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Guy Cabort-Masson
Guy Cabort-Masson, né le 12 juin 1937 à Saint-Joseph (Martinique), est un écrivain nationaliste et anticolonialiste martiniquais. . Guy Cabort, de son vrai nom, effectue ses études secondaires au Lycée Schœlcher de Fort-de-France, puis sort diplômé de l'École Normale des Instituteurs. Refusant de se plier au conformisme imposé par sa position de jeune notable, le jeune instituteur du quartier des Terres-Sainville rompt de manière éclatante avec l'Éducation Nationale (un épisode qu'il relate dans son autobiographie, Pourrir, ou Martyr un peu).
S'engageant comme militaire du rang, le jeune Cabort est incité par ses cadres à présenter le concours d'entrée de l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, qui forme les officiers de l'Armée de Terre française. L'expérience algérienne
Jeune officier, il est affecté en Algérie, un pays alors en proie à une guerre d'indépendance. Refusant d'accepter les actes de torture et les exactions de ses pairs (un de ses prisonniers FLN est torturé puis tué), Guy Cabort déserte et rejoint les rangs du Front de Libération Nationale en 1961, tout comme son compatriote Frantz Fanon. La désertion d'un officier français est un cas aussi grave que rarissime. Condamné à 20 ans de réclusion par contumace, il sera finalement amnistié en 1969.
En Algérie, Guy Cabort-Masson est également étudiant, et sera licencié en sociologie auprès de l'Université d'Alger.
Rentré clandestinement en France en 1967 sous le nom de Guy Cabort-Masson, il reprend ses études et prend contact avec les milieux étudiants antillais. C'est avec Alex Ferdinand qu'il réalise le premier drapeau nationaliste martiniquais dont les couleurs, noir, vert et rouge, rappellent celles portées par les meneurs de l'insurrection du Sud de la Martinique en septembre 1870 (événements considérés par les nationalistes martiniquais comme fondateurs de la nation martiniquaise). Le drapeau sera brandi pour la première fois lors des manifestations de mai 1968.
De retour en Martinique en 1969, Guy Cabort-Masson est recruté par Aimé Césaire, maire de Fort-de-France. Après avoir lancé la revue En Avant, il crée en 1970 l'Association Martiniquaise d'Éducation Populaire (AMEP), un établissement scolaire alternatif qui entend développer des méthodes pédagogiques plus adaptées au contexte socio-culturel martiniquais, et au sein duquel enseigneront, notamment, Vincent Placoly, Alex Ferdinand et l'historien Édouard Delepine.
Après une longue bataille juridique, l'AMEP est finalement reconnue par l'Éducation Nationale française en 1974. Située à Fort-de-France, agrandie, l'école de l'AMEP – Association Martiniquaise d'Éducation Populaire et Lycée Polyvalent – offre aujourd'hui une préparation comme lycée général, professionnel, technologique industriel et tertiaire.
L'analyste de la société martiniquaise
L'engagement politique de Guy Cabort-Masson s'est notamment traduit par plusieurs ouvrages, essais et brochures dans lesquels il a analysé le fonctionnement de la société et de l'économie martiniquaise. Les puissances d'argent en Martinique : l'État français, la caste békée et les autres (1984, réédité et augmenté en 1987) est le titre le plus connu, après son dernier essai, Martinique, comportements et mentalité (Prix Frantz Fanon 1998).
Après avoir créé la revue En Avant en 1970, Guy Cabort-Masson a lancé les titres Simao et La Voix du Peuple, établissant diverses tribunes pour approfondir les interrogations sur la société et la politique martiniquaises et caribéennes. Dans les années 1980-1990, Cabort-Masson collabore également à d'autres revues, telles Antilla et Naïf.
Romancier et essayiste, il est l'auteur notamment de :
- La mangrove mulâtre (roman)
- Pourrir, ou martyr un peu (roman)
- Les puissances d'argent en Martinique : l'Etat français, la caste békée et les autres (essai)
- Les indépendantistes face à eux-mêmes (essai)
- La face cachée de la France aux Antilles : pour une histoire des forces armées coloniales françaises (essai) co-auteur C.Chauvet
- Martinique, comportements et mentalité (essai), Prix Frantz Fanon en 1998
En 1968, Guy Cabort-Masson et Alex Ferdinand réalisent le drapeau nationaliste martiniquais Rouge Vert Noir. Il est aussi la même année l'un des fondateurs du M.N.L.M (Mouvement National pour la Libération de la Martinique), premier parti indépendantiste de la Martinique.
En 1982, le ministre de la défense, Yvon Bourges, poursuit en justice Guy Cabort-Masson et Camille Chauvet, les auteurs de la brochure, "La face cachée de la France aux Antilles : pour une histoire des forces armées coloniales françaises". Le motif est que cette brochure critiquait avec trop de virulence les méfaits de l'administration française aux Antilles.
Il meurt le 27 mars 2002 à l'âge de 65 ans.
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