Harmonie de Harnes

Harmonie de Harnes
Logo de l'Harmonie de Harnes
Concert de Noël à l'église Saint Martin de Harnes
Concert de Gala au centre culturel J. Prévert de Harnes


L'Harmonie de Harnes est une association culturelle française située dans le Pas-de-Calais.

Créée en 1862, c'est la plus ancienne association de la ville de Harnes : elle se compose de 55 musiciens qui se produisent lors de deux concerts annuels traditionnels : le Concert de Gala au printemps et le Concert de Noël en l'église Saint Martin de Harnes. L'Harmonie de Harnes participe par ailleurs aux célébrations et commémorations patriotiques qui ponctuent la vie locale.

Depuis les Concours Nationaux de Musique d'Alençon (61) et de Doullens (80), elle est classée en Division Supérieure 1ère Section.

L'Harmonie de Harnes a participé en décembre 2006 à l'émission en direct de Michel Drucker " Tenue de Soirée", à la parade inaugurale de "Lille 3000" en octobre 2006 et l'opération "En fanfare aux Tuileries" au Louvre en septembre 2007. Elle a co-produit en 2005 un DVD intitulé "Echos de l'Harmonie - Reflets de Harnes".

Sommaire

Historique

Le cadre

En 1861, lannée précédant le début de notre histoire, Harnes nest encore quun village de 2500 habitants environ.

Lindustrie houillère na pas encore pris son essor et la majorité de la population est composée de cultivateurs et douvriers liniers qui se déplaçaient lété en Beauce pour la moisson et travaillaient lhiver pour lindustrie sucrière.

Le fondateur

En 1861, Pierre-François Dewatine, alors âgé dune trentaine dannées, crée à Harnes une chorale qui regroupe quelques harnésiens intéressés par la musique.

P.F. Dewatine, fondateur de "La Jeune France"

Il a passé 14 années de service à la Musique du 71ème régiment dinfanterie et possède toutes les qualités requises pour former une société musicale.

Il est marié à Thérèse Herberger, dorigine allemande, et son fils, Constantin, vient de naître.

Cest à son domicile que les répétitions ont lieu : il habite alors au n°21 de la GrandRue, une petite maison proche de la ferme « César Sauvage » (actuellement : la médiathèque municipale)

Un nom

En quelques années, Pierre-François Dewatine a appris le solfège aux membres de sa chorale. Il décide alors de créer une véritable société musicale. Les statuts sont élaborés en 1863, elle portera le nom de « Société Musicale de la Commune dHarnes ». Elle sera reconnue officiellement le 20 avril 1864 par arrêté préfectoral.

Ces statuts primitifs méritent attention. On est surpris à la lecture par la rigueur toute militaire des conditions dadmission, de lorganisation interne, du fonctionnement des sanctions et même des exclusions.

Cest à la Mairie quont lieu à cette époque les répétitions.

Quelques extraits des tout-premiers statuts

« Article 12 : La désobéissance aux ordres des chefs sera punie dune amende de 10 centimes et en cas de récidive de 20 centimes » « Article 13 : Linsubordination sera punie dune amende de 10 francs. Si elle se prolonge, le Conseil pourra prononcer lexclusion et lamende de sortie de 10 francs » « Article 14 : Chaque membre sera muni de cahiers quil rendra propres et sera tenu de jouer ou de chanter la partie qui lui sera désignée » «Article 18 : Les chefs se réservent à chaque sortie le droit de faire linspection des instruments pour sassurer de leur bonne tenue. Tout musicien dont linstrument serait reconnu en mauvais état serait passible dune amende de 20 centimes dont la somme pourrait être augmentée selon létat de gravité » « Article 20 : Le jour dune sortie, tout musicien qui ne serait pas à lheure au lieu dappel indiqué serait passible dune amende de 20 centimes … » « Article 24 : Si un musicien par mauvaise volonté sabstenait de jouer ou jouait dune manière inconvenante, il serait puni dune amende de 1 franc » « Article 28 : Pour trois manquements de suite aux réunions sans permission, le Conseil aura le droit de prononcer lexclusion et lamende de 10 francs de droit de sortie » « Article 29 : En cas dabsence urgente, tout membre devra en prévenir un des chefs et si le chef ne reconnaît pas le motif bien fondé, il devra le soumettre au Conseil qui sera juge sans appel »

