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Hérédosyphilis
L'hérédosyphilis, composé du mot latin heres, « héritier », et du mot syphilis, est un terme historique utilisé autrefois pour désigner la syphilis congénitale, qu'on pensait alors héréditaire, c'est-à-dire transmise par les gènes, sans nécessité de contamination, d'un parent malade à ses enfants.
Cette théorie s'inscrit dans une période marquée par la peur de la dégénérescence de l'espèce humaine et la croyance en une hérédité morbide. Une vaste campagne et propagande antivénérienne et prophylactique voit d'ailleurs le jour.
On pensait alors que les maladies vénériennes étaient capables de se transmettre héréditairement et d’abâtardir ainsi toutes descendances futures sans espoir de guérison. Ainsi, la descendance du patient vénérien, et donc la population française, était condamnée à une lente mais inévitable dégénérescence.
Les fondements du péril vénérien remontent à la fin des années 1880, mais c'est au début du XXe siècle que l’angoisse a gagné l’opinion publique.
On sait maintenant que la syphilis congénitale n'est pas héréditaire, mais qu'elle est en fait due à une contamination, à travers la barrière placentaire, de la mère malade à l'enfant qu'elle porte, à la fin de la grossesse.
L'hérédosyphilis a été considérée tout au long du XIXe siècle et jusqu'au début du XXe siècle comme une théorie étiologique de nombreux troubles mentaux ou neurologiques, chez les enfants et chez ces derniers devenus adultes.
Bibliographie
- Corbin, Alain, « L’hérédosyphilis ou l’impossible rédemption. Contribution à l’histoire de l’hérédité morbide », 141-169, Le Temps, le désir et l’horreur, Paris, Flammarion.
Voir aussi
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