- Alexandre de Berneval
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Alexandre de Berneval Œuvre Réalisations église abbatiale du monastère bénédictin Saint-Ouen de Rouen modifier Alexandre de Berneval est l'architecte de l'église abbatiale du monastère bénédictin Saint-Ouen de Rouen. Il est décédé — pendu (?)[réf. nécessaire] — en 1440.
Pierre tombale
Il a été inhumé dans la chapelle Sainte-Agnès de l'abbatiale par les moines eux-mêmes. L'épitaphe indique :
« Ci gist maistre Alixandre de Berneval, maistre des oeuvres de machonnerie [maçonnerie] du roy notre sire ou bailliage de Rouen et de ceste église, qui trépassa l'an de grâce mil CCC et XL le V° jour de janvier. Priez Dieu pour l'âme de luy. Amen. »
Sur ladite pierre tombale — gravée par son fils Colin selon certaines sources[Qui ?] — montre deux personnages gisant côte à côte : à droite l'un, richement habillé, tient un compas dans la main droite qui repose sur une planche à tracer — comme en témoigne l'épaisseur rendue par le sculpteur-graveur (imagier en termes d'époque) — et sur laquelle figure un plan (d'église ?). À sa droite, à gauche pour qui regarde la pierre, un homme plus âgé. Sa coupe de cheveux en couronne ou au bol évoque une autre situation sociale proche de celle des clercs ou des nobles selon les codes en vigueur à l'époque. Il est habillé plus sobrement quoique ne portant pas des vêtements de travailleur manuel. Il tient aussi dans sa main droite un compas, mais à branches incurvées et qui repose sur un support sur lequel est gravé un quart de rosace. Il peut sans aucun doute s'agir du maître d'œuvre de la rosace. Les deux hommes semblent être mis par l'imagier sur le même pied d'égalité. Les vêtements ne laissent pas supposer que l'un des deux soit un apprenti.
La légende ou la tradition locale rapportée par Jules Quincherat indique qu'il ne s’agirait pas du père et du fils comme il est souvent rapporté, mais du maître et de son apprenti. C'est l'histoire d’Hiram inversée : l’apprenti réalisa une rosace magnifique, plus belle que n’aurait pu sans doute le faire son maître. Ce dernier ne supporta pas un disciple plus habile que son professeur et pris de colère et de jalousie, il tua son apprenti. Il fut alors jugé et pendu pour ce crime. Toutefois en hommage au travail rendu, les moines de l’abbaye de Saint-Ouen inhumèrent l’assassin et sa victime dans la chapelle Sainte-Agnès de l’abbatiale[1].
La pierre tombale porte une inscription qui qualifie bien Alexandre de Berneval de « maître des œuvres en maçonnerie » (machonnerie), mais elle est muette sur le nom du co-inhumé ou du moins sur l'identité de celui qui est représenté à ses côtés. Si c’eut été son fils, le nom de ce dernier aurait alors été mentionné. Le doute reste donc admis car l'emplacement pour une seconde épitaphe est bien prévu mais il est resté vierge.
Sans doute la tradition locale rapporte-t-elle un fait réel, mais il peut aussi s'agir d'un mythe. L'examen de la pierre montre que le personnage de gauche qui est le plus âgé selon la représentation iconographique et qui tient en sa main le plan de la rosace est celui qui est entouré de l'épitaphe relative au maître maçon Alexandre de Berneval. Il existe donc bien un lien qui est ici exprimé entre le maître maçon et la conception de la rosace. Le personnage de gauche, plus jeune, peut très bien être le fils d'Alexandre, Colin de Bernaval décédé en 1479 et qui continua l'œuvre de son père. Les deux hommes en effet se regardent, ce qui tendrait à laisser penser une relation (filiale ?) entre eux. Il n'est donc pas impossible que la représentation iconographique soit bien celle du père et du fils comme l'affirme Charles de Beaurepaire[2]. Cela n'interdit pas, par ailleurs, la véracité de la tradition locale car rien n'empêche que le maître et l'apprenti aient été inhumés dans la même tombe et qu'ultérieurement Colin y fut mis à son tour sans que l'on prenne la peine d'y graver son épitaphe. Nous n'avons pas connaissance à ce jour d'éléments d'inventaires de la sépulture et qui permettraient d'étayer une thèse plus qu'une autre. L'analyse ADN, en cas d'inventaire, permettrait peut être d'infirmer ou de confirmer les liens éventuels entre les occupants de ladite tombe.
Références
- Jules Quincherat, Documents inédits sur la construction de Saint-Ouen à Rouen - Bulletin de l’École des Chartes – Année 1852 – Vol. 13, p. 464-476.
- in Notes sur les architectes de Rouen, Amis des monuments rouennais, Rouen, 1901.
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