Holocinétisme

Holocinétisme

L'holocinétisme, du grec Holos, « entier, tout, unité », et Kinêma, « mouvement », désigne un mouvement artistique initié en 1974 par l'artiste vénézuélien Ruben Nunez[1].

Description

L’holocinétisme est la synthèse des arts, de la science et des nouvelles technologies. L'œuvre d'art holocinétique intègre le temps, elle devient dynamique et lumineuse.

Depuis les premières représentations préhistoriques, les arts nous ont permis de communier avec les Mystères de l’Univers et de l’humanité. La fragmentation de l’art en différentes formes révèle notre séparation progressive de cette Entité Originelle, du Verbe Cosmique créateur. Cette séparation est accomplie. L’art et la science sont fragmentés, divisés, ils sont cliniquement morts.

L’holocinétisme ressuscite par un retournement radical ces fragments devenus stériles. Ce retournement de point de vue transforme le processus de séparation en processus de synthèse. Le fragment se relie au global. La pensée analytique devient pensée synthétique. Les fragments de l’art et de la science fusionnent progressivement pour devenir œuvre holocinétique.

Cette inversion holocinétique permet de franchir une frontière fondamentale de l'histoire de l'art : le zéro infinitésimal ; « Carré blanc sur fond blanc » (Malevitch) ; Meurs et deviens ! La porte de l'Être.

Le passage conscient de cette frontière nécessite une appréhension poétique des forces, une compréhension scientifique de leur nature et une sensibilité religieuse de leur délicatesse.

Ce passage produit une inversion chaleureuse et lumineuse métaphysique : d'absorbant à rayonnant, de soustractif à additif, de statique à dynamique, de matière à lumière. Cette inversion signifie pour l’artiste et son œuvre la nécessité de générer une lumière et une chaleur poétique intérieure. L’œuvre holocinétique et sa lumière intérieure rayonnante se libère de l’étreinte de la substance. Elle accède au monde des forces et du mouvement. Elle devient lumineuse et dynamique.

Malevitch a réalisé au début du XXe siècle « Carré blanc sur fond blanc », une œuvre essentielle de l’histoire de l’art. Ce tableau exprime le seuil entre un monde de matière inerte et un monde de forces lumineuses vivantes. La synthèse de l’art, de la science et des nouvelles technologies permet de franchir ce seuil et d’accéder à ce monde mystérieux décrit par Malevitch : « Vol dans l’infini où la couleur sert de sémaphore ». Les œuvres holocinétiques, œuvres dynamiques de lumières rayonnantes, révèlent ce monde.

Cette démarche nous emmène dans un monde exploré par Kandinsky, un monde concret de forces vivantes qui s’expriment par des lois, des mouvements, des sons, des couleurs et des formes. Ces forces interagissent avec la matière inerte par une sorte de respiration constante et produisent les phénomènes perceptibles de l’espace physique. Paul Klee nomme ce monde de forces « contre-espace ».

L’histoire de l’art révèle l’évolution de l’homme et la manière dont il s’enchâsse dans le monde. Cette inversion holocinétique signale la transformation de l’homme absorbant en homme rayonnant. Ce nouvel homme génère sa propre lumière par un enthousiasme flamboyant. Ce feu intérieur le propulse sur le chemin de sa liberté. Il s’émancipe progressivement des carcans extérieurs et acquiert la faculté de définir le sens de ses actes. Il devient maître de ses pensées, de ses sentiments et de ses mouvements. Il passe de l’état de créature à celui de créateur.

L'inversion holocinétique abolit l'esclavage techno-électronique. L’homme contemporain se trouve face à l’abîme. La version moderne du périple de Dante et Virgile s’élève à l’horizon. La spirale infernale des forces mécaniques absorbe le broya de l’Essence humaine et l’attire imperceptiblement dans un monde de vers de terre. Le cliquetis envoûtant de ce tohu-bohu fait de l’homme un consommateur d’excréments technologiques. La force poétique des œuvres holocinétiques transfigure ce vacarme « techno-tellurique » en doux silence docile. Tel le commis confiant, cette technique poétisée révèle à ceux restés au port les cartes lumineuses d’horizons infinis.

L’Être humain trouve sa liberté et sa dignité au centre du monde. Il devient l’agent nécessaire reliant les fragments de la mosaïque holocinétique universelle. Le processus de fragmentation et de séparation prend fin avec la découverte en nous de l’Entité cosmique originelle. L’Univers coule dans nos veines, rayonne dans nos nerfs et désire ardemment la conscience.

Ruben Nunez est le fondateur du cinétisme et de l’holocinétisme. En 1974, il crée et présente la première œuvre holocinétique de lumière, un hologramme poétique qui possède, contrairement aux vitraux, une source de lumière intérieure. Cette œuvre porte le nom évocateur de « Planète Arc-en-Ciel ».

Mais la technique holographique ne permet pas encore d’insuffler un mouvement poétique aux œuvres de lumière. Les hologrammes sont des runes statiques, des graphiques lumineux tridimensionnels.

Les nouvelles technologies ont permis à l'artiste suisse K-soul la création de leurs successeurs, les « Jardins Cosmiques », des Jardins de son et de lumière qui vivent un flux temporel en devenir.

À la voûte stellaire immobile, nommée par Platon « sphère de cristal », succède « la chute des étoiles » dans la dynamique du monde terrestre. Elles vivent des possibilités évolutives.

L’holocinétisme révèle cette évolution : celle de l’Art et de la condition humaine. Cet enchaînement au temps nous permet de développer une conscience holocinétique de l’Être et d’acquérir la liberté responsable du créateur.

Notes et références

  1. Ruben Nunez est également l'initiateur du cinétisme

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Holocinétisme de Wikipédia en français (auteurs)

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