Un siège social

En 1869, alors quelle compte déjà une cinquantaine de membres, la société sinstalle dans son nouveau siège baptisé « Hôtel de la Musique »

Un mécène, Charles Corroyez, (dit « chtiot Charles » ) maître brasseur, installé à lemplacement actuel du jardin public de la GrandPlace, a fait construire en face de chez lui ce nouveau local.

Hôtel de la Musique siège de "La Jeune France"

Le Comité, composé de Messieurs André Deprez, Président (futur sénateur-maire de Harnes et dont la maison est aujourdhui devenue le Musée Municipal), Alcide Plateau, Vice-Président et Pierre-François Dewatine, Chef, glorieux et fier de la prospérité de sa société, décide de la doter dun drapeau. Une souscription publique est lancée et vivement couverte. Bientôt, une délégation du Comité conduite par Emile Delattre (dit « de lHôtel » ) qui devait remplir limportante fonction de porte-drapeau se rend à Arras pour faire lacquisition de cet emblème. Quelque temps plus tard, la population de Harnes tout entière assiste à linauguration officielle du drapeau de la Fanfare au cours dune cérémonie présidée par le Préfet du Pas de Calais. Les musiciens défileront ensuite dans leur pittoresque tenue : redingote et pantalon noirs, et gilet et cravate blancs, chapeau haut de forme sous les ovations dun nombreux public. (Il ne reste aucune trace de ce premier drapeau)


La Musique avait alors droit de cité et formait un élément actif et populaire dans la vie de la commune.

Un an plus tard, la guerre de 1870 viendra paralyser lessor de la jeune « Société Musicale de la Ville dHarnes »Après la guerre de 1870.

le premier Concours

La guerre de 1870 a entravé lessor progressif de la jeune société : son effectif sen retrouve diminué et ses activités sont un temps ( pendant loccupation allemande ) paralysées. Le travail dans la paix, la reprise des affaires permettront leffort de reconstitution.

Dès 1873, sous les présidences successives de MM Charles CORROYEZ, Céleste CAILLIEZ, Jacques JAMBART et la direction du Chef LEQUEUX ( 1873 à 1875 ), la « Société Musicale de la Ville dHarnes » reprend son essor : elle voit augmenter le nombre de ses sociétaires et son travail rigoureux et de qualité permet à son renom de sétablir de plus en plus.

En 1879, sous la direction du Chef Louis BOULANGER (de 1875 à 1892 ), la fanfare qui a abandonné le costume pittoresque cité plus haut pour adopter le costume de ville et la casquette de musicien, aborde enfin son premier concours qui a lieu à Arras. Se présentant en 3ème Division, 3ème Section, la Société voit ses efforts récompensés par les distinctions suivantes :

-1er Prix dexécution

-1er Prix dHonneur ascendant la classant en 3ème Division 2ème Section

Ce résultat, très honorable, a le don de susciter une satisfaction et une joie qui se manifestent peu de temps après par une souscription publique de doter la société dune superbe bannière verte ( symbolisant lespoir de succès futurs ), magnifiquement brodée aux armoiries de la Ville. Il ne reste malheureusement aucune trace de cette bannière .

Un nouveau nom : « La Jeune France »

Les circonstances exactes dans lesquelles la « Société Musicale de la Ville dHarnes » a changé de nom ne nous sont pas connues, pas plus que les raisons qui ont précédé au choix du nouveau nom « Fanfare la Jeune France ».

Le seul document à notre disposition relatif à ce changement est un arrêté préfectoral ( émanant curieusement du « Bureau Militaire » ), en date du 24 novembre 1891, autorisant la constitution régulière de la société musicale « La Jeune France ».

