz, Louis, The Liberal Tradition in America, Princeton University Press,2001, ISBN 069107447X
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