Cest la première fois que cette dénomination apparaît dans les archives municipales : contrairement à ce qui a longtemps été affirmé dans les historiques successifs de lHarmonie, « La Jeune France » na pas été le premier nom de la société musicale harnésienne, le document pré-cité en fournit la preuve indiscutable

« La Jeune France » devient « Fanfare Municipale »

Même si la fanfare « La Jeune France » nest pas reconnue municipale, elle reçoit des élus une subvention convenable et parfois même, comme à loccasion du Festival de Musique du 23 juin 1895, un soutien moral et administratif : la fameuse « affaire des droits dauteurs » en témoigne.

Voici les faits : « La Jeune France » avait organisé le 23 juin 1895 un Festival de Musique dans la ville ; ayant pris contact au préalable avec le représentant régional de la Société des Auteurs-Compositeurs de Musique ( lancêtre de lactuelle SACEM ), le Président de la Fanfare (André DEPREZ, à lépoque Sénateur ) avait acquitté une somme forfaitaire de Droits dAuteurs correspondant aux maigres ressources de la Société. Cette somme ayant été jugée insuffisante, il fut fait interdiction au Festival de se tenir : la Municipalité dalors, saisie par le Président de la Fanfare, lui apporta son total soutien et le Festival put avoir lieu sans poursuites pour la Fanfare.

Pour éviter toute déconvenue de la sorte à lavenir, la Fanfare « La Jeune France » sollicite en Mai 1900, en plus dune augmentation de la subvention visant à la porter de 760 à 1000 Francs, la reconnaissance du titre « Fanfare Municipale ».

Un essor florissant pour donner naissance à une harmonie

La Société traverse une période daccalmie sous les directions successives de Messieurs NAST ( 1892 à 1895 ) et Victor HULEUX (1895 à 1897: les musiciens vont acquérir par un travail individuel et collectif très poussé, des aptitudes musicales plus marquées qui ne tarderont pas à se traduire en réalisations éclatantes.

Présidée par Messieurs JAMBART (1889 à 1896) et Alcide PLATEAU (1896 à 1905) et dirigée habilement par Florimond HOOGSTOEL (1897 à 1914), la Fanfare « La Jeune France » (dont les musiciens ont adopté depuis 1893 la tenue dartilleurs de Brandebourg) peut alors donner la mesure de ses possibilités :

-en 1897 : Concours de Nogent sur Marne : 3 Premiers Prix

-en 1899 : Concours dEu : 3 premiers prix

-en 1902 : Concours très disputé de Lille : 1er Prix de lecture à vue, 1er Prix dexécution, 2ème Prix dHonneur, 3 Prix de direction au Chef

Ces trois victoires chèrement acquise par la Société lui permettent de se hisser en 2ème Division, 1ère Section.

Toujours sous la même direction et les présidences de Messieurs Ernest RABOUILLE ( 1905 à 1909 ) et Henri BEAUVAIS ( 1909 à 1914 ), les musiciens dans la tenue modernisée dartilleurs de lépoque quils portent depuis 1903, vont enregistrer de nouveaux succès :

-en 1907 : Concours de Pantin

-en 1910 : Concours de Clichy saffirme leur supériorité

Après ces brillants résultats, la Fanfare « La Jeune France » se transforme en 1912 en une harmonie. Elle compte alors une soixantaine de membres

La naissance de la « Fanfare Ouvrière »

Profitant de la nouvelle loi du 1er juillet 1901 qui consacre le principe de liberté dassociation, une nouvelle société musicale est créée à Harnes en 1903.

Création de la Fanfare Ouvrière 1903

Il ne ma pas été possible de déterminer les circonstances qui précédèrent à cette création ni ses acteurs, on sait seulement que la Présidence était assurée par M. Alfred POULAIN et la Direction par M. Emile DAUTRICOURT. Néanmoins, on peut affirmer sans se tromper que cette nouvelle association est très marquée politiquement, en opposition avec lHarmonie « La Jeune France ».

En effet, très vite les heurts se multiplient entre cette fanfare dont les membres portent la tenue de sapeurs pompiers et la Municipalité, plutôt conservatrice que dirige à lépoque M. Anatole BAILLIEZ.

Reconnaissance de la « Fanfare Ouvrière Municipale »

En mai 1912, la victoire socialiste aux élections municipales va permettre à la Fanfare ouvrière dêtre reconnue « municipale ».

Une lettre du président BEAUVAIS de la Fanfare Ouvrière est à cet égard assez édifiante : elle évoque sans ambages « lindifférence dédaigneuse de la (précédente) municipalité » et rappelle que la « Fanfare Ouvrière » avait été « traitée (jusque ) en paria ». Elle constitue le témoignage des luttes politiques dont les deux sociétés musicales furent les acteurs et les hérauts.

La vitalité de la « Fanfare Ouvrière Municipale » lui permit denvisager la participation à un premier Concours : à Suresnes, prévu pour le 26 août 1914, que la guerre déclenchée un mois auparavant empêcha de se tenir

Le cinquantenaire de « La Jeune France »

Parallèlement à la création de « La Fanfare Ouvrière », la « Jeune France » poursuit son ascension. Elle sollicite en 1908 louverture dun premier cours de solfège qui devrait permettre aux jeunes musiciens ainsi formés dobtenir des avantages lors du Service Militaire ainsi quà lembauche dans les Compagnies Minières. Le seul document disponible quant à la création de ce cours, ancêtre de lEcole Municipale de Musique ne nous donne hélas aucune indication précise : se tenait-il ? qui assurait les cours ?…

Cinquantenaire de "La Jeune France" 1913

Après lélection en 1912 de la Municipalité socialiste, cest à son tour de rencontrer quelques difficultés avec les nouveaux élus, alors quelle vient de prendre le nom d’ « Harmonie La Jeune France ». Il semble en effet que la société nait pas voulu participer à une réception officielle du député lensois Emile BASLY, venu à Harnes en octobre 1912. Cette prise de position engendrera une scission avec la Municipalité, lun des adjoints en viendra même à démissionner.

Néanmoins, malgré ces petits incidents, lHarmonie « La Jeune France » pourra organiser le 4 mai 1913 son cinquantième anniversaire1914 : le cataclysme

Cest la Grande Guerre et linvasion qui vont détruire ce que 50 ans defforts constructifs ont pu réaliser, et risquer danéantir le sentiment artistique que lon avait su créer à Harnes.

Ces quatre années de guerre provoquent la dissociation et la dispersion complète des éléments qui animaient les sociétés. La plupart des musiciens sont sous les armes : 17 des leurs ne reverront plus le sol natal. Une grande partie de la population civile se trouve placée sous ladministration allemande dès le début de la guerre ( 3 Octobre 1914 ) et vit dans un état continuel dangoisse et danxiété. Dans les premières années de la guerre, Harnes est considérée comme un lieu de repos pour les régiments ennemis tenant le secteur du plateau de Lorette, elle eut à subir de fréquents bombardements par obus et par avions. Aucune maison ne fut épargnée par les événements : Harnes fut classée parmi les 47 communes du Pas de Calais les plus gravement endommagées.

En 1917, la population est évacuée et il faut abandonner à lennemi biens et souvenirs. Cest cet épisode qui marque la disparition de la bannière, des partitions et des instruments en cuivre. Malgré les dangers encourus, lépouse dHenri MIDAVAINE, futur Président, réussit à enfermer dans des caisses les instruments en cuivre (pour éviter leur saisie) et à les faire enterrer dans le terroir de Harnesen un endroit quil fut impossible de retrouver après les hostilités !

A la fin des hostilités, tout semble indiquer que rien ne pourra renaître des ruines que la guerre a accumulées dans la ville ; la Victoire assurée sous légide de lUnion Sacrée va permettre, sous ce même signe, de grouper des bonnes volontés qui, unissant leur action, susciteront bientôt un renouveau musical.

La Renaissance

A lissue de la guerre, les deux sociétés se sont reconstituées séparément afin de mieux profiter des subventions au titre des « dommages de guerre ».

L'Harmonie de Harnes dans la Grand'Rue après la guerre

Premier signe de leur futur regroupement : elles séquipent en 1920 du même uniforme de sous-officier de marine.

La fusion : Naissance de lHarmonie Ouvrière de Harnes

Devant les vides creusés dans les rangs de leurs sociétaires par lhécatombe de 1914-18 (ainsi quen témoigne le Mémorial exposé dans la salle de répétitions de lHarmonie), les responsables de « LHarmonie municipale La Jeune France » et de la « Fanfare Ouvrière Municipale » décident le 19 juillet 1925 de fusionner les deux sociétés au sein dune seule qui prend le nom d’ « HARMONIE OUVRIERE DE HARNES ».

Création de l'Harmonie Ouvrière en 1925

Le Comité de réorganisation comprenant M. POULAIN, président de la Fanfare et M. MIDAVAINE, président de lHarmonie, décida de confier le regroupement et la formation des musiciens à MM Pierre-Joseph RAINGUEZ et Jean-Baptiste DELATTRE qui sen acquittèrent jusquen février 1921, date à laquelle la baguette de Chef fut confiée à M. Emile DAUTRICOURT ( 1921 à 1946 ). Ces trois collaborateurs, aidés par un Conseil dAdministration compétent et stimulés par la confiance et la bonne volonté quils trouvent chez les sociétaires, vont conjuguer leurs efforts pour doter leur ville renaissante dune bonne harmonie.

Les répétitions de lHarmonie se firent dabord dans une salle de classe, puis à la salle des fêtes dont létage fut mis gracieusement à la disposition de la société en octobre 1927.

Note personnelle : nous avons déjà évoqué les profondes divergences politiques qui opposaient les deux sociétés. Je mets en relation cet antagonisme puis le réalisme qui a conduit à leur fusion avec des propos que jai souvent entendu tenus par mon grand-père, Charles Delvallez (entré à lHarmonie dans les années 1930: « Il ne saurait être question à lHarmonie de sujets traitant de politique ou de religion ! » … une union sacrée, autour de la Musique, qui a longtemps marqué de son empreinte le fonctionnement de lHarmonie Ouvrière de Harnes.

Les premiers Concours de lHarmonie Ouvrière

Désormais unis au sein de lHarmonie Ouvrière, les musiciens sont prêts à affronter leur premier concours après 3 ans de travail : le 27 mai 1928, cest le Concours du Vésinet qui se solde par un succès éclatant :

-1er Premier Prix de lecture à vue

-1er Prix dexécution ascendant avec félicitations de lauteur et du jury

-1er Prix dHonneur

-Prix de direction au Chef

Ce brillant palmarès permet à lHarmonie Ouvrière de se voir classée en 1ère Division, 2ème Section.

Cet excellent résultat, accueilli chaleureusement par la population, procure aux musiciens une grande satisfaction et devient un puissant stimulant. Les participations de la société dans les cérémonies et les fêtes locales ou régionales sont de plus en plus fréquentes.

En 1933, la Municipalité vote les crédits nécessaires à lachat dune nouvelle tenue : désormais, les musiciens arboreront le costume dOfficier de Marine, avec lequel ils vont aborder fièrement lannée suivante un nouveau concours.

En 1934, sous la vigilante impulsion de son Président (Henri MIDAVAINE ), lHarmonie Ouvrière confirme sa marche ascendante au Concours de Melun ( 22 Juillet 1934 ) qui lui procure lhonneur et la joie de se voir décerner par M. Pierre DUPONT, Chef de la Garde Républicaine, et Président du Jury le palmarès suivant :

-1er Prix de lecture à vue

-1er Prix dexécution avec maximum des points et félicitations au Chef

-1er Prix dHonneur ascendant.

Une nouvelle marche est franchie avec le classement en 1ère Division, 1ère Section.

La caisse mutuelle de retraites de lHarmonie Ouvrière

En 1932, une œuvre sociale est créée au sein de lHarmonie Ouvrière sous la forme dune caisse de retraite destinée à récompenser des vieux musiciens qui, à lâge de 55 ans, pourront justifier de 30 années dattachement et de fidélité à la Cause Musicale.

Les conséquences de la création de cette « filiale » seront un renforcement de lesprit de cohésion et dentraide mutuelle chez les musiciens.

Note personnelle : cette structure na rien doriginal : de nombreuses sociétés mutuelles furent créées à cette époque nexistait pas encore le système de retraites tel que nous le connaissons aujourdhui.( Citons une autre société harnésienne de ce type qui existe toujours : « La Revanche du Drapeau » ) Le versement des pensions a continué jusque dans les années 1980, le financement étant assuré par la Ville. Il y a été mis fin lorsque la législation a interdit ces pratiques. Les « enveloppes » étaient traditionnellement remises lors du Banquet de Sainte Cécile.

Le Mémorial de lHarmonie

Ce panneau qui est aujourdhui encore exposé dans la salle de répétitions de lHarmonie fut inauguré le 26 mai 1935.

Réalisation du Mémorial de l'Harmonie de Harnes 1935

Cette journée fut consacrée comme celle du Souvenir des camarades musiciens morts pour la Patrie pendant la guerre 1914-18 et des Fondateurs des deux sociétés qui précédèrent et donnèrent naissance à lHarmonie Ouvrière, au premier rang desquels figurent bien sûr Pierre-François DEWATINE.

En présence de M. HOUZIAUX, secrétaire général de la Fédération Régionale des Sociétés Musicales du Nord et du Pas de Calais, des sociétés musicales de Fouquières et Montigny, des sapeurs-pompiers et des autorités locales, les membres de lHarmonie Ouvrière réaffirmèrent solennellement leur attachement à leur divise :

SYMPATHIE DANS LUNION

DEVOUEMENT DANS LACTION

VIVE LHARMONIE

Mémorial de l'Harmonie de Harnes en 2004

Selon Emile HAINAUT, ancien président de lHarmonie, il nexiste pas dautre exemple de Panneau-Souvenir dans une société musicale des environs : depuis son inauguration, le mémorial a été complété au fil des ans par des photos danciens membres dont la participation à lHarmonie a été exemplaire pendant plusieurs décennies. Une cérémonie du Souvenir se tient tous les ans à loccasion de lAssemblée Générale de lHarmonie lors de laquelle des photos de disparus sont ajoutées.

75ème anniversaire de lHarmonie Ouvrière

En 1938, lHarmonie célèbre le 75ème anniversaire de sa fondation.

Cependant, lallégresse qui doit présider à ces joyeuses journées semble déjà marquée et tempérée par une sorte de prémonition des événements qui se préparent.

En effet, moins de deux ans plus tard, cest à nouveau la guerre, linvasion, la séparation des êtres chers et la léthargie qui simplante de force dans tout ce qui a une certaine vie, un certain rayonnement et en particulier dans notre société musicale. Et à nouveau, il faudra cinq années dattente, avant de pouvoir enfin se retrouver, se regrouper et reprendre des activités normales Laprès-guerre

En 1945, sous la conduite dun chef qui a fait ses preuves, Emile DAUTRICOURT, et dun Comité diligent présidé par Henri MIDAVAINE, lHarmonie Ouvrière va sefforcer opiniâtrement de retrouver son dynamisme et sa vitalité dantan.

Mais le poids des ans a parfois raison de la volonté la plus tenace : en 1946, après 26 ans de bons et loyaux services, Emile DAUTRICOURT se voit forcé dabandonner la baguette de Chef. Il sera suivi peu après par Henri MIDAVAINE, Président depuis 40 ans.

La société fait alors appel à lun de ses membres chevronnés, Jean-Baptiste DELATTRE, qui, pendant plusieurs mois, avec la confiance et la sympathie des musiciens va assurer lintérim de la Direction avec la compétence et la sûreté qui lui font honneur.

Le Comité place également la gestion administrative de lHarmonie dans les mains dun jeune Président, Charles MIROUX (dont lactuelle salle de répétitions porte le nom), secondé par Fernand RACARY, vice-président, qui sera pendant 25 ans la cheville ouvrière des Conseils dAdministration successifs.

En 1947, M. Valère LEMAIRE, Directeur de la Musique des Mines de Courrières, accepte de prendre en mains la Direction de la société, mais sa disparition brutale 7 mois plus tard pose à nouveau le problème de la succession au poste de Chef.

LHarmonie Ouvrière le remplace alors par un jeune chef, Marceau TISON, frais émoulu de la Musique de la Flotte, et lui confie son destin.

Le 1er octobre 1948, M. TISON prend également la Direction de lEcole Municipale de Musique que la Municipalité a bien voulu créer (et financer ! ) dans le but dassurer le recrutement et la formation des jeunes, garantissant ainsi la relève et la continuité de la société.

L'Harmonie de Harnes au concours de Mirecourt en 1950

Le 2 juillet 1950, lHarmonie Ouvrière est en mesure daborder le Concours International de Mirecourt (Vosges) après une préparation très poussée à laquelle chacun se donne de tout cœur : un succès mérité répond à cet effort, et lHarmonie, très brillamment est classée, pour la première fois de son histoire en Division Supérieure.

De 1950 à 1962

En septembre 1952, Marcel BEVE succède à Marceau TISON, et lon retrouve dans ce nouveau chef toutes les qualités de son prédécesseur. Lui aussi simpose à tous par sa valeur musicale, son extrême bonhomie, mais aussi lexigence dun travail bien accompli.

Après un voyage à Saumur, en juin 1957, qui est resté dans les mémoires comme lévasion vers lair pur, le soleil et le bon vin, les musiciens préparent, petit à petit, le Concours de Châtellerault du 5 juin 1960.

Note personnelle : en effet, ce voyage à Saumur restera gravé longtemps dans les mémoires de lHarmonie : combien de fois nai-je entendu des « Anciens » se remémorer avec un petit sourire ce déplacement ! « Tu te souviens de Saumur ? … » : un grand moment qui souda les musiciens et donna pour longtemps des souvenirs à se rappeler

Alors quelle avait été reclassée en avril 1960 en 1ère Division 1ère Section (après un laps de temps sans participation à un concours, le classement devient obsolète et il doit être reconfirmé), lHarmonie Ouvrière reprend lors du concours de Châtellerault son classement en Division Supérieure. Elle y interpréta « Louverture de Phèdre » de Massenet (morceau au choix) et « Zampa » de Hérold & Allier (morceau imposé)

Le Centenaire de lHarmonie Ouvrière

Du 11 au 15 mai 1962, lHarmonie Ouvrière fête le 100ème anniversaire de sa création sous limpulsion dun Comité dHonneur présidé par le Maire de Harnes, le docteur LAVILLE, secondé par MM Charles MIROUX, Président de lHarmonie et Fernand RACARY, Président dHonneur de lHarmonie.

Le point dorgue du dimanche 13 mai est loccasion dorganiser un grand festival de musique dans la ville : pas moins de 20 sociétés musicales de la région y participent.

Durant cette journée, la musique est partout dans la ville : des défilés la sillonnent tandis que des kiosques sont disposés dans les différents quartiers des aubades sont données à un public enthousiaste. La petite histoire néanmoins nous rapporte que le temps ne fut guère clément ce jour

Photo du Centenaire de l'Harmonie de Harnes 1962

En marge de ces réjouissances ont lieu des cérémonies non moins solennelles : le dépôt de gerbes et le recueillement sur les tombes des membres fondateurs et au Mémorial et surtout la remise à lHarmonie Ouvrière dune nouvelle bannière par le Maire. (cette bannière est toujours utilisée aujourdhui)

De 1962 à 1981

Alors que Marcel BEVE tombe gravement malade en 1967, Marceau TISON accepte de le remplacer et reprend à nouveau la baguette de direction de lHarmonie Ouvrière.

La vie de lHarmonie est ponctuée pendant ces deux décennies de participations et de déplacements à des festivals aux quatre coins de la région mais aussi à létranger : en particulier dans la ville jumelée allemande de FALKENSTEIN en ex-RDA, en 1969, voyage qui restera dans les mémoires.

Après un reclassement obligatoire, lHarmonie prend part au Concours International de Chartres elle obtient un 1er Prix ascendant avec félicitations du jury : la voilà classée en Division Supérieure 2ème Section.

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